Le Mauritius Global Diaspora prépare une manifestation devant le parlement britannique ce samedi. Le but est de conscientiser la scène internationale sur ce qui se passe à Maurice.
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Vous comptez manifester devant le palais de Westminster le 2 octobre. Pourquoi cette démarche ?
Nous comptons manifester le 2 octobre, Journée internationale de la non-violence et date d’anniversaire du Mahatma Gandhi. D’abord, comme beaucoup de mes compatriotes, je pense que la démocratie parlementaire à Maurice est en péril. Nous avons organisé des émissions informatives à ce sujet pour attirer l’attention sur le besoin de préserver notre héritage démocratique. Ce grand rassemblement à Londres sera l’aboutissement de cette prise de parole à ce sujet qui nous tient à cœur. Ensuite, nous considérons que M. Sooroojdev Phokeer est allé trop loin en insultant 11 fois l’apparence physique d’une personne atteinte de vitiligo. Nous pensons d’ailleurs que Pravind Jugnauth, toujours sourd aux demandes du peuple, est allé encore plus loin en défendant l’indéfendable. Finalement, j'en profiterai pour expliquer non seulement contre quoi l’on se bat, mais pour qui et au nom de quoi nous avons pris l’initiative d’occuper la rue en ce jour symbolique. Le pouvoir doit être au service du bien. Selon cette philosophie, les décisions prises au nom de valeurs de sociétés particulières sont à long terme plus payantes que celles prises selon des calculs purement utilitaristes. Ces valeurs dont je parle, elles se nomment justice, inclusion et méritocratie. Si ceux qui violent notre constitution et se cachent derrière des robes d’avocat trouvaient Dame justice sur leur chemin, notre classe politique serait débarrassée d’arrivistes et de tartuffes. Si l’inclusion était monnaie-courante, les femmes, les jeunes, la diaspora et tout groupe marginalisé offriraient de leur capital humain pour participer pleinement aux affaires qui les touchent directement. Finalement, si la méritocratie régnait, nos institutions seraient des exemples pour le monde entier, étant donné le génie mauricien illustré tous les jours par ceux d’entre nous qui réussissons, non pas grâce au système, mais bien en dépit de celui-ci.
Combien de manifestants comptez-vous attirer ?
Cette manifestation sera une grande première pour nous en ce qu’il s’agit d’organisation d’événements de cette envergure. Notre présence sur la toile et les réseaux sociaux avait suscité énormément d’intérêt, que ce soit par nos débats qui poussent à la réflexion, l’organisation de la toute première élection virtuelle mauricienne, ou des sondages que l’on a pu réaliser. L’engouement pour cette démarche citoyenne qui consistait à mobiliser des personnages publics et aussi des citoyens lambda pour ensemble réfléchir, et surtout agir, a semble-t-il convaincu un certain nombre de nos concitoyens que tout n’était pas perdu. Je peux d’ores et déjà vous affirmer que ce sera un des plus grands rassemblements que la diaspora ait déjà connus. Et là, je pense surtout à l’attention que nous a portée la presse, les ONG, ou des membres du parlement britannique. Notre objectif est de surtout alerter la communauté internationale sur la situation alarmante à Maurice.
Comment une manifestation à Londres peut-elle influencer sur Maurice ?
Quand on parle d’influence, il s’agit d’abord d’en déterminer le degré et la nature. Je pense que nous avons, si je puis dire, déjà influencé la situation à Maurice. Premièrement, nous avons aujourd’hui la réputation d’être une organisation qui tient à cœur la défense des valeurs démocratiques. Ceci nous a permis de pouvoir exposer des audiences mauriciennes et diasporiques à des discours de spécialistes sur des sujets qui les concernaient. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nous nous retrouvons propulsés dans l’opposition extra-parlementaire. Nous maintenons la pression sur le gouvernement afin qu’il rectifie ses décisions sur un certain nombre de sujets. Je pense que la pression de la communauté internationale est un des plus grands dangers pour un régime corrompu, illégitime presque. À Maurice, nos compatriotes essaient de faire entendre leur voix, des milliers de Mauriciens dans la rue et voilà que cet élan citoyen est qualifié d’insignifiant par ce régime. La balle est désormais dans son camp. C’est à lui de se ressaisir et d’admettre pour le bien du pays qu’il n’a pas l’étoffe de la fonction, et de se retirer pour jouir d’une retraite politique paisible avec la fortune qu’il a amassée depuis maintenant un bon moment.
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