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COVID-19 : Le Costa Mediterranea jette l’ancre dans la confusion  

Fin du suspens. Les 14 Mauriciens à bord du Costa Mediterranea ont regagné Maurice ce vendredi 13 mars. Aucun cas suspect n’a été décelé, selon le ministère de la Santé. Toutefois, les signes de frayeur étaient palpables. 

C’est vers 9 heures que le bateau de croisière a été autorisé à jeter l’ancre. Avant cela, la procédure de circonstance a été suivie au large, dès l’aube. Vers 4 heures, une trentaine d’inspecteurs du ministère de la Santé avaient déjà pris place sur le quai d’embarquement. La Mauritius Port Authority (MPA) avait déjà donné l’ordre au capitaine du paquebot de rester au large. C’est par le biais d'un bateau intercepteur que les inspecteurs se sont rendus à bord du Costa Mediterranea. 

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Une fois à bord, place aux inspections. Les quelques 1 118 passagers et des 331 membres d’équipage furent auscultés un à un. Selon le service de communication du ministère de la Santé, il n’y a eu aucun cas suspect du COVID-19. Aucun passager et aucun membre d’équipage ne présentait des symptômes de la grippe. Le navire a, alors, été autorisé à jeter l’ancre. D’ailleurs, mis à part une escale à La Réunion le 11 mars, le navire ne s’est arrêté à aucun port durant les derniers 15 jours. 

Incompréhension totale

Les passagers ont pu débarquer, mais ont dû passer par le scanner thermal. Cette caméra détecte toute température anormale. Aucune anomalie n'a été constatée. L’ensemble des touristes et  Mauriciens à bord sont, alors, descendus. 

Des agences en ont profité pour vendre des billets pour une nuit de La Réunion à Maurice"

Le Costa Mediterranea a quitté Port-Louis le 29 février avec 14 Mauriciens parmi les passagers. Selon son plan de navigation, il devait faire escale aux Seychelles, à Madagascar et à La Réunion, avant de regagner Maurice. Selon Gisèle (prénom fictif), une Mauricienne, il y avait une incompréhension totale à bord. « Nous sommes restés en mer, nous n’avons pas accosté et c’était frustrant, nous ne savions pas pourquoi. » Le navire a été interdit de jeter l’ancre aux Seychelles et dans trois ports de Madagascar. « Nous nous demandions s’il y avait une personne infectée à bord, car on ne pouvait pas nous interdire d’accoster sans aucune raison », explique Gisèle. Elle explique qu’il a fallu vivre à bord comme dans une prison de luxe et oublier les escales. Le Costa Mediterranea a finalement pu regagner La Réunion le 11 mars. Le navire transportait plus de 200 Réunionnais. 

Entorse au programme

Une fois à La Réunion, l’équipage du navire s’est retrouvé avec un autre dilemme. Des touristes avaient réservé un billet pour une nuit à bord du navire, de La Réunion à Maurice. Selon un préposé du ministère de la Santé, cette situation ne figurait pas au programme, car parmi les touristes figurait plus d’une vingtaine de Mauriciens. « Ce qui s’est passé, c’est que des agences en ont profité pour vendre des billets pour une nuit à bord. » Selon le préposé, des Mauriciens ont pris l’avion le 12 mars pour La Réunion et devaient revenir par le Costa Mediterranea. « Alors qu’il y avait trois cas enregistrés sur l’ile et qu’il y avait des risques qu’ils soient placés en quarantaine à leur arrivée. C’est risqué et dangereux tant pour les passagers que pour les agences de voyages. » 

Frayeurs à terre

Cependant, le service sanitaire de Maurice a informé le capitaine du navire que seul les Mauriciens pouvaient monter à bord et pas les étrangers, surtout ceux venant des pays à risque, sous peine de se voir refuser l’accès au port. Les étrangers sont alors restés à La Réunion. 

Tôt, ce vendredi 13 mars, des employés du terminal de croisière avaient manifesté leurs craintes. Des messages circulaient selon lesquels il y avait quatre personnes infectées à bord et que des employés de la douane ne voulaient pas travailler. Même sur le port, des chauffeurs de taxi craignaient que des passagers infectés ne pénètrent dans le pays, malgré l’assurance donnée par les autorités sanitaires. Des employés du port contactaient les salles de rédaction sous le couvert de l’anonymat pour exprimer leur frayeur. A un certain moment, des rumeurs concernant des passagers malades circulaient. La Santé, dans un communiqué dans l'après-midi, y a apporté un vif démenti, réaffirmant qu’aucun signe suspect n'a été décelé.

Lutte contre la dengue dans la région de Port-Louis

Huit cas de dengue ont été enregistrés dans la région de Port-Louis jusqu’à présent. Le nombre n’a pas évolué depuis le jeudi 12 mars, mais le ministère de la Santé suit la situation de près. Diverses mesures ont été initiées pour assurer une bonne prise en charge des patients dont l’état de santé est considéré comme stable par le ministère de tutelle. Des exercices de fumigation se font sur une base régionale dans la localité concernée, alors que l’aspersion de larvicide se fait régulièrement dans les zones considérées comme à risque. Les résidents des régions touchées par la dengue ont été conscientisés sur cette maladie transmise par les moustiques et ont reçu des produits répulsifs afin de se protéger. Une surveillance sanitaire a été mise en place dans la zone et des tests de dépistage aléatoires sont fait régulièrement. Ces mesures seront maintenues jusqu’à ce que la situation retourne à la normale. 

 

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