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Covid-19 : Jia et Ayden face au stress et à l’isolement 

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Jia confie que cette nouvelle a été comme un coup de massue sur la tête.
(Photo illustration) Jia confie que cette nouvelle a été comme un coup de massue sur la tête.

En isolement depuis cinq jours après qu’elle ait été en contact avec un collègue négatif dont les proches ont été testés positifs à la Covid-19, Jia fait face au stress. Mais aussi à la solitude, à l’éloignement de sa famille et à l’inquiétude pour l’avenir et pour ses proches.

Âgée d’une trentaine d’années, Jia est l’employée d’une firme privée. Elle rédige tranquillement un document qu’elle devait soumettre pour le travail. Vers 21 heures, elle reçoit un appel de sa cheffe hiérarchique. Celle-ci lui annonce : « J’ai une mauvaise nouvelle pour toi. Tu as été en contact avec un collègue aujourd’hui. Deux de ses proches ont été testés positifs à la Covid-19. Cependant, son test PCR est négatif. Mais par mesure de précautions, tu devras t’isoler pendant une semaine. Et pour revenir au bureau, il faudra que tu produises le résultat d’un test PCR. Mets ton masque et renforce les gestes barrières. Et surtout, ne sors pas de chez toi. Porte-toi bien. » 

Jia confie que cette nouvelle a été comme un coup de massue sur la tête. « Je respecte à la lettre les gestes barrières depuis 2020. Je suis vaccinée et j’étais tétanisée de peur d’avoir été exposée au Covid-19. En voyant ma sœur et ses enfants devant moi, je ne savais pas quoi faire ni comment faire pour leur annoncer cette nouvelle. Face à la panique, j’ai ouvert les fenêtres pour aérer le salon, même s’il faisait un froid de canard. Après avoir annoncé la situation à mes proches, j’ai pris la décision de m’isoler à la maison. Tandis que ma sœur et ses enfants allaient en faire autant chez eux », confie-t-elle. 

Elle ajoute que l’incertitude d’avoir été exposée au virus et de l’avoir peut-être transmis par mégarde à sa famille la ronge sans cesse. « Ça cogite encore dans ma tête. Comme on m’a sommé de ne pas sortir de la maison, je me demandais sans cesse comment j’allais faire pour manger pendant une semaine. Vu que je n’avais pas eu le temps de faire des courses. Comme ma sœur s’isole aussi, c’était la galère », raconte-t-elle. 

Elle ne ferme pas l’œil de la nuit. Elle multiplie les recherches en ligne et lit à la chaîne des articles médicaux pour une idée des probabilités de transmission dans de telles circonstances. Elle essaie de déterminer le temps d’attente pour l’apparition des symptômes et des choses à prévoir en attendant le résultat de son test PCR. Elle planifie comment elle va faire pour acheter des provisions et désinfecter la maison. 

(Photo illustration) L’incertitude d’avoir été exposée au virus et de l’avoir peut-être transmis par mégarde à sa famille la ronge sans cesse.
(Photo illustration) L’incertitude d’avoir été exposée au virus et de l’avoir peut-être transmis par mégarde à sa famille la ronge sans cesse.

« J’avais plein de choses à faire pour le boulot. Je n’avais pas l’esprit clair et j’ai tout annulé. j’ai géré mes courses à distance. J’ai ressenti des appréhensions et des émotions par rapport à cette situation pendant une semaine. J’allais être éloignée de ma famille. D’un seul coup, tout avait été chamboulé », renchérit-elle. 

Cependant, grâce au soutien de sa meilleure amie, elle a pu avoir de la nourriture le lendemain. « Je l’ai vue déposer les courses devant la porte et s’en aller sans me parler. Ce qui m’a rappelé l’importance de protéger les miens contre les risques de contamination. Je me demande aussi constamment, avec tout ce qu’on entend, comment sera l’expérience de la prise en charge en cas de contamination. Notamment le trajet en ambulance, le traitement à l’hôpital ENT et aussi l’isolement en centre de traitement ou de quarantaine. C’était jusqu’à ce que ma sœur aînée me dise de me ressaisir et de cesser ma paranoïa », poursuit-elle.

Dans la foulée, elle relate qu’isolée à la maison, elle ne fait pas grand-chose. Car le Work From Home prend majoritairement son temps. « Au réveil le matin, je prends mon café et je nourris mes chiens. Après la douche, je commence à travailler jusqu’au déjeuner. Puis, je prends un autre café et je me remets au boulot. Une fois fini, je fais des appels vidéo avec ma famille, qui me demande si j’ai des symptômes et si j’ai dîné. Ensuite, je lis un livre ou je regarde une série sur Netflix pour ne pas penser constamment à ma possible contamination à la Covid-19. Le lendemain, c’est la même chose et je pense que ce sera comme ça en attendant de faire mon test PCR la semaine prochaine. Ce n’est pas évident. »

Aydel :« C’est une expérience angoissante »

Aydel, 40 ans, est dans la même situation que sa collègue Jia. Il est enfermé à la maison. « Lorsque j’ai appris que deux de mes proches ont été infectés, je me suis rendu tout de suite dans un Covid-Testing Centre. Après une demi-heure d’attente, j’ai été soulagé d’apprendre que j’étais négatif au virus. Comme j’ai rencontré Jia pendant la journée pour le boulot, j’ai informé l’administration de la compagnie. C’était pour qu’elle soit isolée par mesure de précaution », renchérit-il. 

Son isolement est une expérience plus qu’angoissante. « L’attente pour voir si j’ai des symptômes est terrifiante. Idem pour son prochain test PCR. Et à cela s’ajoute l’inquiétude de quoi manger pendant une semaine. » 

Comme ce père de famille ne peut pas sortir de la maison pour acheter quoi que ce soit, il est contraint de compter sur ses proches. Ils le ravitaillent en nourriture et en produits essentiels. Quant à sa journée en isolement, Aydel indique qu’il fait la cuisine et qu’il nettoie ici et là. Mais encore, il regarde la télé ou bricole, en attendant de pouvoir à nouveau sortir de sa maison.

Les bons gestes pour se protéger

Comme Jia et Aydel, de nombreux employés se sont trouvés du jour au lendemain en isolement depuis la deuxième vague de Covid-19 à Maurice. C’est en raison des protocoles sanitaires mis en place par les entreprises pour prévenir tout risque de contamination sur les lieux de travail. Si ceux qui travaillent de la maison sont rassurés, ceux qui travaillent sur le terrain angoissent par rapport aux risques de contamination. 

En effet, nul n’est à l’abri de la Covid-19. D’où l’importance de respecter les gestes barrières. Il faut bien porter son masque, maintenir la distanciation sociale et se désinfecter les mains en continu pour se protéger. C’est ce que préconise le ministère de la Santé.

 

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