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Covid-19 et New Normal : ils ont transformé des difficultés en opportunités

Alors que les défis et les difficultés étaient multiples pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19, certaines personnes en ont profité pour en faire une opportunité tant sur le plan professionnel que social. Certains n’ont pas hésité à aider ceux qui étaient en détresse. 

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Javed Vayid, homme d’affaires : comment les contraintes font éclore l'innovation

javedQue retenez-vous du confinement ?
Le confinement a été une période de ressourcement et d’introspection extraordinaire. J’ai pu prendre le temps, passer des moments privilégiés avec ma femme et mes animaux et travailler sur de nouveaux projets.

Comment avez-vous transformé les difficultés en opportunités ?  
Comme tout le monde, j’ai été touché économiquement par la situation avec trois de nos activités ayant été directement impactées : le fast food, la pub et l’événementiel.

Pendant le confinement, nous avons créé un service de livraison « bazmanzer.com » pour livrer des repas de nos restaurants.

Ensuite, nous avons travaillé sur un nouveau projet événementiel que j’ai présenté à Phoenix Bev pour réinventer le nouveau monde et non pas le subir. Ce projet, qui a été validé officiellement par l’office du Tourisme, puis renommé « Mauritius Unwavering », a relancé l’hôtellerie mauricienne via les hôtels LUX*. Notre dernier événement a connu une affluence de plus de 5 500 personnes le weekend dernier au LUX* Grand Gaube.

Concernant The Irish, nous avons renforcé notre programme événementiel, notre performance post-Covid est supérieure à l’année précédente et nous terminons l’année positivement.

Par contre, les fast-foods ont beaucoup été impactés car l’affluence dans les food-courts a connu une baisse conséquente. Nous avons fermé quelques emplacements qui affectaient notre rentabilité, avons conservé les bonnes unités et ouvert notre capital pour recevoir de la liquidité et avoir les moyens de restructurer notre business-modèle sans nous endetter en externe.  

N’aviez-vous pas peur de vous lancer parce que nous avions en face de nous l’ennemi invisible ?
Nous avions pris toutes les précautions nécessaires durant la crise sanitaire et maintenant que nous sommes « Covid-safe », il n’y a plus aucune raison de s’inquiéter. La prise de risque est un trait de caractère fort chez moi et il faut qu’on apprenne à vivre avec le virus. La quarantaine protège déjà la population, et avec la mutation du virus, elle est là pour rester un moment.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez eu à faire face ?
Comme la plupart des PME, nous avons fait face à un problème de trésorerie, surtout dans notre start-up fast food qui avait déjà épuisé beaucoup de ressources dû à des retards de construction. Notre grande force c’est que notre taux d’endettement est bas, nous avons donc pu monter un partenariat stratégique avec une société listée en bourse. Après plusieurs mois de négociations, nous avons signé les accords pour une fusion-acquisition qui nous permettra d’avoir une stratégie d’intégration verticale dans le food security business.

Dans l’ensemble, je termine cette année sereinement.


De Project Manager à entrepreneure 

hemlataÂgée de 26 ans, Hemlata Jadoo a fait de la crise sanitaire, le moment propice pour changer de métier. En effet, de Project Manager, elle est devenue sa propre chef et se consacre au social pour aider les démunis de la société. « Tout a commencé quand j’ai vu des personnes paniquer pour avoir des produits alimentaires. À travers le social, j’ai fait de mon mieux pour aider ceux dans le besoin. J’ai aussi assisté plusieurs personnes victimes de violences domestiques. Il y a des femmes qui m’appelaient chaque jour pour partager leur détresse. J’étais là pour elles comme un soutien moral », raconte notre interlocutrice. 

Ayant plus de temps, Hemlata Jadoo a commencé à jardiner et à coudre. « J’ai aussi commencé à écrire un livre que j’espère compléter d’ici 2021. Je veux partager mes expériences et aider ceux qui souhaitent devenir entrepreneur. J’ai compris que dans la vie, il faut prendre des risques et je me suis lancée dans la culture de champignons », dit celle qui a été primée Emerging Woman of year 2020 dans la catégorie Voluntary, Humanitary et Charity. Elle espère pouvoir aider de plus en plus de personnes qui sont dans des situations difficiles. 


Freiner la course à l'argent

rubenRuben Munisamy, un enseignant de langue française, a profité du confinement pour donner des cours gratuits à ses élèves, faire du social et réfléchir sur l’humain, l’humanité et l’humanisme.

« Mes cours étaient dispensés sur WhatsApp qui s’est avéré efficace et discret, contrairement à Zoom qui a un côté envahisseur. D’ailleurs, le confinement a permis de réaliser qu’il y a cet aspect de l’apprentissage qui n’était pas exploité. Il est important d’y réfléchir car on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve », estime l’enseignant. 

Face à la situation qui régnait, dont la précarité de l’emploi, il a donné des cours gratuitement à ses élèves. « J’avais dit à mes élèves que ceux qui ne pouvaient pas me payer pouvaient quand même continuer à suivre les cours. Puis, je me suis dit que ce serait une discrimination envers ceux qui payaient. J’ai donc donné des cours gratuits à tous. C’est une formule qui m’a plu. La Covid-19 m’a permis de réaliser qu’on ne doit pas courir après l’argent. Je suis content d’avoir pu aider des personnes qui étaient en difficulté », raconte notre interlocuteur. 

Ruben Munisamy affirme de plus avoir pu faire du social en achetant des denrées de base pour des proches. « J’avais une permission pour aller ouvrir le temple le matin. J’en ai profité pour acheter des produits que je distribuais vite fait à des proches et voisins », se souvient-il. 

Il s’est aussi mis à réfléchir. « Dans d’autres pays, il y a le confinement, le déconfinement et le reconfinement. À Maurice, nous avons pu rebondir sur nos jambes. Sauf que la mentalité n’a pas changé malgré tout. On reste méchant et égoïste », se désole ce dernier, qui regrette que le beau côté humanisme qui avait apparu pendant le confinement s’est vite dissipé.


Prendre de l'essor pendant le lockdown

manishÀ la tête de Mezia Communications, Manish Neermul opère dans le marketing digital, la création de sites Web, entre autres. Le confinement a aidé sa société à prendre de l’essor, car plusieurs entreprises ont eu recours à ses services pour avoir plus de visibilité en ligne.  

« J’ai beaucoup travaillé pendant le confinement. Ceux qui ont des business ont compris l’importance d’être en ligne. Je suis donc venu à leur rescousse pour les aider à grandir, marquer leur présence et avoir plus de visibilité en ligne. Il faut dire que la Covid-19 a été un élément déclencheur », poursuit-il, soutenant que Maurice avait du retard sur ce plan, notamment concernant la vente et l’achat en ligne. 

La Covid-19 lui a apporté une opportunité sur le plan personnel également. « J’ai suivi deux cours en ligne d’avril à décembre pour améliorer mes compétences et aptitudes. J’ai été motivé de m’« empower », d’aller au-delà de mes limites et de donner le meilleur », affirme Manish Neermul, qui en a également profité pour s’enregistrer à des séances d’exercice en ligne qui lui ont permis de perdre du poids. 

 

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