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COVID-19 - Dr Catherine Gaud : « Plus de 60 cas liés au cluster de Terre-Rouge »

Le Dr Catherine Gaud, immunologiste et virologue, d▲épitée, par le manque de discipline de certains Mauriciens.

Le pays se serait bien passé des nombreux cas positifs de la Covid-19 découlant du cluster de Terre-Rouge. Cela comporte un coût, car des milliers de roupies doivent être engagées pour la gestion de cette situation, avec le placement de plus de 150 personnes en quarantaine. Tel est l’avis du Dr Catherine Gaud, Senior Advisor au ministère de la Santé.

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Le cluster de Terre-Rouge suscite des interrogations, mais aussi l’indignation, quant à la façon dont autant de personnes ont pu être infectées par le virus de la Covid-19 en si peu de temps. Est-ce que les règles de la Quarantine Act ont été respectées ? Combien de personnes ont participé au mariage dont a fait état le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal ? S’il y a eu maldonne, les fautifs doivent en assumer les conséquences, estime le Dr Catherine Gaud, immunologiste et virologue.

Elle explique qu’il y avait une diminution très importante des cas vers la fin du mois de juin avant de repérer ce cluster. « Nous étions optimistes par rapport à l’évolution de la Covid-19. Là, nous avons découvert des dizaines de cas dans une seule et même famille, entre Terre-Rouge, Vallée-des-Prêtres et Cité Martial principalement, et quelques autres ailleurs. C’est une très mauvaise surprise », dit-elle dépitée. Un gros travail de traçage de cas contact a dû être enclenché à l’issue de l’émergence de ce cluster et plus de 150 personnes ont été placées en quarantaine. Selon le Dr Gaud, outre les soixantaines de cas déjà détectés, provenant de ce cluster, d’autres cas positifs peuvent surgir.

« C'est très triste de voir que cette famille a fêté un événement familial et qu’on se retrouve dans une telle situation à cause de cela. Ce sont des heures et des heures de travail et des milliers de roupies qu’on doit investir dans les quarantaines », ajoute-t-elle. Je suis navrée de cette situation. L’immunologiste et virologue déplore qu’il y a des personnes qui n'écoutent pas très bien ce que demandent les autorités. Ce qui remet en cause tout le travail accompli et la sécurité de l’île.

« C’est très triste de voir que cette famille a fêté un événement familial et qu’on se retrouve dans une telle situation à cause de cela. Ce sont des heures et des heures de travail et des milliers de roupies qu’on doit investir dans les quarantaines »

Cette situation ne devrait pas avoir d’incidence sur la réouverture, mais la complique un peu. En ce qu’il s’agit de la rentrée scolaire ce lundi 5 juillet, il ne devrait pas avoir de problème si tout le monde respecte le protocole mis en place, fait ressortir le Dr Gaud. Elle ajoute que chaque individu doit vraiment se sentir hautement responsable. Ceux qui le peuvent doivent se faire vacciner. Tout le monde devrait continuer à respecter la distance physique et bien mettre le masque sanitaire.

Ce qui est arrivé à Terre-Rouge n’est qu’un aperçu de ce qui pourrait arriver dans quelques mois quand les voyageurs vaccinés n’auront qu’à présenter les résultats d’un test PCR négatif pour circuler dans le pays, prévient Shameem Jaumdally, virologue et épidémiologiste mauricien. « Le nombre de cas découlant du cluster de Terre-Rouge n’est que le prélude de ce qui pourrait arriver quand les frontières seront complètement ouvertes et qu’il ne sera pas nécessaire de passer par la quarantaine », soutient le chef du service de transmission et de diagnostic à l’Institut pulmonaire de l’Université du Cap en Afrique du Sud.

Selon ses hypothèses, cette cascade de contamination n’a pu être causée par une seule personne, mais plusieurs. Faisant le parallèle avec ce qui s’est passé en

Afrique du Sud lors de la deuxième vague, il souligne que les événements sociaux, religieux ou même professionnels peuvent être la source de nombreuses infections. Concernant la cérémonie de mariage dont le ministre de la Santé a fait mention, il estime qu’il y a dû avoir plusieurs interactions entre les participants.

Avec l’absence du port du masque sanitaire, ceux infectés ont contaminé les autres. « C’est un groupe de personnes et non pas une seule qui a transmis le virus aux autres », affirme-t-il. Ainsi, avec la grande réouverture de nos frontières annoncée à partir du 1er octobre, la vigilance doit être de mise, car cela risque de donner lieu à des départs de différents clusters dans divers lieux avec des proportions similaires à celle de Terre-Rouge.
Eu égard à l’augmentation des cas depuis la fin du mois de juin, la situation est devenue « préoccupante », explique un observateur qui a exercé pendant de longues années dans le domaine de la santé. Ne souhaitant pas être cité, il fait ressortir qu’avec la rentrée scolaire, il va falloir suivre la situation de très près.

 

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