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Covid-19 - Auto-isolement et visites à domicile : que pensent les citoyens des nouveaux systèmes ?

Depuis le 5 mars 2020, plus de 150 personnes sont décédées de la Covid-19. Cette nouvelle vague s’avère plus mortelle et touche toutes les catégories d’âge. Les protocoles mis en place, dont l’auto-isolation et les visites des médecins à domicile, semblent ne pas fonctionner. Les proches des patients ayant perdu la vie en auto-isolement pointent du doigt ces systèmes qui comportent des lacunes. Le Défi Plus a baladé son micro pour connaitre l’avis des citoyens sur ce sujet.

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Roma EmrithRoma Emrith : 37 ans, enseignante de Bambous

« Les systèmes actuels sont remplis d’incohérences. En tant qu’enseignante, je le constate tous les jours. D’une part, on nous dit de respecter les gestes barrières. De l’autre, il y a des attroupements d’élèves dans la cour. En sus de cela, le protocole mis en place quand un élève est positif à la Covid-19 n’est pas efficace. Il faut tout revoir, car il est évident qu’il y a un laisser-aller ».


Loïc Magon : 18 ans, conseiller clientèle, Le HochetLoïc Magon

« Au début, les autorités ont été d’une efficacité redoutable. Elles ont pris la situation au sérieux. Maintenant, plus rien ! Or, le nombre de morts augmente. Concernant l’auto-isolement, comment sait-on que les personnes testées positives ne sortent pas de chez elles ? Il fallait continuer avec la quarantaine. Elle permet d’avoir un bon suivi. La prise en charge à distance ou par téléphone ne fonctionne pas. Il faut attendre des heures. Entre-temps, les personnes en isolement meurent ».


St MedardValerie St Médard : 33 ans, femme au foyer

« Le nombre de décès est inquiétant, d’autant plus que maintenant des jeunes y laissent la vie. Je pense que la faute revient aux systèmes mis en place par le ministère de la Santé. J’ai eu la Covid-19 et je me suis auto-isolée. En aucun cas, je n’ai bénéficié d’un suivi par des médecins ou des officiers de la Santé ! Il faut revoir ce système et recruter encore du personnel si nécessaire ».


Ritesh : 20 ans, clerc de Plaine-MagnienRitesh

« J’ai contracté la Covid-19 il y a quelque temps de cela et je suis resté chez moi. Quand j’ai terminé mon auto-isolement, j’ai appelé sur la hotline pour savoir si je pouvais reprendre le travail normalement. Personne ne m’a répondu.  Je pense qu’il faut une meilleure assistance. Sans suivi, le stress augmente, surtout pour les personnes qui souffrent de comorbidités. Pourtant, elles ont besoin d’assistance ».


Fazil MahamoodallyFazil Mahamoodally : 57 ans, chauffeur de taxi, de Port-Louis

« Mo senti ki le pir pur arive  ! Je suis sur la route tous les jours. Quand je vois les personnes qui circulent librement, on dirait qu’il n’y a pas de pandémie. Il y a des attroupements sans distanciation physique. À mon avis, l’auto-isolement n’est pas la solution. Quand on est malade, il faut aller à l’hôpital, or les autorités nous demandent de rester à la maison. C’est vrai que les médecins sont débordés, mais il faut vite réagir ».


Amiirah Hosany : 39 ans, dactylographe de VacoasAmiirah Hosany

« Je pense qu’il faut renforcer les protocoles sanitaires. Au niveau des équipes qui travaillent spécifiquement avec les personnes contaminées, il faut penser que ce sont des humains tout comme nous. J’imagine qu’ils sont aussi dépassés par la situation. Pour les aider, il faut les renforcer et recruter s’il le faut. L’auto-isolement diffère de la quarantaine. Une personne positive peut mettre à risque toute sa famille. Cela pose problème ». 


Ketty Chitteray VeerenKetty Chitteray Veeren : 32 ans, fonctionnaire

« J’ai peur étant asthmatique. Ensuite, je suis choquée de constater que les jeunes meurent. Ainsi, je questionne un peu l’efficacité des vaccins, mais on n’a pas vraiment le choix. Au niveau des systèmes actuels, les autorités doivent faire plus de rigueur. La population a aussi son rôle à jouer. Elle doit continuer les gestes barrières pour casser la chaine de contamination ».


Jayen Goinden : 49 ans, employé du textile, PhoenixJayen Goinden

« Vu le nombre de morts, c’est évident que la prise en charge des patients est catastrophique. Le pire, c’est le manque de transparence. Les autorités doivent informer la population pour qu’elle soit plus vigilante. Ensuite, il y a des touristes qui circulent sans masque. Si les autorités sont intransigeantes envers les citoyens, elles doivent l’être avec les touristes aussi. Je trouve également qu’un médecin du SAMU ait refusé de porter assistance à une personne. Pourtant, c’est son métier ».


YasmineYasmine : 39 ans, sans emploi, Port-Louis

« Mon père est âgé et je suis inquiet au vu du nombre de morts que le pays enregistre tous les jours. Au niveau des visites médicales à domicile, je trouve que cela évite les personnes contaminées de sortir de chez eux. Les hôpitaux seraient saturés si on admettait toutes les personnes positives. Certains ne présentent pas de symptômes. Donc, le système est efficace malgré ses limites ».


Hema Dowlutta : 25 ans, vendeuse, de Quatre-BornesHema Dowlutta

« Il y a beaucoup de décès, voire plus, car j’ai l’impression que les autorités ne jouent pas franc jeu. Les systèmes mis en place comportent diverses lacunes. Les personnes testées positives à la maison ne sont pas comptabilisées et n’informent pas le ministre de la Santé. Celles en auto-isolement et qui vivent seules sont obligées de faire leurs courses. C’est un danger. Ensuite, elles ne disposent pas d’oxygène, entre autres ».

 

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