Les cours en ligne sont d’actualité avec les mesures sanitaires liées à la Covid-19. Au cours de ces deux dernières années, ce nouveau mode d’apprentissage a connu certaines failles. Des solutions sont trouvées au cas par cas. Comment améliorer ce système pour qu’il soit bénéfique aux élèves ? Éléments de réponses.
Dans une lettre ouverte à la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, au ministre de la Santé, le Dr. Kailesh Jagutpal, et à l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, le National Forum for Colleges (NAFCO) a mis en avant ses inquiétudes quant au maintien des cours en ligne en 2022. Le NAFCO est une organisation qui réunit des délégués/élèves venant des collèges de l’île.
Les signataires affirment que cela doit se faire en étant accompagné de mesures et d’études de la situation. Dans leur lettre, ils font état de certaines études réalisées par des organisations étrangères sur les séquelles que cela a sur la santé mentale des élèves qui suivent des classes en ligne. Ils auraient voulu savoir s’il y a des études similaires qui ont été faites sur le terrain. Si tel n’est pas le cas, ils souhaitent que cela puissent se faire pour comprendre ce qu’il en est et ainsi répondre aux besoins des élèves en difficulté.
Yugeshwur Kisto, président de la Government Secondary School Teachers Union (GSSTU), estime, pour sa part, que les cours en ligne ont été mis en place avec des moyens technologiques limités. Il y a eu de fréquentes coupures d’électricité. De plus, selon le président de la GSSTU, « il y a l’impact psychologique et physiologique parfois négatif, tels que les maux de tête, la fatigue des yeux, pression indue sur le dos et perte de concentration si les cours sont excessivement exigus. L’évaluation finale devient parfois complexe ».
Quant au recteur du Bhujoharry College, Didier Moutou, il déplore que tous les élèves n’aient pas été réguliers dans leur apprentissage. « Au premier et deuxième trimestre, les élèves étaient présents dans les classes en ligne. Toutefois, à la longue, nous remarquons que certaines classes ont accueilli moins d’une dizaine d’élèves. » Selon le recteur, cela a été le cas pour les élèves ayant des difficultés à s’adapter au système.
Avantages
En revanche, les cours en ligne comportent aussi plusieurs avantages. Yugeshwur Kisto reconnaît un niveau d’assimilation supérieur en moins de temps. Il se dit satisfait des efforts fournis par les enseignants. Didier Moutou précise que « les enseignants ont utilisé plusieurs plateformes technologiques pour que les élèves ne perdent rien dans leurs études ».
Quant à Mansoor Karrimbaccus de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), il estime qu’il y a beaucoup d’élèves, connus comme les high flyers, qui réussiront leur scolarité, même si les cours sont en ligne. Toutefois, ajoute-t-il, il y a d’autres qui ne peuvent pas suivre le rythme. Et ce sont les élèves qui n’ont pas les moyens, ceux qui n’ont pas de smarphone, pas de connexion internet, mais qui veulent étudier. « Il faut absolument trouver des solutions pour ces derniers », dit-il.
En ce qui concerne de la participation des élèves, Mansoor Karrimbaccus déplore qu’il y a eu un faible taux de participation pour les classes en ligne durant les trois dernières semaines du deuxième trimestre. « Beaucoup d’élèves ont décroché vers le début du mois de décembre. Les raisons sont multiples. Nous notons que certains sont partis travailler, d’autres sont fatigués. Notons que les cours en ligne demandent un effort supplémentaire. »
Le président de l’UPSEE souligne qu’au rythme où vont les choses, les cours en ligne seront problématiques en 2022. « Les classes en présentiel sont nécessaires. Que nous le voulions ou pas, les élèves sont habitués à se rendre physiquement dans une salle de classe pour étudier. Du moment que c’est autrement, il y a eu un désintéressement, mais il faut aussi admettre que tout dépendra de la situation sanitaire. »
Formation des enseignants
Mansoor Karrimbaccus reconnaît l’effort des enseignants à dispenser les cours en ligne au mieux de leur possibilité. Cependant, il souligne qu’une formation est nécessaire pour harmoniser le système. « Les cours en ligne demandent beaucoup de rigueur et de précision. Chacun y va à sa façon, mais une formation pratique et théorique de trois mois environ est nécessaire pour que tous les élèves étudient de la même façon. Après deux ans, les décideurs auraient dû mettre une plateforme commune. »
Angela Ghurburrun du Front commun des étudiants estime qu’il est primordial que les cours reprennent en présentiel en 2022. « Nous avons fait tout ce que nous pouvions en ligne. Le travail en présentiel doit reprendre maintenant. Il y a maintenant beaucoup de choses à faire tout aussi bien que des travaux pratiques dans les matières indiquées. Certains papiers ont besoin de facilité que l’école seulement peut accorder. »
Toutefois, elle soutient qu’il faut aussi une préparation avant de prendre part aux examens. « Nous avons besoin d’être testés en condition d’examen afin de connaître notre niveau. Ce n’est pas possible pour les élèves du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) d’aller prendre part aux examens sans une préparation. »
Questions à … Kristen Nallan : « Le ministère doit donner les paramètres à respecter »
Améliorer les cours en ligne est le souhait des partenaires de l’Éducation. Le pédagogue Kristen Nallan propose certaines solutions.
Comment améliorer les cours en ligne en 2022 ?
D’abord, il faut bien établir les règles. Le ministère de l’Éducation doit donner les paramètres à respecter et les rôles que chaque individu doit entreprendre. Les élèves et les enseignants doivent se sentir en sécurité en ligne en utilisant une plateforme appropriée, comme Google Classroom. Les élèves doivent savoir qu’ils sont en classe et en vue d’une meilleure interaction, les caméras doivent être allumées pour les enseignants aussi bien que pour les élèves. Il faut aussi travailler sur une méthode pour faire les évaluations en ligne. Pour s’assurer que le système fonctionne, une ligne de communication doit être établie entre parents, professeurs et administration de l’école.
Comment le faire dans la pratique ?
Les élèves doivent être encouragés à faire les corrections des exercices donnés. Cela permettra plus de participation en classe et de savoir si les élèves ont bien compris la leçon. Si on veut que les classes en ligne soient plus efficaces, il faut avoir beaucoup d’interaction avec les élèves, les encourager à parler et à poser des questions. Travailler en pair peut aider ceux qui sont timides à participer en classe.
Comment faire les évaluations qui sont importantes?
Pour l’année prochaine, il est important de se focaliser sur les évaluations en vue de connaître le niveau de l’élève au cas où la situation se complique. Nous sommes dans un système pédagogique qui est focalisé par un examen à la fin du trimestre. Si on fait des classes en ligne, il faut aussi savoir comment évaluer les enfants en ligne. De plus, il faut faire des exercices d’évaluation pour s’assurer que le système en ligne marche.
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