- Cette situation est suivie de près par le ministère de l’Éducation
Ces dernières semaines, le mauvais temps a contraint le ministère de l’Éducation à prendre des mesures pour assurer la continuité des classes, notamment à travers les cours en ligne. Or, il semblerait que certains enseignants donneraient leurs leçons particulières durant les tranches horaires réservées aux heures de classe.
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Décidément, les cours en ligne à l’intention des collégiens des Grades 9 à 13 en cas d’intempéries peinent à trouver leur place. Depuis, la rentrée des classes le 11 janvier dernier, les élèves ont eu 10 jours de congé. Si ce n’est pas des élèves qui boudent l’éducation à distance, ce sont des enseignants qui ne sont tout bonnement pas connectés. Après enquête, il semblerait que certains d’entre eux dispenseraient leurs leçons particulières pendant les tranches horaires durant lesquelles devraient se tenir les classes. Une situation qui interpelle les autorités qui entendent bien mettre de l’ordre.
La semaine dernière, les élèves ont eu trois jours de congé forcé à cause de la forte tempête tropicale Eleanor. Selon le protocole du ministère de l’Éducation, les divers établissements scolaires sont fermés en cas d’alerte cyclonique de classe 2 ou quand un « safety bulletin » a été émis. Lorsque les établissements scolaires sont fermés suite au mauvais temps - comme cela a été le cas du mercredi 21 au vendredi 23 février 2024 - les élèves doivent se connecter pour suivre leurs classes, en fonction de leur emploi du temps. Or, tous les éducateurs n’étaient pas connectés, à en croire des élèves.
« Nous avons attendu en vain que l’enseignant débute la classe mercredi. Pendant toute la journée, je n’ai eu que trois classes », indique Mélanie, qui est en Grade 10 dans un collège des hautes Plaines-Wilhems. De son côté, un adolescent de Port-Louis confie : « J’ai pris des dispositions pour suivre la classe. Au départ, je pensais que c’était un problème de connexion, mais je me suis ensuite rendu compte qu’il n’y avait pas de classe ». Dans un collège d’État réputé, un élève a même rapporté un cas pareil à son recteur, lequel a, par la suite, rappelé à l’ordre les enseignants concernés.
Un recteur, qui a requis l’anonymat, déplore l’attitude des enseignants concernés. « Ils demandent à être formés pour être en mesure de tenir les classes en ligne. Or, quand il s’agit de donner des leçons particulières à distance, ils y arrivent sans problème. C’est une école parallèle », s’insurge-t-il, ajoutant qu’il y a aussi certains parents qui préfèrent payer des leçons particulières pour leurs enfants au lieu de les laisser suivre des classes en ligne.
La Government Secondary School Teachers Union, présidée par Yugeshwur Kisto, l’Union of Private Secondary Education Employees et la United Deputy Rectors and Rectors Union condamnent le comportement des enseignants qui préfèrent dispenser des leçons particulières durant les heures de classe plutôt que de tenir des cours en ligne. Ces syndicats espèrent que le ministère de l’Éducation fera un suivi de cette affaire. Nous avons appris que cette situation est prise avec tout le sérieux voulu par le ministère de l’Éducation.
Protocole
Dans le but d’assurer la continuité des cours, le ministère de l’Éducation avait rappelé, dès les premiers jours de la grande rentrée scolaire, l’importance de tenir les cours en ligne, une pratique mise en place pendant la pandémie de Covid-19. Il y a deux semaines, les parents ont été invités à signer des formulaires pour que leurs enfants puissent suivre les cours en ligne.
Dans une communication adressée aux chefs d’établissement il y a trois semaines environ, le ministère a demandé que des mesures soient prises auprès des enseignants et des Supply Teachers pour assurer les cours en ligne pour les élèves des Grades 9 à 13 (Ndlr : Les autres collégiens peuvent, eux, accéder aux cours via le Student Support Programme et ceux des Grades 1 à 9 sur les chaînes de la MBC ).
Les éducateurs doivent préalablement établir une base de données des identifiants des élèves. Une fois ces informations collectées, ils peuvent dispenser leurs cours en ligne. Conformément au protocole, les éducateurs doivent tenir un registre des élèves et le transmettre à leur chef de département après les cours, qui le fera parvenir ultérieurement au recteur. L’objectif de cet exercice est de suivre le nombre d’élèves connectés.
L’étape suivante consiste à contacter les élèves non présents pour connaître les raisons de leur absence et éventuellement les difficultés rencontrées. Il est toutefois important de rappeler que les cours en ligne ne sont pas disponibles en cas d’alerte cyclonique de niveau 3 ou pendant la diffusion d’un bulletin de sécurité.
Pour la tenue des cours en ligne, les enseignants ont la possibilité de choisir la plateforme qui leur convient le mieux. Si le ministère de l’Éducation recommande l’utilisation d’Office 365, plusieurs éducateurs préfèrent le Google Classroom ou encore l’application Zoom, dont la particularité est que la session peut durer 40 minutes. Comme pendant une période de classe qui dure 35 minutes, l’enseignant a le temps de tenir sa classe.
Projet global en vue
Comme rapporté par Le Défi Quotidien dans son édition du 30 janvier 2024, la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a déclaré qu’un travail était en cours sur un projet global concernant la tenue des cours en ligne. « Lorsqu’il y a fermeture des écoles, il faut faire les classes en ligne », avait-elle dit.
La méthode qui sera adoptée devra être adaptée aux besoins des établissements scolaires. Chaque collège se chargera personnellement de concrétiser le projet à son niveau afin de faciliter la participation des enseignants et des élèves. Cette formule permettra des échanges d’informations ainsi que la soumission et la correction des devoirs, entre autres, fonctionnalités.
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