C’est dans l’espoir de sauver son mariage que Ziaoudeen Noorah, 42 ans, a décidé d’éliminer sa mère Bibi Rashida Noorah, âgée de 72 ans. Le 26 septembre 2011, alors qu’il écoutait des chansons « bollywoodiennes », il élabore un plan qu’il met à exécution quelques minutes plus tard. Sa sentence sera prononcée le 27 mars 2018.
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Les dépositions de cet ancien policier ont été lues, le mercredi 14 mars 2018, en cour d’assises permettant ainsi de remonter à la genèse d’un drame ayant pour toile de fond des conflits entre belle-mère et belle-fille. Ziaoudeen Noorah a voulu sauver son mariage. Ce désir l’a poussé à tuer celle qui l’a porté dans ses entrailles. Il risque une longue peine de prison. Son procès a eu lieu le mercredi 14 mars 2018 en cour d’assises.
La poursuite, représentée par Me Azam Neerooa, Assistant Directeur des poursuites publiques, a demandé une peine de 18 à 38 ans pour cet ancien policier. Son avocat, Me Gavin Glover, Senior Counsel, estime, quant à lui, qu’une peine de 20 à 23 ans serait juste compte tenu du fait que son client ait plaidé coupable, entre autres. Le procès est présidé par le juge Benjamin Marie Joseph. La sentence sera prononcée le 27 mars 2018.
Sorcellerie
Lors du procès, l’assistant surintendant Vikash Seebaruth, alors affecté à la Major Crime Investigation Team, a lu et produit quatre dépositions données par Ziaoudeen Noorah. Ce dernier a expliqué comment sa mère s’est immiscée dans sa vie conjugale. Il ajoute qu’il a délaissé la maison familiale à Riverwalk, Phoenix, plus d’une fois. Mais à chaque fois, il y est retourné jusqu’au jour où sa femme l’a abandonné pour retourner vivre chez ses parents à Port-Louis.
Selon cet ancien policier, sa mère accusait sa femme d’avoir recours à la sorcellerie et d’être responsable du décès de leur fille. En septembre 2011, le père de Ziaoudeen Noorah décède. Sa mère tient une nouvelle fois sa femme pour responsable. Il raconte dans une de ses dépositions que sa mère ne voulait absolument pas qu’il retourne vivre avec sa femme.
Spirale anti-moustiques
Mais Ziaoudeen Noorah souffrait de ne pas voir ses deux enfants. Le 26 septembre 2011, une dispute a éclaté entre sa mère et lui. Il monte au premier étage pour prendre de l’air en écoutant des chansons bollywoodiennes sur son ordinateur portable. Il lui vient alors l’idée de se débarrasser de sa mère en mettant le feu à sa chambre. Pour ne pas attirer les soupçons sur lui, il élabore un plan. Alors que sa mère dort sur un matelas, il verse soigneusement de l’essence sur le sol.
Ensuite, il a déposé un bout de spirale anti-moustiques d’une longueur de six centimètres sur le sol en prenant soin de placer le support à l’envers. Cette astuce allait faire tomber les morceaux de spirale à un certain moment et ainsi mettre le feu à la chambre, tout en faisant croire à un incendie accidentel.
Ziaoudeen Noorah est ensuite remonté au premier étage. Il est redescendu une vingtaine de minutes plus tard lorsqu’il a entendu du bruit et a appelé à l’aide. Mais son astuce ne lui a pas permis d’échapper à la justice. Lors du procès, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste-en-chef, a produit un rapport d’autopsie dans lequel il attribue le décès de Bibi Rashida Noorah à une asphyxie.
Ziaoudeen Noorah n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. Il avait été condamné à huit mois de prison par la cour intermédiaire, le 13 mars 2018, pour escroquerie. Il a également été condamné pour violation des conditions liées à sa remise en liberté et pour usage de faux. Il fait également l’objet d’une enquête pour avoir lancé un cocktail molotov sur un bâtiment de la Cour suprême en 2017.
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