
- Nouveau pic record de consommation d’énergie enregistré mercredi
La chaleur intense perdure, entraînant une hausse significative de la consommation d’énergie. Le CEB se retrouve encore sous pression. Un nouveau pic record de 547 MW a été enregistré mercredi, et des pannes d’électricité deviennent récurrentes dans plusieurs régions de l’île. Comment en est-on arrivé là ?
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La situation est préoccupante. Depuis le début de l’année, trois pics de consommation ont été atteints. Pas plus tard que mercredi, un autre pic de 547 MW a été enregistré. Les autorités appellent à la vigilance, craignant une aggravation de la situation alors que la consommation reste en hausse en raison des fortes chaleurs.
Du côté des autorités, on explique que si Maurice se trouve aujourd’hui dans une telle situation, c’est parce que depuis 2014, un seul projet d’envergure a été réalisé pour renforcer la production énergétique du pays : le projet Saint-Louis, d’une capacité de 67,4 MW. Aucun autre investissement significatif n’a été entrepris pour améliorer la production énergétique du pays.
Un manque de vision en matière de maintenance et de réserve
Le pays souffre d'un défaut de planification et d'entretien du réseau électrique et de ses équipements. « Nous avons un réseau vieillissant et des solutions de réserve, comme le moteur Nicolay, qui deviennent la norme au lieu d'être des exceptions », souligne une source proche du dossier.
Selon nos recoupements, le Central Electricity Board (CEB) se retrouve ainsi dans une situation critique, devant puiser massivement dans ses réserves énergétiques. Depuis une décennie, l’organisme n’a jamais eu à recourir autant aux turbines à gaz pour répondre à la demande croissante.
Stockage d'énergie : pas suffissant faute d'infrastructures
L’ancien ministre de l'Énergie, Joe Lesjongard, mettait l'accent sur le stockage par batterie comme solution pour stabiliser le réseau. Cependant, comme le fait remarquer une source proche du dossier, « pour stocker de l'énergie, encore faut-il en avoir suffisamment ». Le manque d'infrastructures et l'absence de nouveaux projets majeurs ont été des freins à la viabilité de cette stratégie.
Avec la crise énergétique actuelle, le ministère de l'Énergie a appelé au « patriotisme mauricien », exhortant les foyers à réduire leur consommation, notamment en évitant de descendre sous les 24 degrés pour la climatisation. « Certaines familles aisées ne se soucient pas des factures, mais c'est une question de responsabilité collective », souligne une source proche du dossier.
Une campagne de sobriété énergétique d'un mois, initiée par l'Energy Efficiency Management Office (EEMO) et le CEB, a semblé porter ses fruits, mais les habitudes de consommation sont vite revenues. « Nous avons enregistré cette semaine une consommation de 547 MW, largement supérieure à la moyenne de 500 MW », précise une source au sein du ministère.
Les chiffres révélés par Statistics Mauritius en juin 2024 sont alarmants. Alors que la part des énergies renouvelables était de 19,2 % en 2022, elle est tombée à 17,6 % en 2023. Un recul qui met en lumière le manque d'investissements et de projets concrets.
Par ailleurs, plusieurs initiatives tardent à voir le jour. Le projet Corex Solar, signé en 2023 pour une production de 60 MW, est toujours au point mort un an plus tard. « Il y a trop de zones d'ombre autour de ce dossier, et les retards s'accumulent », déplore une source proche du dossier.
Coupures
La population subit désormais des coupures d'électricité prolongées. « On ne peut pas encore parler de délestage, mais des régions connaissent des coupures de quatre à cinq heures », confie un consommateur affecté. Le CEB assure qu'il fait de son mieux pour stabiliser la situation, mais le réseau de distribution est sous tension.
L'idéal serait de maintenir une consommation autour de 495 MW, mais la réalité est toute autre. « Même si nous avons eu un peu de répit avec la campagne de sobriété énergétique, la nouvelle pointe de 547 MW fait que la situation reste préoccupante », affirme une source.
Consommation énergétique en forte hausse : le CEB appelle à la vigilance
La consommation d’électricité a atteint un pic de 547 mégawatts le mercredi 19 mars, soit bien au-delà de la moyenne habituelle de 500 mégawatts, selon le Central Electricity Board. Face à cette forte demande, le CEB anticipe des tensions supplémentaires sur le réseau électrique dans les jours à venir. Un appel à la vigilance a ainsi été lancé jeudi après-midi, invitant les abonnés à faire preuve de modération dans leur consommation.
Cette hausse est attribuée aux températures élevées et au taux d’humidité important enregistrés depuis lundi. En conséquence, le réseau de distribution connaît des perturbations, obligeant parfois les équipes du CEB à procéder à des coupures temporaires pour effectuer des réparations.
À cela s’ajoutent les conditions météorologiques capricieuses, qui, selon le CEB, compliquent davantage la stabilité du réseau.
Thierry Ramasawmy, Corporate Communication Manager du CEB, tire la sonnette d’alarme face à la situation énergétique qu’il estime en passe de se détériorer davantage. Il en appelle au sens civique et au patriotisme de la population.
« Il est essentiel d’adopter les bons réflexes et de réduire immédiatement la consommation d’électricité », fait-il ressortir.
Les pics records :
545,7 MW : 22 janvier à 21 heures
567,9 MW : début février
547 MW : mercredi dernier
Sobriété énergétique
Une campagne de sensibilisation en collaboration avec l’Energy Efficiency Management Office (EEMO) et le CEB a dû être lancée afin d’inciter la population à réduire sa consommation. Des spots télévisés et des actions de sensibilisation dans les centres commerciaux ont été mis en place pour encourager une utilisation plus rationnelle de l’électricité.
Un système de tarification variable à l’étude
Le Central Electricity Board prévoit de mettre en place un système de tarification variable en fonction des heures de la journée. Autrement dit, les tarifs de l’électricité pourraient fluctuer selon les périodes de consommation. Cette annonce avait été faite par le ministre de l’Énergie et des Utilités publiques, Patrick Assirvaden, lors d’un atelier de travail sur l’efficacité énergétique, en début du mois.

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