Faits Divers

Coups de feu à St-Hubert: Véronique Adrien :« Mes enfants et moi avons peur des représailles »

Ils s’accusent mutuellement. Si Véronique Adrien soutient avoir été victime d’une agression au sabre et que sa maison a été saccagée par Vishal Seebchurn et d’autres individus, le pompier allègue, lui, que la famille de la jeune femme a menacé d’égorger son fils de 16 ans. Celle-ci dit vivre dans la crainte depuis l’arrestation de son époux. Véronique Adrien vivait à St-Hubert avant d’épouser Nicolas Adrien et d’élire domicile à St-Hilaire. « Mo ti konn Vishal Seebchurn. Mo ti pe res dan landrwa. Zame mo pa ti gagn problem ar li », dit la jeune femme. Leurs routes se croisent en octobre 2014. Elle dit avoir, ce jour-là, été victime d’une agression sauvage.
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/div> Véronique et Nicolas Adrien, tous deux âgés de 34 ans, vont souvent chasser le tang pour nourrir leur famille. C’est après une partie de chasse qu’ils auraient été, une première fois, confrontés à Vishal Seebchurn. « Nou ti al lasas tang Mare-Chicose. Letan nou pe retourn lakaz, nou trouv enn group dimoun dan karo kann. Enn ladan inn tap mwa enn kout sab lor mo latet. Monn tombe, lerla linn tap mwa enn lot kout kot mo lame. Vishal Seebchurn ti dan sa group la », allègue Véronique Adrien. Selon la jeune femme, son époux a pu prendre la fuite. Grièvement blessée, elle a été transportée à l’hôpital Jawaharlall Nehru, où elle passera 13 jours. Elle a dû garder le plâtre pendant quatre mois. Elle portait également des blessures à la jambe. « J’ai porté plainte à la police », dit-elle. Depuis cette agression, Véronique Adrien, mère de cinq enfants, dit avoir perdu l’usage de son bras gauche.

Maison saccagée

Le couple Adrien soutient que l’histoire ne s’arrête pas là. Dans la nuit du 6 décembre 2015, la famille aurait été une nouvelle fois la cible de Vishal Seebchurn et de son présumé gang. « Plusieurs membres de ce groupe sont venus saccager notre maison. Nous avons, heureusement, pu prendre la fuite », raconte Véronique Adrien. En mai dernier, la trentenaire et son époux ont rejoint le Comité de soutien pour la justice (CSJ). Ce comité avait rencontré le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, pour exprimer ses craintes par rapport à un gang qui sèmerait la terreur dans le Sud. Ils ont fait part de leurs doléances lors de cette rencontre, qui s’est déroulée en présence du patron du National Security Service, Lokhdev Hoolash, et du Deputy Commissioner of Police, Krishna Jhugroo. Véronique Adrien dit vivre dans la crainte depuis que son mari est sous les verrous (voir plus loin). « Mes enfants et moi avons peur des représailles. Dan lari, kan mo marse, bann dan sa group la get mwa enn drol fason », soutient-elle.

Vagues d’incidents

Vishal Seebchurn est soupçonné de faire partie du gang précité. Le pompier avait été arrêté en mai dernier après une vague d’incidents rapportés dans divers postes de police du Sud. On note l’agression d’Aslam Noursing. Lors de son interrogatoire par les limiers de la CID de Rose-Belle, il a nié les faits qui lui sont reprochés.[padding-p-0 custom_class=""][/padding-p-0] Dimanche dernier, Vishal Seebchurn a porté plainte au poste de police de Cent-Gaulettes contre la famille Adrien. Il accuse Nicolas Adrien d’avoir, en compagnie d’autres individus, fait feu sur son domicile le samedi 18 juin. [padding-p-0 custom_class=""][/padding-p-0] Il a aussi fait une déposition au poste de police de la localité pour dire que des membres de la famille Adrien ont menacé d’égorger son fils de 16 ans. Celui-ci était en route pour ses leçons particulières quand il aurait été accosté. Vishal Seebchurn accuse aussi cette famille d’avoir agressé son frère en septembre 2014.
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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19967","attributes":{"class":"media-image wp-image-34058","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"773","height":"435","alt":"260616-nicolas-adrien"}}]] Nicolas Adrien, le suspect.

Nicolas Adrien, connu des services de police, a été placé en détention pour l’affaire des coups de feu tirés sur la maison de Vishal Seebchurn. Il a été traduit devant la justice, lundi, sous une accusation provisoire de « possession of firearms with intention to endanger life ». Il nie les faits qui lui sont reprochés. Selon Véronique Adrien, son époux ne peut être l’auteur de ces coups de feu  contre Vishal Seebchurn. « Mon époux était à la maison à l’heure du délit. Plusieurs proches l’y ont vu. Il ne possède pas de permis de port d’armes et n’a pas de fusil non plus. Les enquêteurs peuvent faire analyser ses vêtements. Ils n’y trouveront aucun résidu de poudre », explique-t-elle. « Cette arrestation bouleverse notre famille. Il est le pilier de la maison. D’ailleurs, il m’aide à m’occuper des enfants. Depuis l’agression, avec mon handicap, il m’est difficile de m’occuper du ménage et des enfants comme il se doit. Nous n’arrivons plus à fermer l’œil de la nuit. Les enfants sont traumatisés », confie Véronique Adrien. Patrick, le frère de Nicolas Adrien, un maçon de 35 ans et fiché à la police, a été arrêté vendredi dans le sillage de l’enquête sur les coups de feu. Il a comparu devant la justice sous une accusation provisoire de « possession of firearms with intention to endanger life ». Il rejette en bloc les accusations portées contre lui.  

Vishal Seebchurn :« Tout cela est faux…Je suis contre l’injustice »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19968","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-34056","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"756","height":"425","alt":"260616-vishal"}}]] Il est cité comme étant membre du gang qui terrorise le Sud. Vishal Seebchurn dément. « Tout cela est faux. Je suis contre l’injustice. Le jour où Véronique Adrien a été agressée, j’étais chez moi. Je n’ai pas saccagé son domicile non plus. J’étais au travail à la caserne de Mahébourg. J’avais pris mon service à 16 heures pour terminer le lendemain à 9 heures. Je suis membre de l’organisation socioculturelle Hindu Shakti Sena, qui fait du social. Nous apportons notre aide à toutes les communautés. D’ailleurs, quelques mois avant mon arrestation, j’avais risqué ma vie pour aider une femme qui se faisait attaquer par des voleurs », explique le pompier, qui ajoute qu’il ne fait partie « d’aucun gang ».

 
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