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Coups de feu à la rue St-Georges: l’obscurité complique l’identification des tireurs

24 heures après les coups de feu tirés sur l’ambassade de France et l’hôtel Le St-Georges, la police s’active à retrouver leurs auteurs. La tâche des enquêteurs s’annonce ardue, car même si les caméras de vidéosurveillance ont filmé trois silhouettes, l’obscurité des ruelles empruntées par les tireurs ne laisse pas deviner leur identité. L’une des bandes vidéo indique aux limiers que des individus sont arrivés de la rue Labourdonnais pour se diriger vers la rue St-Georges. Ils se déplaçaient à pied. Un premier suspect est arrivé devant l’ambassade avant de repartir. Les enquêteurs soupçonnent qu’il est venu en éclaireur. Peu après, deux autres individus ont ouvert le feu entre 2 h 54 et 2 h 56. Ils avaient la tête recouverte d’une capuche.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18217","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-31031","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"hotel St Georges"}}]] Des policiers devant l’hôtel Le St-Georges.

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/div> [row custom_class=""][/row] Les limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud chercheront des informations auprès de leurs collègues de l’armurerie des Casernes centrales. Ils veulent la liste des personnes qui possèdent un permis d’arme à feu et résidant dans la région. Les auteurs des coups de feu ont utilisé deux types de calibre : de 12 mm et de 16 mm. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un acte terroriste, car les graffitis faisaient l’apologie de l’État islamique : « État Islamic », « nous sommes partout », « vous n’êtes pas en sécurité ici », ou encore « cela c’est pour avoir insulté notre prophète Abu Bakr Baghdadi ». Un autre graffiti a été inscrit sur le mur d’une cour privée : « nous allons vous massacrer. Etat islamic. Allah U-Ak- Bhar ».
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18218","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-31032","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Un impact de balle sur la baie vitr\u00e9e."}}]] Un impact de balle sur la baie vitrée.

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Forte mobilisation policière

À la suite de ces incidents, le vigile posté à l’hôtel Le St-Georges et celui de l’ambassade de France ont été entendus par la CID de Port-Louis Sud. Le vigile de l’hôtel, âgé de 44 ans, explique qu’entre 2 h 30 et 3 heures, il a aperçu un individu muni d’une bombe aérosol, taguant le mur d’une propriété privée. Il s’est approché, mais l’individu a pris la fuite. Quelques minutes plus tard, cet habitant de Vallée-Pitot dit avoir entendu trois détonations. Le réceptionniste a aussitôt informé les policiers des Line Barracks. À leur arrivée, les policiers ont constaté qu’une baie vitrée de l’hôtel avait été touchée par des balles. Ils ont retrouvé deux douilles de calibre 16. L’autre vigile a donné sa version des faits. Au terme de l’exercice, ils ont été autorisés à partir. Des graffitis sur les murs et l’enceinte de l’ambassade à la rue Monsieur ont été faits par la même personne. Plusieurs unités de la police ont débarqué sur les lieux, ainsi que le responsable des services de renseignement et le DCP Lockhdev Hoolash. Les membres du Scene of Crime Office ont effectué des prélèvements à l’ambassade de France. L’arme à feu utilisée contre l’ambassade est de petit calibre. Les traces de plusieurs impacts de balles sont visibles au-dessus d’une fenêtre, au rez-de-chaussée. Deux vitres ont été brisées. D’autres impacts sont visibles sur un mur à l’étage. Du côté de l’hôtel Le St-Georges, deux impacts sont visibles sur la baie vitrée. Elles sont allées se loger dans un mur.

Le CP rassure

Le commissaire de police (CP) Mario Nobin a tenu une conférence de presse aux Casernes centrales. Il a tenu à rassurer la population : « Toutes les unités spécialisées se sont rendues sur les lieux. Il n’y a eu aucun blessé. À travers le pays, nous avons rehaussé le niveau de sécurité dans les lieux stratégiques. Je tiens à assurer à la population et aux ambassades que la situation est sous contrôle. J’en appelle à la nation afin qu’elle garde son calme. Si des gens aperçoivent un véhicule ou quelque chose de suspect, qu’ils contactent la police », exhorte le CP. À ce stade de l’enquête, « les services de renseignements et les éléments de la Counter Terrorism Unit planchent sur les informations pouvant mener à des arrestations. Après l’épisode des courriels, la police a mis en place des dispositifs. Nous n’écartons aucune hypothèse. Le Premier ministre suit cette affaire de très près », conclut le CP.
 

Les opérateurs touristiques sur le qui-vive

Depuis que la nouvelle que des coups de feu ont été tirés sur l’hôtel Le St-Georges et l’ambassade de France à Maurice s’est répandue, les opérateurs touristiques suivent de très près toute l’affaire. Si pour certains professionnels du secteur, cette affaire risque de nuire à l’image de la destination, pour d’autres, aucune répercussion n’est à craindre. « Tout incident a un impact négatif sur l’industrie touristique. » C’est en ces termes que Gregory de Clerck commente les incidents de la rue St-Georges. Pour le président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM), il est impératif qu’il y ait un « maximum de transparence et de clarté » sur cette affaire. « Il faut laisser aux autorités le soin de faire leur travail et, surtout, ne pas alarmer les gens. Il est tout aussi essentiel de bien communiquer sur cette affaire, car toute mauvaise communication peut faire du tort à l’industrie », fait-il ressortir. Ajay Jhurry, le président de l’Association of Tour-Operators (ATO), ne s’attend pas à un « impact conséquent », même s’il n’écarte pas l’éventualité qu’il y ait des annulations de réservation à la dernière minute. « Nous espérons que ces incidents ne soient pas liés à des actes terroristes. Quoi qu’il en soit, il faudra mener une campagne de communication appropriée, quand l’enquête sera bouclée, afin de rassurer les touristes et limiter les dommages collatéraux. D’autant plus que nos concurrents capitaliseront sur cette affaire pour attirer la clientèle, car il est bien connu que le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres », affirme-t-il. Quant à Shakeel Nundlall, directeur de l’hôtel Le Grand Bleu, il ne croit pas que ces incidents risquent de nuire à l’image de destination sûre que le pays véhicule. « Les incidents ont eu lieu dans la capitale. Or, la majorité des touristes passent leur séjour sur le littoral. D’ailleurs, de nombreux touristes qui résident dans l’île actuellement ne sont pas au courant qu’il y a eu des coups de feu à la rue St-Georges », conclut notre interlocuteur. Christina Vilbrin-Le Bon c.vilbrin@defimedia.info
 

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