Coupe du Monde : leurs collections remplies de souvenirs

Pour eux, chaque objet regorge de milliers de souvenirs. Ces collectionneurs, amoureux de la Coupe du Monde, ont gardé chez eux des objets dont certains aujourd'hui ont pris de la valeur tant au niveau sentimental que du coût. Ils nous présentent leur collection et nous confient leurs souvenirs autour de ces objets.

Teddy Maruthamuthee : « Je possède un disque sur lequel l’on entend des commentaires du match de la Coupe du Monde 66 quand l’Angleterre avait gagné »

Il croit dans la force des souvenirs. Pour Teddy Maruthamuthee, chaque Coupe du Monde présente l'occasion d'acheter de nouveaux objets à rajouter dans sa collection. Dans son salon, sa vitrine a été transformée en espace d'exposition pour tous ses souvenirs autour des Coupes du monde. Il raconte qu’à l'âge de sept ans, il observait son frère et son père coller des stickers dans les magazines Panini. C'est son papa qui avait commencé la collection avec Espana 82. 

« Au-delà du magazine, chaque quatre ans, nous nous faisions un devoir de conserver de petits gadgets. Pas plus tard que l'an dernier, je suis tombé sur une vieille boîte contenant 35 gobelets neufs de Coca Cola. » Il se remémore les après-midis sous la boutique chinoise du coin à échanger des stickers. D'ailleurs, il se faisait un devoir de garder au moins un sachet neuf de stickers à chaque Coupe du Monde. À partir de USA 94, il raconte avoir commencé à collectionner des ballons et des figurines en souvenir des différentes mascottes. « J'avais 14 ans et je me disais qu'un jour ça aurait de la valeur », raconte Teddy Maruthamuthee. 

Dans sa collection, l'on retrouve aussi des exemplaires du magazine français Onze Mondial, notamment pour la Coupe du Monde Germany 2006. En 2014, il a organisé l'anniversaire de sa fille sur le thème Rio 2014. « Depuis 2014, j'achète deux albums, l'un est consacré à ma collection. » Celle-ci ne fait que s'agrandir de Coupe du Monde en Coupe du Monde. Pins, écharpes, figurines, il possède même un disque de BBC News sur lequel l'on entend des commentaires du match de la Coupe du Monde 66 quand l'Angleterre avait gagné. Celui-ci appartenait à son grand-père. « Je l'avais déjà mis sur un site et l'on m'avait proposé de me l'acheter pour 300 livres. » 

Son amour pour la collection de ces articles est sans limite. Parmi ses souvenirs les plus précieux : un maillot du Ghana en 2016 signé par les joueurs quand l'équipe avait joué contre Maurice. Il possède aussi un album Panini Argentine 78 acheté à Miami à l'époque à 60 dollars. Aujourd'hui, cet album vaut environ 325 dollars. « Il me manque celui de 74, mais j'ai vu qu'il coûtait 1 500 livres sterling. »

Yvan Chateau : « Tous ces objets conservés autour de la Coupe du Monde ont une valeur sentimentale »

Yvan Chateau suit la Coupe du Monde depuis son plus jeune âge. Il raconte avoir conservé huit albums Panini entre 1990 et 2022. Cet habitant de Souillac âgé de 35 ans est un fervent supporteur du Brésil depuis 1990. « À l'époque de mon premier album Panini, chaque sticker était précieux, comme je viens d'une famille modeste. L'on échangeait des stickers avec mes camarades de classe et pour avoir un badge, l'on devait échanger trois stickers », relate-t-il. 

Chacun de ces albums s'accompagne de souvenirs pour Yvan. « Je les ai conservés précieusement car ils ont marqué mon enfance. ‘Lavi lontan ti enn lot mo kone ki nou pa pou reviv sa ankor’.» Égéries de mascottes, verres, gobelets, écharpes ou encore posters, c'est sur une étagère de son armoire qu'il a tout conservé. « J'ai encore un maillot de l'équipe du Brésil datant de 94. J'ai aussi un t-shirt orignal du Brésil datant de l'époque de Pelé (Coupe du Monde 62) que mon oncle vivant en Angleterre m'avait donné. Tout cela reste des souvenirs à jamais gravés dans ma mémoire et ces objets me permettent de m'en rappeler. Tous ces objets ont une valeur sentimentale. »

François Permal : « J’ai légué mes albums Panini à mon fils en guise de souvenir »

Chaque album Panini conservé a une signification pour lui. Au-delà des nombreux souvenirs autour de la Coupe du Monde que François Permal a partagés avec son fils, qui est nul autre que Warren Permal, il lui a surtout légué fièrement ses albums Panini. Pour lui, il n'était pas question de les mettre à la poubelle, car il sait pertinemment que son père les a remplis à la sueur de son front. 

François Permal, chauffeur de taxi et soudeur de 54 ans, est un adepte de la Coupe du Monde surtout pour son cachet symbolique. « Contrairement aux ligues, lors de la Coupe du Monde, les joueurs se battent pour faire gagner leur pays. J'admirais l'équipe brésilienne qui jouait le foot avec passion et elle avait son propre style. D'ailleurs, les Mauriciens se retrouvaient en eux, car des 'bater boul' qui jouaient pieds nus dans les rues devenaient de grands footballeurs. » 

Issu d'une famille modeste, François Permal relate avoir découvert la frénésie des albums Panini alors qu'il était encore jeune. « Je n'avais pas la chance de pouvoir les collectionner et j'observais mes camarades. L'on achetait des albums, mais l'on n'arrivait pas à les remplir faute de moyen. » Il se souvient que sa sœur et lui se chamaillaient pour savoir qui collerait les stickers. « Ce n'est que quand j'ai commencé à travailler que j'ai vraiment pu commencer ma collection et c'est devenu une habitude, jusqu'à ce que mon fils naisse. » Mais il a conservé même ses albums non remplis. Pour lui, toutes les informations que l'on retrouve sur internet autour des joueurs et équipes ne peuvent être comparées à la joie de collectionner un album Panini.