L’alliance au pouvoir, le MSM et ses alliés, semble fermement déterminée à organiser l’élection partielle dans la circonscription No 10 (Montagne Blanche/Grande-Rivière Sud-Est) le 9 octobre 2024. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé qu’il gardera les rênes du pouvoir jusqu’à la fin de son mandat.
Imaginez la scène si cette promesse est tenue : 56 000 électeurs seront convoqués aux urnes pour élire un « Five-Week-MP ». Un mandat d’une durée de vie aussi éphémère qu'une bulle de savon, car le Parlement se dissoudra automatiquement le 21 novembre 2024.
Les électeurs du No 10 auront l'honneur douteux de participer à ce qui pourrait être la farce électorale du siècle. À quoi bon élire quelqu'un pour cinq semaines ? Peut-être est-ce une tentative de stimuler l’économie locale avec la vente de banderoles, de t-shirts et de casquettes de campagne. Ou alors, c’est un exercice grandeur nature de gaspillage bureaucratique.
Des millions de roupies seront dépensées en campagne électorale, en logistique, en personnel et en temps. Des meetings, des débats, des cadeaux distribués à profusion. Et tout cela pour quoi ? Pour un mandat qui ne durera qu'à peine un mois. Le gaspillage est monumental, et cette élection devient un véritable scandale financier. Imaginez un instant ces ressources investies dans des projets utiles : la santé, l’éducation, l’infrastructure. Mais non, elles sont dilapidées pour une élection dont l’issue est déjà connue : l’inutilité.
L’OMBRE DES MUNICIPALES
Franchement, cela ne se produira même pas dans le pays le plus démocratique du monde où les élections sont libres et justes, où les citoyens peuvent s'exprimer librement sans craindre de représailles, où la loi s'applique à tous, y compris aux dirigeants, où les activités gouvernementales sont transparentes et accessibles au public, où le Speaker de l’Assemblée nationale agit comme un arbitre impartial dans les débats parlementaires, assurant que tous les membres aient la possibilité de s'exprimer et que les règles de procédure soient respectées.
L'argument de tenir cette partielle au nom du respect de la démocratie est aussi solide qu'un château de cartes un jour de tempête. Bien sûr, c'est certainement plus crucial que les élections municipales, qui, rappelons-le, ont été reportées plus d'une fois pour des raisons aussi crédibles qu'un faux diamant dans une machine à pinces. Mais bon, pourquoi se soucier des vraies élections quand on peut avoir une partielle pour cinq semaines, n'est-ce pas ?
À l’échelle internationale, une telle situation est sans précédent. Jamais une nation n’a vu un élu ne disposer que de cinq semaines pour siéger au Parlement. Ce niveau de ridicule (parlementaire) atteint les sommets ! Un record, une première mondiale… C’est une démonstration éclatante de « gaspillage de temps et d'argent. » Nos pays amis, nos partenaires internationaux, les observateurs politiques du monde entier regardent cette situation avec un mélange d’incrédulité et de moquerie. La crédibilité de notre système politique en prend un coup sévère. Comment prendre au sérieux un pays où un député n’a même pas le temps de comprendre les rouages du Parlement et doit plier bagage ?
Lors du dépôt de candidatures, jeudi, pas moins de 16 candidats se bousculaient pour un siège aussi éphémère qu’une étoile filante. Certainement, l’alliance au pouvoir est dans la course, lançant un nouveau poulain, Avinash Dayal, le fils de l’ancien ministre Raj Dayal. Du côté de l’opposition, l’alliance parlementaire et la majorité des partis extraparlementaires ont sagement décidé de boycotter cette échéance, laissant le terrain à Linion Moris, toujours prêt à saisir la moindre occasion de s’exhiber.
GARE AU REMAKE DE 1970
Mais n'est-ce pas un couteau à double tranchant pour l’alliance au pouvoir ? Sans l’alliance PTr-MMM-ND, l’alliance au pouvoir peut croire en une victoire très facile. Mais gare à un remake de 1970 lorsque Dev Virahsawmy, du MMM, est élu à la partielle dans la circonscription No 5 avec une victoire éclatante de 8 464 voix contre 3 103 à Boodram Nundlall, le candidat du parti au pouvoir d’alors, le PTr de sir Seewoosagur Ramgoolam. Pour l’élection partielle au No 10, il n’est pas impossible qu’un fort taux d’abstention et qu’un vote massif contre le gouvernement puissent jouer en faveur d’un outsider. Un petit David peut faire chuter le grand Goliath. Une élection n’est jamais gagnée d’avance.
Imaginez la catastrophe pour le MSM si, dans une tournure ironique du destin, par exemple, Neena Ramdenee, la candidate de Linion Moris, qui est un parti constamment actif sur le terrain, remporte cette élection express. Ce serait comme regarder un épisode dramatique de votre série préférée où le héros trébuche (sur une peau de banane) au moment crucial. Ce serait une douche froide pour l’alliance au pouvoir, mais aussi une claque monumentale pour l’alliance de l’opposition. Linion Moris pourrait soudainement devenir le caillou dans la chaussure de tout le monde politique.
Espérons que l'organisation de cette élection partielle n'est qu'une manœuvre de bluff de l'alliance au pouvoir. Évitons de devenir le premier exemple mondial du ridicule parlementaire ! Quoi qu'il en soit, préparez vos pistaches et autres amuse-gueules, installez-vous confortablement et observez ce spectacle. Qui a dit que la politique devait être sérieuse ?
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