[COUP DE GUEULE] Le « Diego Dollar », la nouvelle monnaie de rêve

Et voilà ! Chers citoyens, préparez-vous à accueillir avec enthousiasme notre toute nouvelle devise nationale : le « Diego Dollar ». Vous ne l’avez peut-être pas encore vu, mais rassurez-vous, il est là, prêt à pleuvoir sur nous comme un miracle économique tombé du ciel, ou plutôt, de Diego Garcia, à la suite d’un accord de bail de 99 ans. Ce petit bout d’île perdu dans l’océan Indien pourrait devenir la solution à tous nos problèmes financiers. 

Médicaments gratuits pour tous ? Facile, sortez quelques «Diego Dollars» ! Pension de vieillesse à Rs 20 000 ? Pas de problème. Quelques «Diego Dollars» feront l’affaire et hop, les poches des retraités se rempliront ! 

Franchement, qui aurait cru que notre salut financier viendrait d’une base militaire ? Les Chagos, qui n’étaient jusque-là qu’une épine dans le pied diplomatique, sont subitement devenus le coffre au trésor de Pravind Jugnauth, rempli de « Diego Dollars» flambant neufs. 

Mais, bien sûr, notre Premier ministre savait depuis le début qu’il suffirait de négocier un bon petit loyer avec les Britanniques pour transformer Maurice en eldorado. C’est donc là que réside tout le génie de son plan électoral : utiliser cet argent tombé du ciel – enfin, plutôt tombé des Chagos – pour nous faire miroiter une série de promesses scintillantes. 

Et le meilleur dans tout ça ? Nous n’avons même pas à lever le petit doigt. L’argent viendra tout seul, tranquillement… Un doux flux de « Diego Dollars » coulant dans nos coffres. 

Comme si cette pluie d’argent magique ne suffisait pas, nous avons droit à un spectacle encore plus réjouissant : la grande guerre de paternité politique de cet accord historique de la décolonisation complète de la République de Maurice. 

Qui est le véritable père du « Diego Dollar » ? Les partisans du PTr et du MSM s’affrontent sur les réseaux sociaux. Les rouges soutiennent que c’est Navin Ramgoolam qui avait lancé la bataille en 2010 lorsqu’il était Premier ministre. Sans lui, dit-on, nous n’aurions jamais vu la couleur de ce fameux billet de Diego. 

Mais attention, le clan Jugnauth n’est pas en reste : «Ce sont les Jugnauth – père et fils – qui sont les vrais pères du Diego Dollar ! » Maintenant, venons-en aux promesses électorales. Médicaments gratuits, pensions gonflées et puis quoi encore ? Tout semble possible avec cette nouvelle source de revenus inépuisable ! 

Mais attendez une seconde... ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Ah oui, ces promesses, on les a déjà entendues dans le passé. Ah, mais c’est vrai : cette fois-ci, c’est différent. Cette fois, il y a les « Diego Dollars ». Plus besoin de s’inquiéter des détails ennuyeux comme la fiscalité ou les budgets équilibrés. Et au cas où vous vous demanderiez comment ces milliards seront gérés, ne vous en faites pas ! Le gouvernement saura quoi faire de cet argent. Vous voyez bien comment il gère déjà le pays… 

Et si, par hasard, les « Diego Dollars » venaient à manquer ? Eh bien, pas de panique. Nous pourrions toujours demander un petit crédit à nos amis britanniques. Après tout, nous sommes en plein dans une ère de générosité internationale. En attendant, profitez du spectacle, savourez les promesses mirobolantes et rêvez bien fort.