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[Coup de gueule] L’austérité, ce croquemitaine électoral 

Ah, l’austérité ! Ce mot qui revient chaque fois qu’une campagne électorale pointe le bout de son nez. Cette créature mythique, mi-Dracula, mi-crocodile, qui dévorerait nos acquis sociaux dès qu’on oserait lui accorder un instant d’attention. Et voilà que, dimanche, Pravind Jugnauth et Xavier-Luc Duval, ont sorti cette créature de son sommeil pour effrayer le bon peuple.
 
Le décor est planté. L’ennemi est identifié : Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, les partisans de l’austérité, qui, en cas de victoire, transformeront la douce vie de nos concitoyens en cauchemar éveillé. 

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À Moka, lors d’un régional du MSM, Pravind Jugnauth a prévenu : « Ramgoolam et Bérenger dir ki lekonomi finn vinn dan presipis, dan ICU. Ki sa ve dir ? Li ve dir si par maler zot vinn dan gouvernman, pou dir gran dimounn bizin koup pansion, pou dir bann zen bizin redwir sekinn donn zot. Pou dir tou dimounn bizin fer sakrifis. Aster lepep bizin deside si li le al riske tou bann aki ki linn gagne. » 

Mais attendez, ce n’est pas tout ! À Grand-Gaube, lors de la journée portes ouvertes de la résidence de son père, sir Gaëtan Duval, Xavier-Luc Duval, en véritable coéquipier, nous a gratifié de cette vision d’apocalypse culinaire : « Sithanen ek Bérenger, se enn koktel Molotov ser sintir. Sithanen ti ras dile dan labous bann zanfan. Bérenger ti donn lepep manz patat ek manyok. Si par maler zot vini, se losterite. Tou aki sosial pou redwir ou disparet. » 

Attention, là on ne rigole plus. Là, on touche le fond, au sens propre comme au figuré. 

Ces visions dystopiques ont de quoi faire frémir le citoyen moyen, surtout après une décennie sous le règne du Mouvement Socialiste Militant (MSM), où les pensions ont gonflé plus vite que les ballons de baudruche à une fête d’anniversaire. Les mesures sociales ont plu comme des confettis, saupoudrant des subventions sur les jeunes, les étudiants, les familles vulnérables, offrant à tous une nouvelle réalité économique des plus douces. 

Pendant ce temps, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger semblent s’être pris les pieds dans leur propre rhétorique. En criant à la crise économique et en peignant un tableau apocalyptique de l’état du pays, ils ouvrent grand la porte aux accusations d’austérité. Parce qu’il faut bien se poser la question : si l’économie est vraiment dans un tel état de décomposition, n’est-ce pas logique que des coupes budgétaires soient inévitables ? Et qui dit coupes dit, vous l’aurez deviné, austérité ! 

Cela dit, il faut reconnaître une chose : l’Alliance du Changement n’a encore rien dit de concret sur son programme économique. 

Navin Ramgoolam et Paul Bérenger s’indignent de l’état de l’économie, mais ils n’ont pas officiellement brandi la hache de l’austérité. Il leur reste donc un dernier tour dans leur manche pour désamorcer cette bombe rhétorique : expliquer, peut-être, qu’il y a une différence entre gérer une économie malade et la transformer en cauchemar sous perfusion. 

La question qui reste sur toutes les lèvres est donc simple : ce bon vieux spectre de l’austérité aura-t-il encore du mordant cette fois-ci ? Les électeurs, habitués depuis 10 ans à se gaver de prestations sociales, aurontils vraiment peur de ce vieux loup déguisé en agneau, qu’est l’austérité ?

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