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[Coup de gueule] La roulette russe de l’investiture

Ah, l’excitation palpable des élections ! Ce moment où tout le pays est en suspens, suspendu aux lèvres du Premier ministre et attendant qu’il annonce la date sacrée où il sera appelé aux urnes. Quelle chance avons-nous d’être ainsi tenus en haleine, tels des enfants qui s’impatientent devant le sapin de Noël, espérant que « l’homme en orange » daignera déposer quelque chose de plus qu’un morceau de charbon dans nos souliers. 

Le suspense est à couper au couteau. Le secret autour de la date des élections est maintenu avec une rigueur militaire, un peu comme un trésor national que l’on protège des regards indiscrets. Des rumeurs circulent dans les couloirs du pouvoir que ce pourrait être en novembre, mais bien entendu, rien n’est encore sûr. Pourquoi donner une date précise quand on peut jouer à ce petit jeu du « je te tiens, tu me tiens » avec toute la nation ? Et puis, il y a cette élection partielle dans la circonscription n° 10… Ah, quelle plaisanterie ! Nous savons tous pertinemment qu’elle n’aura jamais lieu, n’est-ce pas ? Le fait que le parti au pouvoir, le MSM, ait mis en avant un candidat sans même lever le petit doigt pour faire campagne en dit long. Mais c’est sans doute une stratégie de génie que nous, simples mortels, ne pouvons pas comprendre. 

QUI AURA SON TICKET ? 

Pendant ce temps, les prétendants à une investiture s’agitent dans l’ombre. Ces pauvres âmes en quête de reconnaissance se démènent comme des randonneurs égarés, espérant que leur dévouement sera récompensé. Certains se modernisent, sponsorisent des clubs, distribuent des gâteaux… Ils cassent leur tirelire et paient rubis sur l’ongle. Rien n’est trop beau pour séduire l’électeur, ce précieux sésame vers l’Assemblée législative. Ironique n’est-ce pas ? Surtout quand on sait qu’ils ne sont même pas sûrs d’obtenir un ticket. 

Imaginez un peu la scène qui s’est jouée cette semaine : un candidat potentiel, armé de ses « Gâteaux » et d’un sourire digne d’une pub pour dentifrice, frappe à votre porte et dit: « Bonjour, je brigue une investiture pour les législatives. Acceptez ce gâteau en gage de ma bonne volonté. Et ayez l’amabilité de retenir mon nom. » 

Et là, l’électeur se retrouve face à un dilemme : est-ce le gâteau qui doit convaincre ou la politique qu’il représente ? Qui pourrait résister à une bonne dose de sucre pour oublier les tracas du quotidien, à un moment où les poules font leurs caprices ? 
Hélas, la réalité est cruelle. Dans ce grand bal électoral, il n’y aura pas de gâteau pour tout le monde. La plupart de ces vaillants candidats potentiels finiront sur le carreau, avec la même expression qu’un enfant à qui on avait promis un poney pour Noël, mais qui reçoit un livre de coloriage à la place. 

Dans une circonscription où trois sièges sont à pourvoir, ils sont au moins six à se battre sous la même bannière. Une équation aussi cruelle que l’arithmétique de collège : certains resteront sur le bas-côté, amers et déçus. Ah, le spectacle promet d’être haut en couleur ! 

L’ANGOISSE DE CERTAINS ÉLUS 

Certains seront prêts à faire campagne contre ceux qui les ont largués. Ils fourbiront leurs armes. « Si on ne me veut pas dans cette alliance, je ferai campagne contre elle ! » Voilà un retournement de veste digne des meilleurs films d’action auquel on assiste avant chaque élection. C’est que, dans ce monde-là, on ne manque pas d’idées pour rester sous les projecteurs. Tant qu’il y a un public – ou plutôt des électeurs – à séduire, on ne jette pas l’éponge. On change juste de couleur, et parfois même de gâteau. 

Et que dire des élus de la majorité, ceux qui tremblent à l’idée de ne pas avoir de nouvelle investiture. Le parti au pouvoir aime renouveler son sang. Mais qui sera saigné cette fois-ci ? Un chiffre à donner le vertige est avancé : presque la moitié des élus pourraient être sacrifiés. Imaginez un ministre, costard impeccable, se demandant si, après tant d’années de bons et loyaux services, il sera remplacé par un novice. C’est ça, la politique : un jeu de chaises musicales où personne ne sait qui sera laissé debout quand la musique s’arrêtera. 

Et que dire de ceux, rares et chanceux, à l’instar de Jyoti Jeetun et Roshan Santokhee, à qui les leaders ont déjà promis une investiture ? Et pourquoi pas un maroquin ministériel en cas de victoire ? Ils ont tout quitté, leur carrière, leur vie d’avant, pour se jeter dans l’arène politique. 

Ainsi va la vie politique : une grande pièce de théâtre où chacun joue son rôle, où l’ironie et le cynisme sont rois. Le rideau tombera bientôt. Nous verrons alors qui sortira de l’ombre pour entrer dans la lumière…
 

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