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COUP DE GUEULE : entre coups d'éclat et couacs politiques

Rajen Narsinghen embarqué de force par la police lors d’une manifestation à Côte-d’Or mardi

À l’approche des élections, le paysage politique se transforme en un « gammat » où le gouvernement, avec le MSM en vedette, jongle entre les coups d’éclat et les couacs, offrant au public un spectacle qui oscille entre la tragédie shakespearienne et la comédie du week-end. Les manœuvres destinées à séduire l’électorat – surtout la masse silencieuse – et soigneusement chorégraphiées se heurtent parfois à des ratés dignes d’un numéro de cirque, qui, au lieu de renforcer la crédibilité du pouvoir, lui donnent un air de pantomime politique, avec un soupçon de burlesque. 

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Dans ce grand « gammat » préélectoral, le gouvernement n’a pas lésiné sur les effets de manche. Le budget de juin, par exemple, s’est transformé en une véritable pluie de mesures populaires, une sorte de « Black Friday » politique où tout doit disparaître… sauf le pouvoir en place, bien sûr ! 

Révision salariale, augmentation des pensions, distribution de sourires calculés… Le gouvernement semble vouloir endosser le rôle de héros national. Celui qui, tel un super-héros des temps modernes, vole au secours du peuple avec des sacs remplis de cadeaux pour faire face à l’inflation. Une pièce où chaque acte est savamment orchestré pour déclencher des standing ovations dignes des plus grands spectacles. 

DES FAUX PAS DIGNES DES PLUS BELLES FARCES 

Mais voilà, même les meilleurs artistes peuvent avoir un coup de mou. Et là, on parle de ces moments où l’illusion se dissipe, où l’on voit les fils du marionnettiste se tordre et où le public, hilare, découvre le pot aux roses. Lorsque le gouvernement a, par exemple, offert aux fonctionnaires une « avance » de 5 %, c’était comme si un serveur dans un grand restaurant leur apportait des cacahuètes en attendant le plat principal. Devant les regards affamés, le gouvernement a finalement dû sortir le grand jeu, offrant une rétroactivité d’un an qui ressemble plus à une pizza XXL. 

Et que dire de la nomination d’Adrien Duval comme Speaker ? On aurait dit une scène tout droit sortie d’une comédie de situation. Le public ne s’y est pas trompé et l’opposition, flairant le bon filon, a relancé les vieux dossiers, transformant ce qui devait être une cérémonie ennuyeuse en un épisode croustillant de « Mauritian Politics: The Sitcom ». 

Pour ce qui est du changement de maires et d’adjoints aux maires à Beau-Bassin/Rose-Hill et Curepipe, c’est une autre pirouette politique digne d’un grand numéro d’acrobatie. Alors que les élections municipales sont prévues l’année prochaine, juste après les législatives, on peut se demander ce que ces nouveaux maires espèrent accomplir en quelques mois. C’est un peu comme changer de capitaine sur un bateau qui arrive déjà à quai : impressionnant sur le moment, mais plutôt inutile si vous me demandez. Mais pour ce qui est de réaliser des miracles en quelques mois, disons que les chances sont aussi bonnes que de voir un escargot remporter un sprint olympique contre des lièvres. 

Quant aux frustrations dans les rangs du pouvoir, elles doivent être aussi palpables qu’un éléphant dans une boutique de porcelaine. Imaginez les anciens maires, démis de leurs fonctions, se demandant ce qu’ils ont bien pu faire pour mériter un tel sort. Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’au sein de l’alliance au pouvoir, certains doivent bien se dire qu’on dérape un peu dans cette course effrénée à la préparation électorale. 

L’ART DE SE TIRER DANS LE PIED
 
Enfin, le clou du spectacle est sans doute la gestion policière de la manifestation contre la construction du centre culturel tamoul à Côte d’Or. Vous imaginez la scène ? Une sorte de remake de « King Kong », où la police tentait de maîtriser Rajen Narsinghen dans une scène qui tenait davantage du film d’action raté que de l’opération de maintien de l’ordre. Les images ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Le juriste a terminé la journée à la clinique, se tordant de douleur, faisant ainsi de lui un héros.
 
Et voilà qu’il devient une nouvelle épine dans le pied du Premier ministre, qui est responsable de la force policière. Pendant ce temps, les critiques fusent contre la manière dont la police a procédé à l’arrestation de Rajen Narsinghen. Même le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, se démarque de l’alliance au pouvoir à laquelle il appartient pour dénoncer cet « abus d’autorité ». De son côté, Navin Ramgoolam lance des piques cinglantes, qualifiant le gouvernement de « voyou », offrant ainsi au public une réplique digne des meilleurs films de gangsters. 

Au final, ces couacs… Non, non et non, cette tendance à « kree problem kot pena » risque de coûter très cher au MSM et à ses alliés, actuels et futurs. Plus les élections approchent, plus chaque nouvelle maladresse devient un test de résilience, chaque faux pas un pas de trop dans cette danse hasardeuse. 

Alors, la question du jour est la suivant : le gouvernement réussira-t-il son dernier tour de magie ou finira-t-il par trébucher sur son propre tapis rouge ? Le public, lui, est aux premières loges, amuse-gueule en main, prêt à huer ou à applaudir selon le prochain acte.

 

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