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Coup de gueule - Carburant : l’attente joue les prolongations

Le coup d’envoi a été donné le 13 novembre, le jour où Navin Ramgoolam a prêté serment comme Premier ministre, mais le match de la baisse des prix des carburants semble loin d’être gagné. « Met 500 roupi lesans. » Voilà la nouvelle stratégie défensive des automobilistes, réduisant leur jeu à de petits coups timides plutôt qu’à des frappes audacieuses. Rs 500 pour tenir quelques kilomètres, Rs 1 000 pour ceux qui se risquent dans des trajets plus longs. Mais plus personne ne tente le grand jeu : remplir son réservoir. On dirait une équipe qui joue pour ne pas perdre, plutôt que pour gagner.

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Même les grosses cylindrées s’alignent sur cette stratégie minimaliste. « Eh oula, enn gro BMW arete, misie-la dir mwa met mil roupi lesans. Sa mem dimounn abitie ranpli tank », raconte un pompiste, éberlué. Et sur le terrain des stations-service, l’ambiance est morose : tous les joueurs attendent l’action décisive, cette fameuse baisse qui tarde à faire son entrée.

La promesse d’une baisse rapide des prix, scandée à pleine voix pendant la campagne électorale, semblait une passe en or. Certains supporters ont même cru qu’elle se concrétiserait dès le lendemain des élections. Mais dès le premier sifflet, les attentes ont été mises hors-jeu. « Pas tout de suite », disait-on, « attendez l’investiture du Premier ministre. » Mais le ballon n’a pas avancé d’un pouce.

Les supporters, déjà impatients, espéraient un retournement de situation avec la prestation de serment des ministres. Encore une fausse alerte. Maintenant, les jours s’allongent et les prolongations s’accumulent, transformant ce match en une véritable épreuve de nerfs. À ce rythme, même les fans les plus dévoués commencent à quitter le stade.

Un trou au milieu du terrain

Le ministre du Commerce, Michael Sik Yuen, a finalement révélé pourquoi cette partie traîne tant : il y a un gros trou dans le Price Stabilisation Account. Une brèche béante au milieu du terrain, rendant tout jeu fluide impossible. « Nous devons attendre les calculs du ministère des Finances pour voir combien il peut ‘afford’ ». Voilà une phrase qui aurait bien sa place dans le lexique du football : comprendre combien on peut investir avant de prendre une décision. Mais sur le terrain, cette annonce sonne comme une mauvaise excuse pour une équipe en manque d’énergie.

Et pourtant, les supporters n’ont pas oublié les promesses flamboyantes de la campagne sur un post Facebook attribué à l’Alliance du Changement. Rs 20 de moins par gallon ! L’essence à Rs 46 et le diesel à Rs 43. Ces chiffres, scandés comme des hymnes, ont fait rêver la foule. Mais aujourd’hui, la réalité économique ressemble davantage à une faute grossière qu’à une passe millimétrée. Le match semble coincé, et le public commence à perdre patience.

En attendant que l’arbitre (le gouvernement) décide de bouger, les automobilistes jouent leur propre match. Stratégie ultra-défensive : limiter les déplacements, calculer chaque trajet comme un entraîneur planifie un match décisif, et surveiller les annonces comme on guette un but inespéré à la 90e minute. Mais l’impatience gagne du terrain. Les supporters commencent à se demander si la promesse de baisse n’était pas qu’un ballon gonflé d’air chaud, prêt à éclater à la moindre pression.

Prolongations sans fin

Le problème avec les prolongations, c’est qu’elles ne peuvent durer éternellement. Chaque minute qui passe mine la confiance des supporters. Chaque litre d’essence payé au prix fort épuise la patience des automobilistes. À force de jouer la montre, le gouvernement risque de se retrouver face à une colère bien plus grande qu’un simple carton jaune.

Alors, cette fameuse baisse : c’est pour quand ? Espérons pas lors du match retour !

 

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