Les pinceaux et les palettes de maquillage sont leurs meilleurs amis. Hans Telvave, Stephan Moutou et Cédric Lanappe font partie des maquilleurs les plus connus et les plus sollicités pour leur talent et leur sensibilité.
Pour ces « make-up artists », leur métier est avant tout une passion : illuminer le visage des femmes.
« Les femmes nous adorent ! » lance d’emblée Stephan Moutou. Il exerce en tant que maquilleur depuis 22 ans déjà. Pour lui, ce métier n’est plus perçu comme un tabou pour les hommes dans la société mauricienne. « Il y a deux décennies de cela, j’ai décidé de rentrer à Maurice après mes études en France. J’ai fait fi des préjugés. Aujourd’hui, je récolte les fruits de mon dur labeur », nous confie-t-il.
L’univers artistique a toujours fasciné Stephan Moutou. « On ne naît pas maquilleur, on le devient. Si ce n’était pas le maquillage, j’aurais pu me retrouver dans le domaine de la décoration intérieure. à travers le maquillage toutefois, je ressens une joie de vivre », souligne notre interlocuteur. Le maquilleur, poursuit-il, transmet cet éclat sur le visage des femmes.
« Elles trouvent qu’il n’y a pas plus beau qu’un homme qui sait maquiller. Mes clientes me font souvent des compliments. Elles soutiennent que mes œuvres reflètent une finesse et une sensibilité. Peut-être que si j’étais né femme, je n’aurais pas eu cette bénédiction », indique-t-il avec le sourire. Stephan Moutou balaie d’un revers de main les idées préconçues sur l’orientation sexuelle des maquilleurs.
« Un make-up artist peut être un hétérosexuel comme un homosexuel ou même efféminé. Il est libre de vivre son orientation du moment qu’il n’empiète pas sur la liberté des autres. Ceci dit, le monde du glamour et de la mode est beaucoup plus tolérant », fait ressortir
Stephan Moutou.
Pour Hans Telvave, 23 ans, l’orientation sexuelle importe peu dans un domaine où le talent et la créativité dominent. « Cela relève de l’intimité d’une personne », dit-il tout simplement. Ce jeune homme dit avoir la chance que son choix de carrière ait été respecté par son entourage. Il a commencé à pratiquer à l’âge de 18 ans. « Faute de moyens, je ne pouvais continuer mes études dans une université. Il a fallu faire un choix pour subvenir aux besoins de ma famille », dit l’aîné d’une fratrie de trois enfants.
Sa passion devient son gagne-pain
Sa passion devient alors son gagne-pain. Il apprend sur le tas. « J’ai préféré me tourner vers un art que je maîtrise, soit celui du maquillage. Petit, j’aimais jouer avec les couleurs. J’ai commencé à maquiller ma mère, puis mes proches, avant de me bâtir une réputation de bouche à oreille. J’avais 12 ans quand je feuilletais les hebdomadaires pour lire les tutoriels. Je mettais en pratique ce que j’apprenais », se souvient-il. Il connaît des débuts difficiles car il lui a fallu investir dans les équipements. Mais il ne regrette pas sa décision. Son métier lui permet aujourd’hui de manger à sa faim et de s’offrir un luxe qu’il ne pouvait pas auparavant. Hans Telvave explique que l’application du maquillage ne se limite pas aux femmes qui vont travailler ou assister aux événements. Un maquilleur est aussi sollicité pour les séances de photos de mode, le cinéma, le théâtre, la publicité ou encore les défilés.Du respect dans le métier
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D’ailleurs, souligne Cédric Lanappe, 21 ans, il n’existe pas de rivalité entre les maquilleurs et les maquilleuses à Maurice. « Nous possédons tous un style différent. Je respecte le travail des autres maquilleurs. Nous devons tous collaborer pour contribuer à l’évolution de l’industrie de la mode et de la beauté à Maurice », soutient-il. La concurrence est par contre rude à Paris, ajoute le jeune homme.
« Il y a de nombreux maquilleurs talentueux. Il faut trouver des moyens novateurs pour se démarquer afin de réussir à décrocher des contrats », argue Cédric Lanappe qui prend des cours de perfection à Paris, en France, depuis bientôt un an. Cela fait huit ans déjà qu’il est maquilleur. « Le make-up permet de rendre une femme plus belle. Je l’aide à se sentir mieux dans sa peau et à mettre en valeur ses points forts. Mon but est de mettre un sourire sur son visage », dit-il.
Dans un premier temps, le maquillage lui a permis de montrer et d’exploiter son côté créatif. Grâce au soutien de sa famille, il s’est lancé à plein-temps en tant que make-up artist. « Je n’ai pas été victime des préjugés mais certaines personnes m’ont découragé », confie Cédric. Pour lui, un homme qui évolue dans l’univers de la mode est davantage à l’écoute de la femme.
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