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Corruption au sein de la force policière : réforme en profondeur et déclaration des avoirs proposées

De gauche à droite : Jim Aundoo de la POSU, l’avocat Neelkanth Dulloo et l’ancien inspecteur de police Ranjit Jokhoo.

La lutte contre la corruption au sein de la force policière a été au cœur des discussions lors de l’émission ‘Au cœur de l’info’, animée par Florence Alexandre, jeudi, sur Radio Plus. Deux propositions majeures ont émergé des débats : la nécessité d’une réforme en profondeur et l’obligation pour les policiers de déclarer leurs avoirs.

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 L’avocat Neelkanth Dulloo est d’avis que pour lutter contre la corruption au sein de la force policière et de la Fonction publique, il faut permettre aux fonctionnaires d’avoir un emploi à temps partiel. Cette initiative, selon lui, pourrait leur permettre de bénéficier de revenus supplémentaires pour améliorer leur condition de vie. Bien que l’homme de loi reconnaisse que « l’éradication complète de la corruption puisse être difficile », il estime qu’il est impératif de la contrôler et que tout commence par cette permission. 

L’avocat a ensuite lancé un appel au nouveau conseiller en matière de sécurité, Heman Kumar Jangi, qu’il considère comme « le nouveau ministre de l’Intérieur ». Il demande à Heman Kumar Jangi de « rencontrer les représentants syndicaux de la police pour prendre en compte leurs préoccupations  ». « Une réforme en profondeur de la force policière est nécessaire, mais la corruption ne concerne pas seulement les policiers. Elle touche toutes les sphères de la société à tous les niveaux. Il faut également implémenter un mécanisme permettant aux policiers de progresser dans leur carrière, y compris l’abolition des examens de constable à sergent et de sergent à inspecteur », a proposé Neelkanth Dulloo.

Transparence

Jim Aundoo, secrétaire de la Police Officers Solidarity Union (POSU), met en avant le fait que la corruption ne découle pas directement des salaires. « C’est avant tout une question de choix ! Cependant, une amélioration des salaires des policiers aurait pu éviter certains de ces problèmes. Nous constatons que la corruption sévit également à des échelons élevés, avec des hauts cadres touchant des salaires de Rs 300 000 ou Rs 400 000 qui sont impliqués. Malheureusement, la corruption semble être omniprésente », déplore-t-il. Le représentant de la POSU plaide, en outre, en faveur de la déclaration des avoirs des policiers comme l’un des moyens de lutter contre la corruption au sein de la Fonction publique. « La déclaration des avoirs contribuerait à accroître la transparence au sein de l’institution », affirme-t-il.

« La force policière est le département le plus mal rémunéré de la Fonction publique. Mais cela ne justifie pas la corruption », fait ressortir l’ancien inspecteur de police Ranjit Jokhoo. La corruption, poursuit-il, n’est pas qu’au niveau de la police, mais partout ailleurs. « C’est dommage que la police soit une cible facile. Je suis tout à fait d’accord sur la proposition de réforme en profondeur au sein de la force policière. Mais la réforme doit être menée à tous les niveaux », précise Ranjit Jokhoo. 

Lors de son intervention, le Dr Vanessa Napal, chargée de cours d’éthique à l’Université de Maurice, a fait comprendre que « les policiers doivent prendre leur rôle au sérieux tout en se faisant respecter ». « À cause d’une poignée de quelques policiers, toute la force policière est en train d’être pointée du doigt », a-t-elle dit.
 

 

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