Corruption alléguée : l’inspecteur Derochoonee soutient avoir été piégé

Il contre-attaque. Interpellé par l’Independent Commission against Corruption (Icac), le vendredi 20 août dernier, sous une accusation provisoire d’avoir réclamé des pots-de-vin de Rs 100 000 à deux « bouncers » afin qu’ils ne soient pas inculpés pour une affaire d’agression dans un supermarché de Terre-Rouge, l'inspecteur Hurryduth, dit Kailash, Derochoonee, accuse l’un de ses dénonciateurs. Il estime avoir été piégé.  

Dans une plainte au poste de police de Pamplemousses, mercredi 6 octobre, l’ancien chef de la Criminal Investigation Division (CID) de Terre-Rouge, désormais posté à la Special Mobile Force, en tient pour preuve qu’il était au tribunal de district de Pamplemousses pour un procès intenté auxdits dénonciateurs pour un cas de faux en écriture lorsque l’un d’eux, Yogeshwarsing Pryam, alias Sawan, a soutenu avoir été forcé par son complice, Rajendra Ragoo, de faire de fausses accusations contre lui. Le chef inspecteur ajoute que Yogeshwarsing Pryam a demandé au magistrat qu’il soit séparé de Rajendra Ragoo. 

Yogeshwarsing Pryam et Rajendra Ragoo avaient porté des allégations contre Kailash Derochoonee après huit mois en détention préventive. Ils avaient été interpellés par la CID de Pamplemousses pour avoir causé du désordre et agressé au sabre le directeur régional de la chaîne de supermarchés Dreamprice le 10 septembre 2019. Les deux hommes, qui assuraient alors la sécurité des lieux, n’avaient pas digéré que la direction leur ait demandé un certificat de moralité pour régulariser leur emploi  et se conformer aux exigences des Casernes centrales.  

L’Icac reproche à l’inspecteur Kailash Derochoonee d’avoir traîné les pieds pour appréhender ces deux suspects alors qu’il y avait des images de vidéosurveillance les montrant en train d’agresser le directeur du supermarché. Elle l’accuse d’être parti à leur rencontre en deux occasions à Montagne-Longue pour leur réclamer un pot-de-vin de Rs 100 000 et de leur avoir pris ce qu’ils avaient sur eux, soit Rs 25 000.  

L’officier a nié les faits et souligné qu’il s’était personnellement opposé à la remise en liberté de deux suspects telle que souhaitée par un adjoint au commissaire de police. Et qu’il avait sollicité l’avis du Commissaire de police d’alors, Mario Nobin. Il déclare qu’il y a des « diary book entries » pour étayer ses dires. L’officier a aussi fait comprendre que ces deux suspects sont ses indicateurs, d’où leurs échanges téléphoniques réguliers.  

Il a, entre autres, rappelé avoir mené une opération, où des coups de feu avaient été tirés à Belle-Mare en octobre 2016 pour coincer Jean Christophe Patrick Angeline, alias Torti, soupçonné d’avoir voulu attenter à la vie de Yogeshwarsing Pryam à Terre-Rouge, après qu’il l’ait suivi à l’issue d’un accrochage dans une boîte de nuit de Flic-en-Flac.