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Coronavirus: les touristes chinois de Bali ne veulent pas rentrer chez eux

Des touristes chinois, dont certains portent des masques à titre préventif contre le nouveau coronavirus COVID-19, marchent après leur arrivée de Nusa Penida sur le quai des bateaux rapides de l'île de Serangan à Denpasar, sur l'île de villégiature de Bali en Indonésie

Plusieurs centaines de touristes chinois en vacances à Bali font tout pour rester sur l'île tropicale indonésienne et éviter de rentrer chez eux où ils craignent à la fois une contamination par le nouveau coronavirus et la gestion de l'épidémie par Pékin.

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Les inquiétudes sur la propagation du virus ont poussé l'Indonésie à interrompre toutes les liaisons aériennes avec la Chine courant janvier. Et les restaurants, hôtels, guides et interprètes de l'île ont vu aussitôt leur chiffre d'affaires chuter à cause de l'arrêt brutal du flux de touristes chinois.

Mais près d'un millier de Chinois déjà sur place ont demandé des extensions de visa pour rester sur l'île des Dieux alors que la Chine compte plus de 2.900 morts dus au Covid-19 et que des provinces entières sont immobilisés.

"Je suis un réfugié international", explique à l'AFP Steve Li, manager d'une entreprise européenne dans une grande ville chinoise, interrogé dans un centre commercial de luxe de la capitale balinaise, Denpasar. 

"La Chine est comme une grande prison et les villes sont fermées", ajoute-t-il. Il n'est pas convaincu non plus par le pouvoir chinois qui affirme que l'épidémie est sous contrôle.

S'il va devoir rentrer en Chine pour son travail Li, qui préfère ne pas donner son vrai nom, laissera sa femme et ses deux jeunes enfants à Bali jusqu'à ce que la crise sanitaire soit résolue.

"Je dirige une entreprise, donc je ne peux pas demander à mes gars de continuer à travailler pendant que je suis réfugié ici'", remarque-t-il.

Un million de Chinois environ visitent Bali chaque année, formant le deuxième plus grand contingent de touristes après les Australiens, et ils apportent des millions de dollars à l'économie locale.

Plusieurs milliers de touristes chinois s'étaient rendus dans l'île pour les congés du Nouvel an lunaire en janvier alors que l'épidémie commençait juste à émerger. 

Mais peu après, la province de Hubei, à l'épicentre de l'épidémie, a été paralysée, suivie d'autres provinces. De nombreuses liaisons aériennes vers la Chine ont été suspendues et plusieurs pays ont fermé leur frontière à tous ceux qui sont passés par la Chine récemment.

Les autorités chinoises ont proposé de rapatrier par avion des touristes chinois bloqués dans plusieurs pays d'Asie, invoquant "les difficultés pratiques" qu'ils rencontraient.

Mais à Bali quelque dizaines seulement de voyageurs chinois ont profité du charter mis à disposition pour rentrer en Chine.

"Je n'ai pas été surpris", a souligné le chef de l'agence de tourisme de Bali Putu Astawa à l'AFP. "Ils ne veulent pas rentrer"

Stressé par les autres Chinois 

Zilong Wang, originaire de Pékin, lui aussi a différé son retour parce qu'il est persuadé que le gouvernement minimise le vrai bilan de l'épidémie.

"Je préfère rester à Bali et observer la situation", explique à l'AFP le trentenaire, qui fait la queue devant le bureau de l'immigration avec un grand nombre d'autres touristes chinois qui attendent pendant des heures dans l'espoir de pouvoir prolonger leur séjour.

Wang confie qu'il se méfie aussi des autres Chinois, malgré l'absence de cas de contamination à Bali. 

"J'essaye de rester dans l'hôtel". "Je suis stressé quand je vois d'autres Chinois notamment ceux qui ne portent pas de masques. J'ai peur d'être contaminé".

Certains voyageurs réfléchissent à un plan B dans le cas où leur demande d'extension de visa est refusée.
Heather Wang, agent immobilier de la province orientale de Zhejiang, est à Bali depuis la fin janvier et n'a aucune intention de rentrer en Chine, même si elle doit quitter l'île.

Elle attend une réponse de l'ambassade d'Australie sur sa demande de visa touristique. "Si l'Australie ne m'accorde pas de visa, je pense que j'irai en Thaïlande", note la jeune-femme de 26 ans. 

AFP

 

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