Coronavirus en Italie : un manque à gagner important pour les opérateurs mauriciens du tourisme 

Depuis la semaine dernière, l’Italie connaît une explosion des contaminations par le coronavirus en faisant le pays européen le plus touché. Quel est l’impact sur les arrivées touristiques ? À quel point l’Italie est-elle un marché important pour le tourisme mauricien ? Voici l’avis des opérateurs. 

«40% de mes clients sont des Italiens. Mais, je crains que cette proportion va baisser dans les mois à venir. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux ont déjà annulé leur voyage à Maurice », déclare Prem Sham, directeur d’un tour opérateur et consultant dans le tourisme. Il dit travailler sur le marché italien depuis plus de 35 ans. « C’était un marché qui était en déclin. Mais avec le retour  d’Alitalia à Maurice, les arrivées ont commencé à grimper », explique-t-il. Pour lui, l’épidémie du coronavirus aura certainement un impact sur les arrivées. « Mais ce qui est plus grave est le traitement que les Italiens ont subi suite à un avion d’Alitalia bloqué à Plaisance. Tous les médias italiens ont déploré la façon dont l’autorité mauricienne a géré cette situation. Cette affaire aura un impact négatif conséquent sur l’image de Maurice en tant que destination touristique », avance notre interlocuteur.

Un avis que partage Daniel Saramandif, le président de l’Association of Tourism Professionals (ATP).  « Depuis que la ligne aérienne Alitalia dessert Maurice avec un vol direct, l’Italie est devenu un marché primordial pour les opérateurs mauriciens dans le tourisme. Mais avec le nombre de contaminations qui ne cesse d’augmenter dans ce pays, on a des craintes », affirme-t-il. Selon lui, les restrictions à nos frontières feront certainement baisser les arrivées en provenance d’Italie. À Trou-d’Eau-Douce, un plaisancier abonde dans le même sens. « Depuis un an, j’ai commencé à recevoir un bon nombre d’Italiens. Ce marché représente environ 20 % de ma clientèle. Avec cette situation de coronavirus, je prévois une baisse sur le chiffre d’affaires », dit-il.

De gros dépensiers 

Selon nos interlocuteurs, les Italiens dépensent beaucoup lors de leur séjour à Maurice. « D’ailleurs, ce sont des touristes qui viennent en famille et en groupe. Ils investissent énormément dans les activités nautiques, dans les excursions, dans les randonnées dans la nature, entre autres. Ainsi, la baisse dans les arrivées italiennes mènera à un manque à gagner pour plusieurs opérateurs », soutient le président de l’ATP. Prem Sham, lui, fait ressortir que les Italiens déjeunent dans des restaurants hors des hôtels. «Par ailleurs, ils font beaucoup de shopping. De ce fait, ce sont tous les opérateurs, gros ou petits, qui seront affectés », dit-il. 

Entre-temps, pour combler le manque à gagner au niveau des arrivées italiennes, les opérateurs mauriciens mettent les bouchées doubles sur d’autres marchés dans la région, notamment l’île de La Réunion et l’Afrique du Sud.

En chiffres