Le président américain Donald Trump est la cible de vives critiques de la part de plusieurs dirigeants mondiaux pour sa position sur le changement climatique, à la veille du sommet mondial COP30.
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Le président Trump, qui n’assiste pas à la réunion organisée dans la ville amazonienne de Belém, a été qualifié de « menteur » par les dirigeants de la Colombie et du Chili en raison de son rejet de la science climatique.
Le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, a reconnu le déclin du soutien politique à la cause climatique. Il a déclaré que la question avait autrefois rassemblé les nations, mais que « malheureusement, ce consensus n’existe plus aujourd’hui ».
Durant les deux prochaines semaines, les pays tenteront de négocier un nouvel accord climatique, avec une attention particulière portée au financement de la protection des forêts.
Plusieurs chefs d’État des grandes puissances – notamment l’Inde, la Russie, les États-Unis et la Chine – brillent par leur absence cette année. Et même si Donald Trump n’est pas présent à Belém, ses propos continuent d’alimenter les discussions.
S’exprimant à l’ONU en septembre, le président américain avait qualifié le changement climatique de « plus grande supercherie jamais perpétrée dans le monde ». Il a ajouté : « Le concept globaliste consistant à demander aux nations industrialisées prospères de se punir et de bouleverser radicalement leurs sociétés doit être rejeté totalement et définitivement. »
Sans le nommer, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a mis en garde jeudi contre « les forces extrémistes qui fabriquent de fausses nouvelles et condamnent les générations futures à vivre sur une planète transformée à jamais par le réchauffement climatique ».
Les dirigeants du Chili et de la Colombie sont allés plus loin, traitant le président américain de menteur et appelant les autres pays à ignorer les efforts des États-Unis pour s’éloigner de l’action climatique.
La ministre chilienne de l’Environnement, Maisa Rojas, a déclaré à la BBC : « La science est très claire. Il est essentiel de ne pas falsifier la vérité. »
Mais si les attaques contre Trump ont trouvé un écho favorable auprès du public, parvenir à un consensus sur de nouvelles mesures concrètes pour lutter contre le réchauffement s’avère bien plus difficile.
Seule une poignée de dirigeants ont fait le déplacement à Belém, et la majorité des pays n’ont pas encore soumis de nouveaux plans de réduction des émissions de carbone, principale cause de la hausse des températures.
Malgré le constat de Keir Starmer sur l’affaiblissement du soutien mondial à la cause climatique, il a assuré : « Mon message est que le Royaume-Uni est pleinement engagé. »
Cependant, mercredi soir, au grand désarroi du Brésil, le Royaume-Uni a annoncé qu’il se retirait du fonds phare de 125 milliards de dollars (95 milliards de livres sterling) destiné à soutenir les forêts tropicales du monde.
Le président Lula espérait lever 25 milliards de dollars de financements publics – principalement auprès des pays développés comme le Royaume-Uni – pour le Tropical Forests Forever Facility, un mécanisme de soutien aux gouvernements et aux communautés qui protègent des forêts telles que l’Amazonie et le bassin du Congo.
La préservation de ces écosystèmes est essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique : ils ne couvrent que 6 % des terres émergées, mais stockent des milliards de tonnes de gaz à effet de serre et abritent la moitié des espèces de la planète.
La décision britannique a surpris, d’autant que Londres avait activement participé à la conception du fonds et avait lancé un engagement mondial pour mettre fin à la déforestation d’ici 2030 lors du sommet COP26 de Glasgow en 2021.
Lord Zach Goldsmith, ancien ministre de l’Environnement, a confié à la BBC : « On pensait que le Royaume-Uni serait un acteur majeur, mais il s’est retiré à la dernière minute. Cela provoque une réelle frustration, pour le dire poliment, ici au Brésil… Le gouvernement brésilien est furieux en coulisses. »
Cette décision contraste également avec la position du prince de Galles. Dans son discours jeudi, il a salué ce fonds comme « une avancée visionnaire pour reconnaître le rôle de la nature dans la stabilité du climat » et l’a même sélectionné pour son prix Earthshot d’un million de livres.
Le prince William a exhorté les dirigeants à surmonter leurs divergences et à agir.
« J’ai toujours cru au pouvoir de l’optimisme urgent : la conviction que, même face à des défis immenses, nous avons l’ingéniosité et la détermination d’agir, et d’agir maintenant », a-t-il déclaré.
Il a appelé les dirigeants à agir pour les générations futures : « Soyons la génération qui a renversé la tendance – non pour les applaudissements, mais pour la gratitude silencieuse de ceux qui ne sont pas encore nés. »
À partir de lundi, les pays entameront deux semaines de négociations sur de nouvelles mesures climatiques, notamment sur la question cruciale du financement promis aux nations déjà frappées par les pires effets du réchauffement.
Ces dernières semaines ont été marquées par des catastrophes climatiques dévastatrices à travers le monde.
L’ouragan Melissa, qui a frappé les Caraïbes la semaine dernière, figure parmi les plus violents que la région ait connus, causant la mort de plus de 75 personnes.
Selon une récente analyse de l’Imperial College, le changement climatique aurait accru de 16 % les précipitations extrêmes associées à cet ouragan de catégorie 5.
Source : BBC News
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