Le vol inaugural d’Air Mauritius vers le Mozambique est le tremplin pour développer davantage les relations commerciales entre les deux pays. La connexion entre Maputo et Plaisance permettrait un meilleur accès du Mozambique vers les pays-membres de la Southern African Development Community (SADC).
Ce Mauricien a débarqué un mois avant le premier vol direct vers Maputo, Mozambique. Lui, c’est Michel Mérite, 48 ans. Il est Executive Chef de l’hôtel Cardoso, un Cinq-Etoiles sis dans la capitale.
« J’ai toujours entendu parler du potentiel au Mozambique. (...) Avec les (nouveaux) vols, on devrait voir davantage de Mauriciens investir dans ce pays. Il y existe beaucoup d’opportunités que les Mauriciens peuvent exploiter, telle que l’hôtellerie », a-t-il affirmé dans un entretien accordé à la presse, le mercredi 4 mai, jour du vol inaugural d’Air Mauritius vers le Mozambique.
Le gouvernement mozambicain, par l’intermédiaire de son ministre du Transport, estime que les opportunités sont multiples. « En sus du composant touristique, Maurice est déjà un partenaire stratégique dans les secteurs de l’agriculture, de l’agro-industrie et des services. Ce vol direct, désormais une réalité, nous permettrait d’identifier davantage de secteurs d’intérêt commun pour les deux pays», a affirmé Carlos Alberto Fortes Mesquita, ministre mozambicain du Transport et des communications, lors de son allocution à Maputo, après l’atterrissage du vol d’Air Mauritius.
Il a fait ressortir : « Pour les opérateurs économiques et les entreprises du Mozambique, la nouvelle desserte devrait être perçue comme une opportunité pour élargir les horizons. Nous nous attendons à ce que de nouveaux (accords de) partenariats soient établis dans le cadre de la coopération commerciale. (...) Nous pouvons aujourd’hui avoir un accès plus rapide à ce pays de la SADC. »
La desserte vers la capitale mozambicaine est l’un des nouveaux deux vols qu’Air Mauritius a inaugurés vers l’Afrique la semaine écoulée. Le premier vol a été sur Maputo, le mercredi 4 mai. Le second est sur Dar-es-Salaam, Tanzanie. Ces connexions font partie de la stratégie de la compagnie aérienne d’aviation de développer l’axe Afrique-Maurice-Singapour-Asie, connu comme l’Air Corridor. Air Mauritius s’appuie sur l’accord avec l’aéroport singapourien de Changi, annoncé par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, en octobre 2015. En mars a eu lieu le premier vol vers Singapour.
«Toutes les études qu’Air Mauritius et les autres compagnies ont réalisées démontrent que le continent africain émergera au cours des trois à cinq prochaines années, surtout sur la partie ouest et sud. Il y a une économie en mouvance », a affirmé Arjoon Suddhoo, président du conseil d’administration d’Air Mauritius.
Les attentes pour un nouveau décollage dans les relations d’affaires entre Maurice et le Mozambique s’ajoutent à une liste de souhaits plus précis ayant trait à l’aviation. D’abord, dans le concret, Linhas Aéreas de Moçambique (compagnie d’aviation mozambicaine) et Air Mauritius sont favorables au principe d’un accord plus soutenu sur l’utilisation de réseaux de chaque entité de même qu’un partage de connaissances. Ensuite, le gouvernement mozambicain estime qu’Air Mauritius, pourrait, à terme, desservir d’autres villes d’intérêt touristique et économique au Mozambique, tels que Nacala, Pemba et Vilanculos.
Avant d’arriver à ce niveau d’échanges, il faudrait qu’Air Mauritius augmente ses vols hebdomadaires vers la capitale mozambicaine. Arjoon Suddhoo est confiant que ce serait possible dans un proche avenir. D’habitude, le vol hebdomadaire passe à trois, cinq et sept (quotidien). À noter que sur le chemin du retour, l’avion passe par Durban avant de rallier Plaisance.
Reste à savoir si le marché mozambicain dispose de la masse critique en termes de passagers pour remplir les sièges de l’Airbus A319. Il sera question d’une campagne de marketing agressif sur l’axe Plaisance-Maputo-Durban-Plaisance.
Selon le Fonds monétaire international, la croissance au Mozambique - entre 6 % en 7 % en 2015-2016 - est toujours solide. L’inflation est à un bas niveau. Cependant, le pays est de plus en plus affecté par la chute dans le prix des commodités dont le charbon. N’empêche que le pays requiert toujours des investissements directs étrangers, notamment dans le segment des produits pétroliers.
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