
Une institution bancaire du pays fait face à de graves accusations concernant le traitement des informations confidentielles de sa clientèle. Selon une lettre anonyme adressée à la Banque de Maurice et au ministère des Finances, cette banque est accusée d’avoir potentiellement enfreint la Banking Act ainsi que la Data Protection Act. Ce document compromettant est en circulation dans plusieurs salles de rédaction de l’île.
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« La banque est détenue à parts égales par deux groupes. Le premier est fortement impliqué dans le processus d’approbation des prêts et des avances aux clients locaux et internationaux. En fait, le représentant du groupe envoie toutes les demandes des clients à un groupe d’employés dans un pays en Afrique pour un examen plus approfondi des demandes. Ces demandes peuvent ensuite être consultées par d’autres membres du personnel du groupe dans plusieurs autres pays africains », indique-t-on dans la lettre. Cette pratique soulèverait un double problème juridique. D’une part, l’auteur de la lettre soutient qu’il s’agit d’une violation flagrante de la confidentialité des clients et du secret bancaire en vertu de la Banking Act puisque les clients n’ont pas signé pour consentir à ce que leurs données confidentielles soient partagées avec une autre banque.
D’autre part, ladite banque est indépendante et autonome et ne fait pas partie du premier groupe qui n’en est que l’actionnaire. L’auteur de la lettre dénonce également une possible violation de la législation sur la protection des données. « Il s’agit également d’une violation de la Data Protection Act/General Data Protection Regulation puisque des données confidentielles quittent la juridiction mauricienne pour des pays africains qui ne disposent pas nécessairement des dispositifs de sécurité robustes que possède Maurice », dit-il.
Au-delà de ces accusations principales, le document anonyme soulève d’autres problèmes de gouvernance, notamment des allégations de conflits d’intérêts contre le Chief Revenue Officer et contre le nouveau Chief Executive Officer, ainsi que des dépenses qualifiées de « généreuses ».
Face à ces allégations potentiellement dommageables, l’établissement bancaire a été sollicité pour une réaction. Il a réagi avec prudence : « Nous avons pris connaissance d’une lettre anonyme évoquant certains aspects du fonctionnement de la banque. Bien que nous ne réagissions pas à des informations non confirmées, nous prenons ces allégations très au sérieux. La banque s’appuie sur des standards exigeants en matière de gouvernance, de conduite professionnelle et de conformité à tous les niveaux. Dans le respect de nos engagements en matière de transparence, des mesures ont été immédiatement initiées afin d’examiner les éléments soulevés. »

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