Un contrat de fret octroyé par une compagnie étatique fait tiquer. Des transitaires, membres de l’Association des transitaires, pointent du doigt un transitaire non-enregistré. Ce cas a été référé à l’Independent Commission against Corruption au début de janvier 2018.
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Une course perdue d’avance concernant l’octroi d'un contrat. Tel est le sentiment qui anime des sociétés transitaires (freight forwarder) par rapport à l’exercice d’un appel d’offres pour le transbordement de quelque 800 conteneurs de matériels. Ils l’ont fait savoir dans une lettre adressée au Premier ministre, Pravind Jugnauth, lui demandant d’instituer une enquête afin de faire la lumière sur l’octroi de ce contrat. La lettre a aussi été adressée à une vingtaine d’autres destinataires, dont la commission anti-corruption (Icac), la Competition Commission. Ces sociétés transitaires évoquent une « relation incestueuse » entre l’heureux soumissionnaire et une compagnie maritime.
Dans leur lettre de dénonciation, les transitaires souhaitent que l’Icac établisse ce lien car, selon leurs renseignements, un cadre de la compagnie maritime partagerait avec la compagnie incriminée des informations confidentielles, dont les tarifs des transitaires. Celle-ci aurait ainsi été mise dans une situation privilégiée pour décrocher le contrat.
Cette affaire a pris une nouvelle tournure depuis que l’association des transitaires s’en est mêlée, en rappelant à ses membres leur engagement, le respect des règlements et la transparence. « We would like to remind our Members that the Association has taken several commitments vis-a-vis the Authorities to work and operate according to the rules and regulations of good governance. Members are strictly advised to follow the rules of good governance in their operational activities ».
La compagnie incriminée ne l’entend pas de cette oreille et menace de traîner cette association de transitaires en justice si elle ne présente pas ses excuses, considérant qu'elle a partagé « illegally, recklessly, unethically and unreasobale (…) » à ses membres une allégation « sans fondement, gratuite, malicieuse et frivole ». Elle ajoute que l’association aurait dû solliciter son avis sur la question.
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