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Controverse au sujet du stock d’aliments - Hôpitaux insalubres : des dysfonctionnements alarmants mis au jour 

Des pigeons sont régulièrement présents dans la cuisine de l’hôpital Victoria quand des employés préparent les repas.

Des photos montrant des aliments avariés et des conditions insalubres dans certains hôpitaux suscitent l’indignation. Elles révèlent des dysfonctionnements alarmants dans l’administration hospitalière. Les députés Ehsan Juman et Shakeel Mohamed, qui ont mis au jour cette affaire, critiquent ces négligences. Des membres du personnel médical eux-mêmes sont consternés, soulignant un laisser-aller et une absence de supervision. 

Il ne se passe plus un jour où on ne voit pas défiler sur les réseaux sociaux des photos ou des vidéos montrant des aliments avariés et entreposés dans des conditions douteuses dans des hôpitaux, comme Dr A. G. Jeetoo, Victoria ou encore Brown-Séquard. Les dénonciateurs, les députés Ehsan Juman et Shakeel Mohamed, sont sortis de leurs gonds. Ils qualifient cette situation d’inacceptable. 

Il faut dire que cette affaire en a choqué plus d’un depuis qu’elle a été mise au jour. Une question est sur plusieurs lèvres : comment en est-on arrivé là alors que des milliards de roupies sont allouées au secteur de la santé à chaque exercice budgétaire ? 

Même des membres du personnel des établissements montrés du doigt ont été « dégoûtés » par ce qu’ils ont découvert. « La machinerie administrative de certains hôpitaux est rouillée, voire carrément en panne. C’est l’image que donnent les images de l’état des lieux de l’entrepôt des aliments de l’hôpital Dr. A. G. Jeetoo et de la cuisine de l’hôpital Victoria », soutient un médecin qui requiert l’anonymat pour des raisons évidentes. 
Selon lui, les manquements qui ont été révélés ne datent pas d’hier. « Ils résultent d’un laisser-aller et d’une absence totale de supervision », souligne-t-il. S’il estime que rien n’excuse l’insalubrité qui a été mise au jour, il fait néanmoins ressortir que l’organigramme (voir infographie) de l’administration du service de santé publique est complexe. Il explique qu’en temps normal, la machine est bien huilée et chacun a un rôle précis à jouer. 

« Manifestement, les procédures n’ont pas été respectées, commençant au sommet de la hiérarchie, tant au ministère de la Santé qu’au sein des établissements de santé concernés », indique le médecin. Il souligne que c’est le Regional Health Director (RHD) qui est responsable des traitements cliniques d’un hôpital. 

Le Regional Hospital Service Administrator (RHSA), poursuit-il, est en charge de tous les départements qui ne relèvent pas des soins, mais de l’aspect hôtellerie de l’établissement, de l’accueil, de la propreté et des repas, entre autres. Sous le RHSA, il y a d’autres responsables. Cette équipe est censée travailler en concertation pour veiller à ce que tout se déroule correctement au sein de l’hôpital. « Ce qui semble ne pas avoir été fait convenablement », dit-il. 

Le médecin montre aussi du doigt les inspecteurs sanitaires du ministère de la Santé qui, selon lui, n’ont pas non plus joué leur rôle. « Ils sont censés faire une visite dans les centres de santé tous les trois mois. Ce qui, là encore, ne semble pas avoir été fait. » 

Il est néanmoins d’avis qu’on ne peut pas blâmer une seule personne pour ce qui a été révélé. « C’est toute une équipe qui est chargée d’assurer la bonne marche du service hospitalier. Dans ce cas, c’est tout le management qui doit être revu, car tout le travail est bien défini », dit-il. 
En parlant des révélations à l’hôpital Victoria, il explique que cet établissement est centenaire et nécessite une rénovation urgente. « La cuisine doit être entièrement refaite. Les inspecteurs sanitaires auraient dû ordonner sa fermeture compte tenu de son état et de la présence régulière des pigeons à l’intérieur pendant que le personnel cuisine », précise-t-il. 

Selon lui, les repas des patients devraient être préparés ailleurs puis acheminés à l’hôpital Victoria. « Le New ENT Hospital et le New Cancer Centre, qui sont les deux centres hospitaliers relevant de la responsabilité régionale de l’hôpital de Candos, pourraient jouer ce rôle pendant toute la durée des travaux de rénovation », conclut-il.

Dr Ravindranath Jugduth : « Il y a de vérifications régulières »

Le ministère de la Santé n’a pas tardé à réagir. Une conférence de presse a eu lieu lundi après-midi. Le directeur de l’hôpital, le Dr Ravindranath Jugduth, ne cache pas que la vidéo d’Eshan Juman « cause du tort ». « C’est un délit de venir à l’hôpital, pénétrer dans des lieux non autorisés et y faire des vidéos sans aucune autorisation. Des allégations gratuites et non fondées ont été formulées », a-t-il martelé. « Dire que les malades reçoivent de la nourriture périmée peut saper la confiance des gens dans nos services. J’ai cherché des réponses auprès de l’administration. Depuis que j’occupe les fonctions de directeur, je n’ai jamais reçu de plaintes quant à la nourriture. Un audit a été effectué et notre établissement était premier concernant le catering », a-t-il souligné.

Le Dr Jugduth a soutenu que le personnel concerné n’a pas tardé à agir et une déposition a été faite à la police. « Je ne peux pas dire si ces produits viennent de chez nous. Il y a des vérifications régulières. Au Surgical Store, tout ce qui est périmé a été ‘discarded’. La réunion du Board of Survey du General Store aura lieu bientôt. S’il y a des produits périmés, cela ne veut pas dire qu’on va les servir aux patients », a avancé le directeur de l’hôpital.

Selon le Dr Jugduth, quelque 1 080 à 1 100 repas sont servis chaque jour à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo et aucune plainte n’a été enregistrée. « On vérifie la date de péremption. Il y a très peu de produits périmés. Une enquête interne sera initiée. Nous allons aussi placer des étagères. L’appel d’offres a déjà été lancé. Les produits périmés seront enlevés », a-t-il fait ressortir.
 

Le ministre Jagutpal réfute les allégations concernant 
la mauvaise qualité des repas préparés dans les hôpitaux

Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a réfuté les allégations récentes relatives à la qualité des repas servis à l’hôpital. Lors de l’inauguration d’un Area Health Centre à La Valette, Bambous, le vendredi 3 novembre, il a déclaré que les repas sont préparés conformément aux recommandations des nutritionnistes et respectent des normes strictes.

Ces déclarations font suite aux récentes révélations concernant la présence de produits alimentaires périmés dans l’entrepôt de la cuisine de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et l’état de la cuisine de l’hôpital Victoria. Le ministre Jagutpal a vivement défendu son personnel, soulignant qu’il est normal que les repas faits maison et ceux préparés à l’hôpital n’aient pas le même goût. Il a expliqué que les repas à l’hôpital sont, certes, un plus fades, mais cela ne signifie pas qu’ils sont de « qualité insuffisante ». Il a également proposé d’organiser des visites pour montrer comment les repas sont préparés dans les unités de restauration hospitalières.

Selon le ministre de la Santé, les allégations du député Ehsan Juman, du Parti travailliste, sont « infondées » et « graves ». Il a souligné que ces accusations remettent en question un service de santé public qui sert « 70 à 75 % de la population qui n’a pas les moyens d’accéder aux soins de santé privés, dont le coût peut atteindre au moins Rs 100 000 en seulement trois jours ».

Le ministre Jagutpal a déploré que ces critiques visent également les 14 000 employés du ministère de la Santé qui travaillent sans relâche pour assurer le service. Il a insisté sur le fait qu’il est injuste de généraliser et de prétendre que la qualité des services de santé fournis par le ministère n'est pas à la hauteur compte tenu des ressources disponibles.

Il a également apporté des clarifications sur les produits alimentaires découverts dans l’entrepôt de l’hôpital Jeetoo. Kailesh Jagutpal a expliqué qu’il fallait suivre des procédures rigoureuses avant de se débarrasser de ces produits, ce qui prend du temps. La présence d’un officier du ministère des Finances et la constitution d’un Board sont nécessaires pour entreprendre un inventaire. Tant que ces étapes ne sont pas achevées, l’inventaire ne peut pas être finalisé, a-t-il dit.

 

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