Bien qu’on ait connu une légère amélioration l’an dernier, la situation reste toujours compliquée. à fin 2016, Maurice comptait 18 900 jeunes sans emploi : à qui la faute ? Il existe un déséquilibre entre la demande et l’offre.Des mesures additionnelles sont attendues dans le Budget 2017-2018.
En 2016, sur 100 chômeurs recensés par Statistics Mauritius, il ressort que 45 sont des jeunes ayant entre 16 et 24 ans. Dans un rapport daté du 18 mai, les données de l’agencem indiquent que sur les 18 900 jeunes sans emploi, on compte 8 200 hommes et 10 700 femmes.
Si cette situation perdure, c’est qu’elle découle de deux raisons principales : d’abord, l’économie mauricienne est en évolution. Le secteur d’enseignement supérieur emploie de plus en plus de monde. Entre 2006 et 2016, le nombre de personnes employées dans ce secteur est passé de 284 400 à 358 500. Ce qui représente 67 % des emplois locaux l’an dernier, contre 59 % en 2006. Par ailleurs, le nombre d’emplois dans le secteur primaire a chuté de 6 400, en raison d’un déclin dans l’agriculture. Dans le secteur secondaire, la baisse du nombre d’emplois découle d’un ralentissement des activités manufacturières.
La requalification de cette main-d’oeuvre s’avère donc une priorité. Déjà, dans son précédent budget, Pravind Jugnauth, Premier ministre et ministre des Finances, a fait de la création des opportunités d’emploi sa deuxième stratégie. Sous le National Skills Development Programme, il a été question de recruter 4 000 jeunes, à raison de 1 000 dans quatre secteurs-clés de l’économie. Finalement, cette stratégie devrait permettre d’offrir pas moins de 21 400 postes.
Aujourd’hui, le secteur des services est encore plus demandeur de jeunes qualifiés. Or, si l’on considère les niveaux d’études des chômeurs, notamment les jeunes, l’inadéquation est évidente. Quatre jeunes sur 100 ne détiennent pas le Certificate of Primary Education. Ajoutés à cela, 48 chômeurs sur 100 n’ont pas le School Certificate. Enfin, le nombre de chômeurs ayant un diplôme universitaire s’élève à 10 000, soit 24 % des demandeurs.
« Business Mauritius estime fondamentale la poursuite du National Skills Development Programme, afin de combler l’inadéquation des compétences. L’engagement du secteur privé est crucial. Vu les leçons tirées de la mise en application du programme en 2016, Business Mauritius recommande au gouvernement le maintien du NDSP pour les deux prochaines années », affirme l’organisme dans son aide-mémoire prébudgétaire daté du 28 avril dernier.
Reste la question du recours à la main-d’œuvre étrangère, en attendant que les acteurs économiques s’accordent sur les talents recherchés et la formation requise.
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