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Contrebande dans le port : une cargaison de médicaments interceptée par la MRA

MRA La MRA lutte contre la contrebande dans le port.

Importante saisie de médicaments dans le port, le jeudi 3 août. Près de 6 000 boîtes ont été interceptées par les agents de la Mauritius Revenue Authority (MRA) et ceux du ministère de la Santé.

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Il s’agit de la plus grosse saisie de médicaments depuis janvier 2017. Des douaniers et des inspecteurs du ministère de la Santé ont mis la main sur une cargaison en provenance d’Inde. À hier soir, l’importateur était introuvable. Les médicaments étaient destinés au marché local et ne sont pas passés par le port-franc (pour la réexportation). La valeur de la cargaison n’a pas été chiffrée.

La cargaison est arrivée en début de semaine à bord d’un navire en provenance de la Grande péninsule. Ce n’est que jeudi que des agents de la MRA ont ouvert les boîtes. Comme le veut la procédure, les cargaisons de médicaments sont ouvertes en présence d’inspecteurs de la Santé. À leur grande surprise, ces médicaments n’étaient pas enregistrés à Maurice.

Le conteneur recelait 15 cartons comprenant plus de 400 boîtes chacun. Ils proviennent tous d’un fournisseur indien et sont fabriqués en Inde. Ils ont, donc, été réquisitionnés.

Les boîtes contenaient des antidouleurs, des anti-inflammatoires, des gouttes, des comprimés et des injections. Selon une source proche du dossier, ces génériques sont connues sous les noms de Ligocain, Predsel, Petob-D, Tronibe et Peryflox (voir hors-texte). N’étant pas reconnus par le ministère de la Santé, ils ne peuvent pas entrer sur le territoire mauricien. Leurs normes ne satisfont pas à celles requises par les autorités locales.

Selon nos renseignements, les médicaments ont été importés par une compagnie dont le siège se trouve, officiellement, à la rue La Chaussée, Port-Louis, mais enregistrée au nom d’une seule personne à Rivière-Noire. À hier, les agents de la MRA n’arrivaient pas à retracer l’importateur. Son bureau de Port-Louis est introuvable. Nous avons même essayé d’entrer en contact avec le nom indiqué sur la fiche mais il se trouve que la compagnie ne possède pas de numéro de téléphone.

Elle a, pourtant, été incorporée en avril 2016. Ce qui intrigue le plus, c’est que la compagnie n’est pas engagée dans l’importation de médicaments. Officiellement, c’est une firme de consultant en informatique. À hier soir, les autorités tentaient d’éclaircir ce mystère.

Si jamais l’importateur est intercepté, il devra donner des explications sur la provenance et la destination finale de cette cargaison. Le ministère de la Santé est catégorique, il ne peut s’agir de consommation personnelle.

De l’anesthésiant aux antidouleurs

  • Ligocain - administré par injection. Il s’agit d’un anesthésiant local. 
  • Periflox - médicament qui traite les infections et la tuberculose.
  • Combipain - un mélange d’Ibuprofène et de Paracétamol. Efficace contre les douleurs.
  • Tronibe - gouttes pour les yeux.
  • Predsel - anti-inflammatoire.
  • Petob-D - traite les maux du système digestif.

Nouvelle loi sur l’importation

Sollicité, le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, a fait comprendre que de nouvelles lois sont en préparation concernant l’importation de médicaments. Le ministre compte accentuer le contrôle sur l’importation des produits pharmaceutiques. Dans la même foulée, le ministre a annoncé la construction d’un entrepôt pour le stockage de médicaments selon les normes requises. Ce nouvel entrepôt va résoudre le problème de mauvais stockage auquel le ministère a eu à faire face jusqu’à présent. Le ministère cherche un bâtiment adéquat pour le stockage de tous les types de médicaments. Le central department store de Plaine-Lauzun ne suffit pas. À savoir que l’ancien ministre de la Santé, Anil Gayan, ne voulait pas aller de l’avant avec ce projet vu son coût, soit, autour de Rs 600 millions.

Les médicaments non-scheduled sont rarement importés 

Selon une source du ministère de la Santé, les médicaments saisis sont non-scheduled. En d’autres mots, ils ne sont pas considérés comme étant dangereux ou comme pouvant être détournés en drogues. Depuis le début de l’année, les agents du ministère ont intercepté des cartons contenant une dizaine de boîtes. Par contre la semaine dernière, 150 comprimés de Tramadol, un médicament listé, ont été interceptés à l’aéroport. En mars 2016, du Rabeprazol a été saisi à Plaisance. Il s’agit d’un médicament contre les maux d’estomac qui n’est pas enregistré à Maurice.

Une importation de plus de Rs 2,5 milliards par année

Siddique Khodabocus, président de l’Union des Pharmaciens et membre du Conseil des Pharmaciens explique que Maurice importe plus de Rs 2,5 milliards de produits pharmaceutiques par an. Il parle, là, de consommation dans le privé uniquement. «Le service de santé publique importe trois fois plus.» Il souligne, cependant, que les règlements sont sévères concernant l’importation. Il faut obligatoirement que le ministère de la Santé approuve les normes et les pharmacopées.

Pour cela, il faut que l’importateur produise les détails des laboratoires, des distributeurs, entre autres. Si le ministère est satisfait, le produit sera enregistré et pourra être importé. Au cas contraire, il subira le même sort que la cargaison d’hier matin. Ils seront réquisitionnés et détruits.

« Je déplore, cependant, le fait que le ministère autorise l’importation d’un nombre réduit de produits en provenance d’Inde. C’est un pays ayant une grande expertise en matière de recherche sur les nouveaux médicaments et nous pourrions les payer moins cher. La pharmacopée indienne est mal vue ici », conclut Siddique Khodabocus.

 

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