Contravention servie à Vijaya Sumputh - L’inspecteur Jaylall Boojhawon : «C’est un transfert punitif»

Le motard Fayaaz Cadersa, qui a servi une contravention au proche d’un ministre pour excès de vitesse le 24 novembre, a été muté, le vendredi 14 décembre, de la Traffic Branch au Vacoas Detention Centre. L’épouse du policier et l’inspecteur Jaylall Boojhawon de la Police Officers’ Solidarity Union qualifient ce transfert de punitif.

Shamima Cadersa s’interroge. « Où est la transparence dans cet exercice de transfert ? » Son époux a été muté, le vendredi 14 décembre, de la Traffic Branch au Vacoas Detention Centre. Pour elle, il s’agit ni plus ni moins que d’un « transfert punitif ». « Après onze années de service au sein de la Traffic Branch, mon époux est muté au Vacoas Detention Centre. Nous habitons à Sebastopol. Il a été transféré en dehors de l’Eastern Division. S’il avait été muté dans un poste de police situé dans l’Est de l’île, on aurait compris. Mais le transférer dans une autre division relève d’une punition », insiste-t-elle.

Le commissaire de police Mario Nobin a réagi dans un communiqué émis par son service de presse. Selon lui, ce transfert est une mesure de routine. Dans ce communiqué portant la signature de l’inspecteur Shiva Coothen, responsable du Police Press Office, les Casernes centrales réfutent l’allégation selon laquelle il s’agirait d’un transfert punitif.

Il est précisé que le transfert au sein de la force représente un exercice de routine auquel sont sujets les policiers, tant à Maurice que dans la région. Aux Casernes centrales, on cite le cas du policier, traité en héros après avoir sauvé un homme, au péril de sa vie, lors des récentes inondations. On affirme que cet agent a lui aussi été transféré dans le cadre de l’exercice de routine.

Les proches du constable Fayaaz Cadersa, âgé de 40 ans, n’en démordent pas. Pour eux, le policier qui compte 17 ans de service au sein de la force, a été puni pour avoir mis à l’amende Vijaya Sumputh. Cette dernière était au volant d’une BMW, le 24 novembre 2018, lorsqu’elle s’est fait flasher par une équipe de policiers munie d’un radar. Ce jour-là, elle roulait, d’après la version de Fayaaz Cadersa, à plus de 80 km/h dans la région de Trianon.

L’ex-directrice exécutive du Trust Fund for Specialised Medical Care a été interpellée par Fayaaz Cadersa. Le motard l’a avisée qu’elle avait enfreint le Code de la route en ayant dépassé la limite de vitesse autorisée. Vijaya Sumputh aurait alors lancé au policier : « Mo prese. Mo pe bizin al lopital la. » Le motard lui aurait remis la contravention, en précisant qu’il ne faisait que son devoir en la verbalisant pour excès de vitesse. Vijaya Sumputh aurait pris le papier avant de démarrer en trombe. Nous avons sollicité une déclaration de cette dernière, mais elle s’est abstenue de tout commentaire.