Après avoir dénoncé des pratiques entourant l’octroi de contrats de fermes solaires d’une valeur de Rs 5 milliards par le Central Electricity Board à la compagnie Corexsolar International lors d’une conférence de presse samedi matin, la députée Joanna Bérenger, présidente de la commission de développement durable du MMM, revient à la charge.
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Réagissant à un communiqué de presse émis tard dans la soirée de samedi par le CEB pour réfuter les arguments de l’élue du No 16 (Vacoas/ Floreal), Joanna Bérenger affirme que « Clairement, la main gauche ne sait pas ce que fait la main droite au CEB. Changer de site est interdit une fois qu’un Power Purchase Agreement (PPA) a été signé. C’est ce que j’ai fait ressortir lors de la conférence de presse. Si on suit la logique du CEB pour protéger des petits copains, la veille, on peut prendre n’importe quel site pour une ferme solaire, sans considération ! Il faut arrêter de plaisanter. On parle ici de projets de plus de Rs 5 milliards ».
Dans son communiqué, le CEB indique que « le 5 avril 2022, soit deux mois avant la clôture de l’appel d’offres pour construire et exploiter des fermes solaires, l’un des sept soumissionnaires, en l’occurrence Omnicane, avait formulé une demande de clarification concernant la possibilité d’un changement de site après la soumission des offres ». Le 13 avril 2022, « le CEB avait répondu positivement à l’option d’un changement de site, à condition qu’il n’y ait aucune modification de l’offre financière et des points de connexion initialement proposés par les soumissionnaires ». Après l’évaluation des offres reçues, les contrats ont été attribués à CorexSolar et à QaiR en février 2023. Le 17 mai 2023, CorexSolar a informé le CEB qu’elle faisait face à un problème concernant le terrain initialement identifié et a proposé un site alternatif, en précisant que CorexSolar ne modifierait pas son offre financière et son point de connexion. Le 28 juin 2023, le conseiller légal externe a soutenu que le CEB pouvait accéder à la requête du soumissionnaire, affirme l’organisme. « Ainsi, le nouveau site proposé par CorexSolar ne posait aucun problème d’ordre légal, technique et financier pour le CEB », indique le communiqué.
Cependant, Joanna Bérenger souligne que Corexsolar aurait demandé de changer de site après la signature du PPA, qui stipule les conditions et tarifs auxquels le CEB achètera de l’électricité à Corexsolar. « Pourquoi ne disent-ils pas au public quel était le problème avec le terrain et ce que le CEB a fait pour vérifier si le soumissionnaire a vraiment fait des démarches pour obtenir un terrain ou si un document frauduleux a été soumis », demande-t-elle. Elle soutient également que dans un premier avis légal, un « Senior Counsel » approché par le CEB aurait conseillé de résilier le contrat de Corexsolar sous peine de poursuites par d’autres soumissionnaires à l’appel d’offres. Joanna Bérenger précise que « même l’avis légal du 28 juin a également attiré l’attention du CEB sur des risques légaux et financiers si le CEB allait de l’avant avec la demande qui favorisait Corexsolar ». Elle demande aussi pourquoi le CEB a imposé une « clause d’indemnisation » à Corexsolar lorsqu’il lui a donné l’autorisation de trouver un autre terrain, s’il n’y avait pas de risque de payer des dommages si un autre soumissionnaire porte l’affaire en Cour.
Dans son communiqué de samedi soir, le CEB a maintenu que toutes les procédures et provisions ont été « scrupuleusement respectées suivant les critères et conditions mentionnées dans les documents d’appel d’offre. Nous tenons aussi à préciser que les consommateurs ne seront nullement pénalisés par le changement de site par rapport à ce projet de ferme solaire ». Il réfute donc catégoriquement les allégations de la députée du MMM et « réserve son droit d’entamer les actions qu’il juge nécessaires pour rétablir les faits ».
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