Estimée à Rs 497 milliards en septembre dernier, la dette publique de Maurice pourrait être influencée par plusieurs facteurs en 2024. Pour autant, certains économistes ne s’inquiètent pas d’une augmentation du niveau de la dette, à condition d’avoir une véritable croissance du Produit intérieur brut.
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Composée d’une dette intérieure du secteur public de Rs 388 milliards et d’une dette extérieure du secteur public de Rs 109 milliards, la dette publique de Maurice indiquait une hausse de Rs 1,8 milliard entre juin et septembre dernier. Le montant total de Rs 497 milliards représentait 79,6 % du Produit intérieur brut (PIB), qui lui se chiffrait à Rs 624,93 milliards. Plusieurs facteurs sont susceptibles influencer la dette publique en 2024.
Avec les élections générales dans le viseur, Manisha Dookhony souligne qu’il faut s’attendre à une accélération des projets d’infrastructures, une extension anticipée de la retraite promise à tous les retraités ou encore à un budget 2024-25 axé sur le social. « Les projets d’infrastructures pourraient comprendre la construction de drains et de logements sociaux. L’infrastructure aura à coup sûr un impact sur la dette publique cette année », fait comprendre l’économiste.
Un autre économiste met en garde contre la dangerosité du populisme, et fait référence à la politique de Juan Peron en Argentine. Sous le régime de ce dernier la dette publique de ce pays sud-américain avait pris des dimensions excessives. « C’est l’exemple concret où une stratégie de faire ‘labous dou’ sans croissance a eu des répercussions implacables sur une économie. Pourtant, contrairement à Maurice, l’Argentine est producteur de certains produits consommés par sa population », argue Manisha Dookhony.
Croissance
La croissance économique est de ce fait présentée comme un facteur déterminant afin que le niveau de la dette n’influe de manière conséquente sur le pays. Statistics Mauritius tablait dans ses dernières prévisions de décembre sur un taux de croissance de 7,1 % pour 2023. Or, l’économiste qui intervient sous le couvert de l’anonymat est d’avis qu’un taux de croissance avoisinant 8 % ne sera uniquement qu’un rattrapage du niveau de 2019 et non une véritable progression économique. « Un fort niveau de croissance permettra d’engendrer beaucoup de taxes.
Il faudrait évaluer la portion des impôts utilisée pour le service de la dette », poursuit-il, ajoutant que l’utilité de la dette est primordiale. « Si celle-ci est à des fins d’investissements dans l’infrastructure, l’éducation ou pour subventionner les industries qui contribuent à la production, et ne visent pas à booster la consommation, tant mieux », avance-t-il.
Par ailleurs, la dette publique de Maurice intéresse également des agences internationales comme Moody’s ou S&P. C’est « l’investment grade » du pays qui est en jeu. Manisha Dookhony précise cependant que si l’on s’en tient ainsi qu’au niveau de la dette, il ne risque pas d’avoir de répercussion sur la note souveraine de Moody’s, alors que le PIB de Maurice a augmenté. Ceci dit, affirme-t-elle, la notation de Moody’s est basée sur une multiplicité de différents éléments. Pour rappel, Maurice compte une notre Baa3 avec une perspective stable.
En chiffres | |
Dette du secteur public (brute) en 2023 | |
Mars | Rs 483 milliards |
Juin | Rs 495 milliards |
Septembre | Rs 497 milliards |
Dette du secteur public en % du PIB en 2023 | |
Mars | 81.80% |
Juin | 81.20% |
Septembre | 79.60% |
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