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Contamination locale : un possible confinement de la zone Curepipe/Floréal 

Le ministère de la Santé établie des scenarios dépendant des résultats. Le ministère de la Santé établie des scenarios dépendant des résultats.

Dix cas locaux de la Covid-19 enregistrés depuis le 5 mars 2021. Un mot qui revient : cluster. Le virus est enclavé dans les régions de Curepipe et Floréal. Si cela se confirme, un confinement ciblé n’est pas à écarter. « Une décision dans l’intérêt du pays », selon le Dr Kailesh Jagutpal. 
Le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal et la Dr Catherine Gaud l’ont confirmé. Les 10 personnes infectées sont issues de la région de Vacoas, Curepipe, Castel et Engrais-Martial (Floréal). « Les résultats des tests vont grandement influencer notre décision. Pour le moment, les tests effectués à travers le ‘contact tracing’ ne démontrent pas de résultats positifs. Mais au cas où il y aurait des cas positifs, nous  allons prendre les décisions qui s’imposent », dira le Dr Kailesh Jagutpal. Le Comité national sur la COVID-19 animait une conférence de presse le lundi après-midi 8 mars 2021.

« Le nombre de cas enregistrés dans cette zone est très grave », a fait ressortir le ministre de la Santé. À une question du Défi Quotidien, il répondra qu’un confinement régional, ciblant cette zone, n’est pas à écarter. D’ailleurs, les techniciens du ministère de la Santé se penchent sur cette possibilité. En cas d’augmentation du nombre de cas dans cette zone, cette proposition sera parmi celles soumises au Comité national sur la COVID-19, présidé par le Premier ministre Pravind Jugnauth. D’ailleurs, le Dr Kailesh Jagutpal a ajouté que « des propositions sont en gestation concernant les différents scénarios ». 

Nous apprenons que la fermeture de la zone Curepipe/Floréal est envisageable. Ce sera plus facile de contrôler une zone avec des délimitations précises. Le but, c’est de contenir le virus dans cette zone pendant environ 15 jours. « Nous demandons aux habitants qui auraient pu être en contact avec une personne qui a été en quarantaine ou qui a été testée positive, de contacter le ministère de la Santé afin de faire le test. Cela nous permettra de savoir comment la situation évolue dans cette région », a ajouté le ministre de la Santé.  

Le Dr Jagutpal a aussi demandé à ceux qui présentent des symptômes de fièvre ou de toux de faire un test de dépistage. Pour lui, ces tests permettront au gouvernement de savoir quelles sont les décisions à prendre au cas où le virus serait présent dans la communauté.  

Renforts

Dans une localité, le ministère de la Santé a identifié environs neuf cas en trois jours. Ces personnes étaient donc en libre circulation dans la communauté. « Nous devons nous assurer avant qu’on puisse les détecter qu’ils n’ont pas transmis le virus », a fait ressortir le Dr Kailesh Jagutpal. 
Pour cela, le ministère a renforcé les équipes dédiées au ‘contact tracing’. Cinq équipes sillonnent différentes régions. Le traçage de cas sera étendu pour essayer de retrouver ceux qui peuvent avoir été infectés. Il se peut que bon nombre de personnes soient asymptomatiques tout en étant porteuses du virus. 

Il est recommandé que ceux qui ont été en contact une personne contaminée de rester en isolement dans les régions mentionnées. Cela va permettre de limiter la transmission et mieux gérer la situation. Le ministre invite les gens « à limiter leurs mouvements » et la Dr Catherine Gaud demande à la population « de respecter les gestes barrières ». 
Contactée, la Dr Gaud explique que le comité n’écarte aucun scénario. « Tout dépend des résultats du traçage de cas. Le mieux, c’est que simplement que la population puisse être sérieuse, raisonnable et solidaire. Les gens doivent faire attention, car le risque de contamination est énorme dans cette région ». 

Pour le ministère de la Santé, soit on arrive à freiner la propagation du virus, soit on n’y arrive pas. Le ministère accorde la même importance à toutes les hypothèses. « Procéder à un lockdown partiel est un scénario envisageable pour isoler les régions touchées, comme l’a dit le ministre. Nous travaillons sur ces hypothèses », dit la Dr Gaud, qui souligne que « le confinement complet est aussi une possibilité ». 

« Nous n’en sommes pas au scénario de lockdown. Notre but, c’est d’arriver à récupérer toutes les personnes atteintes. Si on n’y arrive pas et si ces gens en contaminent d’autres, alors nous allons avoir un sérieux problème. Nous demandons à la population de nous aider afin de pouvoir éteindre ce foyer. C’est cela le message principal », conclut la consultante. 
 

Vivek Ujoodha, PR Officer de la MAHRP :« Le confinement partiel va pénaliser les entreprises »

À l’heure des questions lors de la conférence de presse de ce lundi 8 mars, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal a évoqué la possibilité d’un confinement régional. Seront alors concernées les régions comme Curepipe ou Floréal qui sont actuellement touchées par l’épidémie. 

Cependant, de l’avis de Vivek Ujoodha, PR Officer de l’Association of Human Resource Professionals of Mauritius (MAHRP), cette mesure, si elle est appliquée. ne va pas aider à contenir la propagation du virus. Pour cause, il se peut que des personnes venant d’autres régions se rendent dans ces endroits. Ajouté à cela, l’impact qu’aura ce confinement régional sur les entreprises. « Nous avons, dans ces régions, plusieurs personnes qui travaillent dans divers secteurs de l’économie. Cela risque d’engendrer une perturbation », explique-t-il. 

Vivek Ujoodha souligne également l’influence néfaste d’un éventuel confinement partiel sur la main-d’œuvre active qui sera alors réduite. « Le manque de personnel affectera les entreprises. Dans certaines sociétés, plusieurs employés dépendent de leurs collègues pour les opérations quotidiennes. Cela ralentirait les activités », argue-t-il. Pour le PR Officer de la MAHRP, plusieurs autres mesures que le confinement régional peuvent être adéquates dans le contexte local.
 

Rajeev Hasnah, économiste : « Le moins on détruit l’activité économique, le mieux c’est » 

« Le pays ne peut se permettre un confinement prolongé une seconde fois. Nous ne disposons pas de moyens pour cela. Alors, le moins on détruit l’activité économique, le mieux c’est ». C’est en ces termes que Rajeev Hasnah commente la possibilité d’un confinement uniquement à Curepipe et Floréal. Ainsi, poursuit l’économiste, toute réaction rapide pour contenir la propagation du virus est la bienvenue. « D’une perspective économique, je me demande s’il ne faut pas confiner le pays pendant une semaine pour empêcher la propagation que d’attendre encore avec le risque qu’on ait un lockdown prolongé. Toute mesure possible pour empêcher un confinement étendu doit être prise », insiste-t-il. 

 

Amédée Darga, ancien maire de Curepipe : « Un confinement régional minimisera les pertes économiques » 

L’ancien maire de Curepipe, Amédée Darga, est catégorique. « Le gouvernement devra faire ce qu’il faut faire pour contenir la propagation du virus et protéger toute la population. Et si cela demande un éventuel lockdown dans la région de Curepipe, ce sera dans l’intérêt de toute la population », avance-t-il. 

Pour lui, un confinement régional aidera le gouvernement à contrôler la crise sanitaire tout en réduisant les pertes économiques au niveau national. « Les Curepipiens et les habitants des alentours vont souffrir en termes des pertes dans les activités économiques. Mais, la santé des Mauriciens doit primer », dit-il. Toutefois, Amédée Darga se demande comment les autorités vont pouvoir s’assurer que les consignes soient respectées en cas d’un éventuel lockdown dans une région de l’île uniquement. « Il est bon de faire ressortir que la ville de Curepipe a sept entrées et sorties », dit-il. 
 

À la recherche de l’origine de la contamination 

Le Dr Catherine Gaud affirme que les scientifiques tentent de remonter à l’origine de la contamination locale. Les emballages de fruits de la firme SKC Surat ont été examinés. 59 prélèvements ont été effectués sur ces emballages mais ils se sont tous révélés négatifs. Une personne était suspectée d’avoir infecté un employé de la firme. Cet individu qui a voyagé et a effectué une quarantaine était négatif à sa sortie. Il a effectué un nouveau test PCR et un test anticorps qui se sont avérés négatifs. La personne n’a jamais été en contact avec le virus. 

 

Vaccination : augmentation du nombre de centres 

Plus de 7 000 vaccins ont été administrés lundi. Selon le Dr Kailesh Jagutpal, on ne peut pas parler de pagaille, mais d’engouement dans les centres de vaccination. Dès ce mardi, un nouveau système sera mis en place pour séparer les personnes âgées et handicapées des autres. D’ailleurs, des centres mobiles ont été mis en place pour aider les personnes âgées et les autrement capables. Chaque centre peut administrer 700 vaccins par jour. Pour le ministre de la Santé, 7 000 vaccins administrés par jour rendent la tâche des gens du terrain difficile. Le ministère compte augmenter le nombre de centres. 

 

Les congés publics et les weekends aussi 

Le ministère étudie la possibilité de permettre la vaccination les jours fériés et durant les weekends. Il compte, aussi, revoir les heures d’ouverture des centres. D’ailleurs, le jeudi 11 et le vendredi 12 mars prochains seront fériés et le ministre affirme que ceux qui sont sur la liste d’attente mais qui n’ont pas pu se faire vacciner pourront le faire durant ces deux jours. La panique de lundi est due au fait que les gens n’ont pas respecté l’ordre alphabétique. 

 

Renforcement du « contact tracing »

Les 10 cas positifs de la Covid-19 enregistrés depuis le 5 mars dernier sont des habitants de diverses localités de Curepipe à Vacoas. 800 « contact tracing » ont été effectués dans ces localités jusqu’à présent. Pour lui, il est important de remonter la filière pour essayer de retrouver d’éventuelles autres personnes contaminées à travers le traçage de cas. « Nous avons détecté ces 10 cas en seulement trois jours. Ces individus étaient en libre circulation dans la communauté et nous devons nous assurer qu’ils n’ont pas été un transmetteur du virus », a soutenu le ministre. Un appel est ainsi fait aux habitants des régions mentionnées de se présenter dans des centres de dépistage s’ils présentent des symptômes de fatigue, de maux de gorge, de fièvre ou de rhume.

« Nous demandons aux habitants de ces localités mentionnées, qui ont pu être en contact avec un individu qui a été en quarantaine ou qui a été testé positif, de se signaler auprès du ministère de la Santé pour effectuer leur test afin de savoir comment la situation est en train d’évoluer dans cette région », a expliqué le ministre Jagutpal. Plus de 800 « contact tracing » ont été effectués depuis le 5 mars mais les autorités veulent aller plus vite. Les cinq équipes en place seront ainsi renforcées. Le traçage de cas va s’élargir également afin de retrouver un plus grand nombre d’individus car nombreux sont ceux qui peuvent être infectés mais sont asymptomatiques. « Cela va nous permettre de mieux gérer la situation et de savoir quelles sont les décisions que nous devons prendre à l’avenir », a-t-il ajouté. 

 

Dépistage par écouvillon

Le test PCR, à travers un prélèvement par écouvillon dans la gorge, est un des moyens de dépister la COVID-19. Autrement, le prélèvement se fait à travers le nez, qui est moins confortable pour les enfants. 

Dans le cas d’une personne infectée à la COVID-19, la période d’incubation se situe entre cinq et sept jours. Il lui faut 14 jours pour être contaminante. Un test de dépistage doit être reconduit afin de vérifier la première analyse, que le résultat ait été positif ou non. « Si le prélèvement est fait trop tôt, le test risque d’être négatif », prévient le Dr Vasantrao Gujadhur. Il rappelle que 50 % à 60 % des personnes infectées sont asymptomatiques, ce qui signifie qu’elles peuvent contaminer leur entourage sans le savoir. 

Le Dr Vinita Poorun rassure néanmoins qu’il ne faut pas s’alarmer si on présente des symptômes de la grippe, surtout, dit-elle, si on n’a pas été en contact avec une personne qui a voyagé et qu’il n’y a pas dans son entourage une personne testée positive au virus. « Le plus important est de traiter les symptômes de la grippe, d’observer les gestes barrières en portant un masque sanitaire, de se laver les mains régulièrement et de garder une distance physique avec autrui », conclut-elle.

 

Décisions bien sérieuses

Le ministre Jagutpal a fait ressortir que pour le moment les tests qui ont été effectués à travers le « contact tracing » ne démontrent pas d’autres résultats positifs, mais s’il y a des cas positifs, cela va permettre de prendre des décisions bien sérieuses. Il a aussi été noté qu’il n’existe qu’une seule source émettrice et que les 10 cas sont connectés à un seul « cluster ». « Pour aller au-delà de cela, il est important de faire le « contact tracing » mais aussi que les personnes qui sont souffrantes fassent un test », a-t-il fait ressortir. 

 

Plus de 400 personnes en quarantaine

Les hôtels convertis en centre de quarantaine sont en train de se remplir. Au 8 mars, plus de 400 Mauriciens émanant des 10 cas locaux de la Covid-19 y ont été admis. Cela comprend les employés de SKC Surat ainsi que les personnes qui ont été contact avec les individus qui ont été testés positifs. Il y a également les enfants, leurs parents et les enseignants de l’école Melbees de Floréal où deux cas positifs ont été dépistés. Concernant les Fake news, les autorités vont prendre les sanctions qu’il faut. « Il y a des sources officielles comme les GIS, les conférences de presse que nous animons et les différents médias. Nous condamnons les fake news et demandons à la population de se référer aux sources officielles », requiert le ministre.

 

La Santé recrute des médecins et infirmiers

Avec la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19 qui a été lancée à plein régime, le ministère de la Santé recrute du personnel afin de renforcer ses équipes de médecins et d’infirmiers. Il les invite donc à se joindre au National Deployment and Vaccination Plan for Covid-19 pour une période initiale de six mois. Ces médecins et infirmiers doivent être enregistrés auprès du Medical Council et du Nursing Council. Ils ne doivent pas être en service pour le compte du ministère de la Santé. Les médecins percevront un salaire mensuel de Rs 50 000 et les infirmiers Rs 20 000. Cela, en sus de leurs allocations de transport selon les recommandations du Pay Research Bureau.

Les demandes doivent parvenir au Senior Chief Executive du ministère de la Santé au plus tard midi ce 10 mars. Les intéressés recevront une formation à l’issue de l’entretien qui sera conduit par le ministère de la Santé.
 

 

 

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