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Consultations pré-budgétaires : Mauritius Finance à l’assaut du problème de la main-d’œuvre

Le ministre des Finances a rencontré le secteur financier et bancaire le 3 avril.

Le Grand argentier a pris connaissance des divers défis que le secteur privé espère relever à travers les mesures du Budget 2023-24. Le lundi 3 avril a marqué la fin des consultations pré-budgétaires. 

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Les propositions soulignées par Mauritius Finance en vue du prochain Budget sont focalisées sur les grands axes que sont le capacity building, la taxation, la compétitivité, l’image de la juridiction et la finance durable. « Dans la conjoncture actuelle, il est important d’apporter des solutions au problème de la main-d’œuvre, que ce soit par la formation ou l’ouverture aux compétences étrangères, mais aussi pour retenir les talents existants », soutient Shamima Mallam-Hassam, présidente de l’association. Le secteur financier mauricien a également perdu en compétitivité en raison du « cost of doing business ». Cela, ajoute la présidente de Mauritius Finance, comprend le coût pour la conformité. 

La proposition d’un budget dédié à la promotion de la juridiction a aussi été soumise. L’idée est de redorer l’image entachée du secteur financier mauricien, notamment par l’entremise d’experts en communication qui maîtrisent les outils digitaux. Mauritius Finance met aussi l’accent sur la finance durable au moment où la juridiction se positionne comme un centre financier mondial. Pour cela, il faudrait proposer une plateforme adéquate dans un futur proche et attirer les investisseurs verts par l’ESG Framework. 

Au cœur des turbulences ces dernières semaines face aux autorités, le secteur bancaire s’est, par l’intermédiaire de la Mauritius Bankers Association (MBA), aussi adonné à l’exercice des consultations pré-budgétaires le 3 avril. Son CEO, Daniel Essoo, a porté à l’attention du ministre des Finances les propositions du secteur bancaire.

Zaid Ameer, président de la Dealers in Imported Vehicles Association : «Il faut revoir le First Registration»

Lors de sa rencontre avec le ministre des Finances, le président de la Dealers in Imported Vehicles Association (DIVA), Zaid Ameer, a plaidé pour que le gouvernement revoie la formule du « First Registration » sur les voitures d’occasion importées. Les coût de l’enregistrement pour une voiture importée de trois ans et pour une voiture neuve sont les mêmes, fait-il observer. Ce qui va à l’encontre des concessionnaires des voitures d’occasion, dit-il. Il a aussi plaidé pour que les mesures prises concernant l’âge des véhicules importés soient revues. Il justifie cette demande par le fait qu’au fil du temps, la vente des voitures neuves a dépassé celle des voitures d’occasion. 

Propositions phares de l’Association des assureurs de Maurice

  • Une continuité de la réforme de la pension
  • L’introduction d’un cadre légal pour les projets de digitalisation
  • La mise en place d’un système qui protégera les consommateurs et évitera les abus via une compétition saine. L’objectif est d’éviter que seule une poignée d’entreprises bénéficie du système de mise en commun. 
  • La création d’un climat d’investissement approprié pour des retours sur investissements, notamment dans les fonds de pension.  

Association professionnelle des transitaires

Des restrictions sur les activités des agents maritimes réclamées

Les agents maritimes tels que Maersk, MSC et CGM-CMA qui détiennent une licence de transporteur maritime ont maintenant étendu leurs activités en effectuant des activités d’expédition de fret, y compris le dédouanement, le transport routier. Cela met en péril les activités des membres de l’Association professionnelle des transitaires (ATP), déplore son président, Mahen Goondeea

« Nous faisons un appel au ministre des Finances pour qu’il impose des restrictions sur ces agents maritimes afin de les empêcher d’empiéter sur les activités des transitaires », déclare-t-il. En interférant dans leur métier, soutient-il, les agents maritimes mettent en péril l’emploi des 3 500 salariés des sociétés de transport maritime.  

General Retailers Association

Encourager les jeunes mamans à réintégrer le monde du travail

Il faut compter actuellement quelque 1 700 postes vacants dans le secteur du commerce. C’est ce qu’indique le président de la General Retailers Association (GRA), Dominique Filleul. De ce fait, les propositions dans le cadre du prochain Budget ont été centrées sur des solutions au problème du manque de main-d’œuvre.  

De la vente à la logistique, en passant par le transport, la pénurie de travailleurs dans le secteur du commerce se fait sentir à tous les niveaux, avance Dominique Filleul. Le problème, dit-il, se pose particulièrement dans le domaine de la vente. « Nous avons proposé au ministre des Finances que des incitations soient apportées dans le prochain Budget pour encourager les jeunes mamans, dont les enfants sont âgés entre trois mois et trois ans, à réintégrer le monde du travail », avance-t-il. Ce dernier soutient que beaucoup de jeunes femmes ne reprennent pas leur emploi à la fin du congé de maternité. « Nous recommandons la création d’un plus grand nombre de garderies ainsi qu’une subvention de l’État pour le paiement. Cette mesure encouragera les mamans à reprendre le travail », avance Dominique Filleul. D’autre part, il est d’avis que les programmes pour faciliter l’accès à l’emploi pour les jeunes, notamment la prime à l’emploi, doivent être étendus aux jeunes qui ont terminé le School Certificate et qui ont moins de 18 ans. « Dans le secteur du commerce, ceux qui ont un SC ont plusieurs opportunités d’emploi, mais ne sont pas éligibles aux programmes du gouvernement », fait-il comprendre.

Dominique Filleul propose également un programme d’embellissement dans les régions rurales où il y a des centres commerciaux. 

Un Ombudsperson pour les consommateurs souhaité

La Consumer’s Eye Association, dont le secrétaire est Claude Canabady, réclame la nomination d’un Ombudsperson pour les consommateurs. C’est l’une des principales revendications faites au ministre des Finances, dans le cadre du prochain Budget. Une demande justifiée par le fait que, selon lui, un Ombudsperson traitera au plus vite les problèmes que rencontrent les consommateurs contrairement à ce qu’il se passe actuellement. De plus, il réitère son appel pour l’introduction d’un système de ciblage afin que les subventions et autres soutiens du gouvernement aillent aux plus méritants de la société.

Claude Canabady plaide également pour un soutien accru du gouvernement aux producteurs locaux, dont les petites et moyennes entreprises, afin de promouvoir la production locale. L’introduction d’une taxe progressive qui cible davantage les plus riches fait aussi partie de ses propositions.

De son côté, le président de l’Association pour la protection des consommateurs et de l’environnement, Suttyhudeo Tengur, propose un réajustement du taux d’intérêt, qui dit-il, n’est pas en faveur des épargnants. « Il est injuste que les banques commerciales bénéficient d’un taux d’intérêt à 4,5 % sur leurs dépôts à la Banque de Maurice alors que les épargnants ne perçoivent même pas 3 % sur leurs épargnes », souligne-t-il. 

Suttyhudeo Tengur a aussi lancé un appel au ministre des Finances pour que des mesures soient prises en vue de contrôler l’inflation qui affecte les plus pauvres de la société. 

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