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Consultations pré-budgétaires : l’expansion portuaire et l’innovation proposées

Le ministre Renganaden Padayachy a rencontré les opérateurs du port et de la construction ce jeudi 4 avril à Port-Louis.

Le ministre des Finances poursuit ses consultations en vue de la préparation du Budget 2024-2025. Ce jeudi 4 avril, Renganaden Padayachy a tenu des discussions avec les représentants du secteur portuaire et de la construction.

Association professionnelle des transitaires 

Appel pour la construction d’un deuxième port à Maurice

L’une des principales demandes de l’Association professionnelle des transitaires (APT) dans le prochain Budget est la construction d’un deuxième port à Maurice. « Cela nous permettra de bénéficier de nouvelles activités portuaires et d’augmenter le trafic maritime », a déclaré le porte-parole, Amil Emamdeen. Par ailleurs, il a fait comprendre qu’avec un deuxième port, d’autres secteurs peuvent également être davantage développés. « Il faut noter que près de 30 000 bateaux de marchandises passent au large de Maurice pour rejoindre l’Amérique. Ainsi, avec un nouveau port, il y a la possibilité d’offrir des services de ‘bunkering’ à Maurice pour ces navires », a-t-il recommandé. 

Baie du Tombeau ou Jin Fei, a ajouté Amil Emamdeen, peuvent être envisagés pour la construction de ce deuxième port. Selon lui, de nouveaux marchés seront créés et les compagnies transitaires à Maurice en bénéficieront. Une autre proposition de l’association repose sur le ‘remodeling’ de la Cargo Handling. Pour le porte-parole, il est urgent de combler le retard du port de Maurice par rapport à d’autres ports de la région. « Nous sommes prêts à apporter notre contribution dans ce sens », a-t-il soutenu.

Amil Emamdeen est d’avis que le développement ne serait pas possible sans des compétences humaines adéquates. « Avec la digitalisation et l’émergence de l’intelligence artificielle (IA), nous ne pouvons rester à la traîne. Ainsi, il est nécessaire de former la main-d’œuvre face à ces nouvelles technologies », a expliqué le président. 

À cet égard, l’APT a déjà lancé des formations. « Nous appelons le ministre des Finances à nous accorder une dérogation pour un lieu permanent afin d’offrir des formations, comme le stipule la loi de la Mauritius Qualifications Authority », dit-il.

Autre préoccupation des transitaires : le manque de devises étrangères. « Nous ne recevons pas la quantité de devises dont nous avons besoin auprès des banques commerciales. Ces devises sont essentielles à nos activités », a regretté Amil Emamdeen. L’autonomisation des processus portuaires a également été au cœur des discussions.

Freeport Operators Association

Un plus grand espace au port franc

Le secrétaire général de la Freeport Operators Association, Afzal Delbar, a souligné qu’aujourd’hui, Port-Louis n’est plus considéré comme un port principal dans l’océan Indien. « Le secteur du port franc dans la région devient de plus en plus compétitif. Par exemple, le port de Madagascar est aussi développé que le nôtre. Il en va de même pour le port à La Réunion et d’autres régions d’Afrique », a-t-il affirmé. En conséquence, il estime qu’il est nécessaire de développer et de moderniser davantage le port de Maurice afin de rester compétitif. « Les opérateurs de ce secteur ne demandent pas de soutien financier au ministère des Finances pour le prochain Budget. Nous demandons plutôt un plus grand espace accordé au port franc pour que nous puissions opérer efficacement », a expliqué l’intervenant.

Parmi les propositions avancées par l’association, il y a le rétablissement du ‘Paper Trading’. « Cela fait référence à l’achat et à la vente à l’international de marchandises où l’expédition de ces marchandises est effectuée directement par l’expéditeur dans le pays exportateur d’origine vers l’importateur final dans le pays importateur, sans que les marchandises ne soient physiquement débarquées à Maurice », a-t-il précisé. 
L’association a également demandé l’élimination du ‘Minor Processing’. « Cela encouragera des opérateurs étrangers à utiliser notre port franc et à bénéficier des protocoles d’accords de Maurice », a ajouté le secrétaire général. Afzal Delbar a rappelé qu’actuellement, Maurice bénéficie de 13 protocoles d’accord avec l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Il a également indiqué que le ministère des Finances a annoncé que d’autres projets sont en cours pour attirer des opérateurs étrangers à Maurice. « Il est important d’attirer des étrangers, mais il est également essentiel de trouver des moyens pour les encourager à rester plus longtemps », a souligné l’intervenant.

Building and Civil Engineering Contractors Association 

Incitations pour investir dans les nouvelles technologies et attirer les jeunes 

L’un des principaux défis actuels du secteur de la construction est le manque de main-d’œuvre qualifiée. C’est qu’a fait comprendre le président de la Building and Civil Engineering Contractors Association (BACECA), Ravi Gutty. « Nous attendons toujours la mise en place de la Construction Industry Authority, annoncée dans le précédent Budget », a-t-il déclaré. 

Selon lui, cet organisme devrait rendre le secteur de la construction plus attrayant pour la jeune génération. Il a souligné que l’industrie de la construction à Maurice dépend fortement de la main-d’œuvre étrangère. « Nous avons demandé au ministre des incitations pour investir dans les nouvelles technologies afin d’attirer les jeunes Mauriciens dans le secteur », a-t-il avancé. Ces outils technologiques rendront, selon lui, les travaux plus simples et plus attrayants pour les jeunes. 

Par ailleurs, Ravi Gutty est d’avis que les femmes ne sont pas assez représentées dans le secteur de la construction à Maurice. « Il y a un volet important dans notre Budget Memo qui couvre la formation professionnelle, les programmes d’apprentissage, entre autres », a-t-il précisé. Par exemple, il a été proposé de réviser l’allocation du Human Resource Development Council (HRDC) afin de permettre aux entreprises de bénéficier d’un plus grand soutien financier pour former les jeunes.

Un autre sujet abordé concerne la fluctuation des prix, qui, selon Ravi Gutty, impacte énormément sur les marges. « La révision des prix dans les contrats permettrait de soulager les entreprises », a-t-il affirmé. L’impact des conditions climatiques instables a également été évoqué. « Ces calamités entraînent des retards dans la réalisation des projets », a souligné le président. Des mesures pour faire face à ces situations ont donc été demandées.

La construction durable a également été un sujet crucial lors de la rencontre avec le ministre des Finances. « Nous avons discuté de la manière dont le secteur de la construction pourrait réduire son empreinte carbone et contribuer à rendre la société plus durable. Des propositions ont été avancées dans ce sens », a soutenu Ravi Gutty.

 

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