Le coup d’envoi des consultations pré-budgétaires en vue de la présentation du Budget 2024/2025 a été donné le mardi 27 février. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy s’est entretenu avec les syndicats, suivi par les représentants des Petites et Moyennes Entreprises à son siège, à Port Louis.
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SME Chambers
Soutien pour le paiement du salaire minimum réclamé
Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ne cachent pas leurs appréhensions concernant le paiement du salaire minimum. « Le ministre des Finances a laissé entendre, lors de l’annonce du nouveau barème du salaire minimum, que les PME bénéficieront d’un soutien financier pour le paiement. Cependant, nous sommes toujours en attente de cette aide », déplore la vice-présidente de SME Chambers, Maya Sewnath.
Cette dernière avance que les procédures sont toujours en cours auprès de la Mauritius Revenue Authority. « Nous lançons un appel au ministre pour accélérer le processus », dit-elle. Par ailleurs, elle trouve injuste que les entreprises dans l’exportation puissent inclure le coût de l’hébergement dans le salaire minimum. « Les PME qui ne sont pas orientées vers l’exportation ne peuvent toutefois pas le faire. Nous considérons que c’est une mesure discriminatoire », ajoute-t-elle.
Parmi les autres propositions, on note que SME Chambers demande que les prêts bancaires des PME en difficulté soient annulés. « Nous attendons également des mesures visant à augmenter l’accès au marché et à la technologie », fait ressortir Maya Sewnath.
Association mauricienne des Femmes Chefs d’Entreprises
Accès aux finances et soutien aux entreprises pendant les congés de maternité
L’accès au financement pour les femmes entrepreneures reste toujours un défi majeur. C’est ce qu’indique Trinida Chetty, la présidente de l’Association mauricienne des Femmes Chefs d’Entreprises (AMFCE). « Nous apprécions les mesures prises par le gouvernement pour améliorer cette situation. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour garantir que les femmes entrepreneures bénéficient pleinement des opportunités économiques », dit-elle. C’est dans cette optique que l’AMFCE recommande l’adoption de politiques de prêt sensibles au genre, comprenant des conditions de prêt flexibles, des taux d’intérêt réduits, des montants de prêt plus petits et des procédures simplifiées adaptées aux entreprises détenues par des femmes. Selon elle, ces mesures sont cruciales pour surmonter les obstacles traditionnels tels que les préjugés liés au genre, le manque de garanties et la faible alphabétisation financière.
Par ailleurs, elle propose que l’AMFCE devienne un incubateur à part entière, soutenu financièrement par le gouvernement. Elle explique : « Cette initiative permettra aux femmes entrepreneures de bénéficier de conseils et d’orientation pour leurs startups, contribuant ainsi à stimuler l’entrepreneuriat féminin dans le pays ».
Trinida Chetty fait aussi ressortir que l’emploi des femmes comporte des défis, notamment en ce qui concerne la gestion des congés de maternité. Pour soutenir les entreprises dans cette démarche, l’AMFCE demande au gouvernement d’apporter une assistance aux employeurs pour l’embauche de remplaçants temporaires pendant cette période. « Cette mesure aidera à atténuer le fardeau financier des entreprises et à encourager l’emploi des femmes », soutient-elle.
Consumer’s Eye Association
Un ‘ombudsman’ dédié aux litiges entre consommateurs et fournisseurs recommandés
Une nouvelle loi sur la protection des consommateurs est vivement recommandée par la Consumer’s Eye Association (CEA) pour offrir une meilleure protection contre les pratiques commerciales abusives. « Cette loi devrait inclure des mesures pour interdire et sanctionner les mauvaises pratiques des entreprises, en nommant un ‘ombudsman’ exclusivement dédié aux litiges entre consommateurs et fournisseurs », explique le secrétaire de l’association, Claude Canabady.
En outre, la CEA propose la mise en place d’un système d’assainissement collectif, tel que le tout-à-l’égout dans les villages non encore raccordés. « De plus, la construction d’un parcours de santé dans chaque village contribuera à promouvoir un mode de vie actif et sain », poursuit-il. Cette association est aussi d’avis qu’un budget spécial devrait être alloué pour encourager la population à s’engager dans la culture de légumes. « En fournissant des subventions sur les graines et les plants, ainsi que des conseils réguliers en jardinage, cette initiative va renforcer la sécurité alimentaire et promouvoir des modes de vie durables », soutient Claude Canabady.
Rudy Tannoo, représentant du secteur de l’artisanat : «Il faut bannir l’importation des produits portant le dodo»
L’artisanat est un secteur historique et culturel qui contribue beaucoup à l’économie, affirme Rudy Tannoo. Toutefois, il trouve déplorable que des produits artisanaux, qui devraient être l’emblème de Maurice, soient importés. « Le dodo, qui représente notre identité, doit appartenir qu’aux Mauriciens. Cependant, nous constatons que des produits portant les dessins et motifs de Dodo sont importés, mettant en péril les activités des artisans locaux », fait-il ressortir.
Parmi les propositions adressées au ministre des Finances, il a plaidé en faveur de l’interdiction de l’importation des produits arborant le dodo à Maurice. Selon lui, cette interdiction doit également s’appliquer à l’importation des cartes de Maurice et d’autres souvenirs locaux.
Les syndicats expriment leur satisfaction
Les dirigeants syndicaux sont sortis satisfaits de leur rencontre avec le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, dans le sillage de la préparation de son prochain Budget.
Reeaz Chuttoo : « Les pensions inférieures au salaire minimum »
« La réunion s’est déroulée dans une bonne ambiance. Les dirigeants syndicaux ont eu l’occasion d’expliquer la pertinence de leurs propositions », indique le président de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Publique et Privé (CTSP). Lors de cette rencontre, il affirme avoir défendu l’idée que les pensions de vieillesse et de veuve, notamment, ne doivent pas être inférieures au salaire minimum, car elles représentent une sécurité alimentaire pour une majorité de pensionnaires.
Il a aussi plaidé pour que les allocations accordées aux salariés à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA) et qui expirent le 30 juin 2024 soient étendues jusqu’au prochain budget.
Deepak Benydin : « Investir davantage dans le capital humain »
Le président de la Federation of Parastatal Bodies & Other Unions (FPBOU) est également sorti content de cette rencontre. « Je souhaite maintenant que le ministre aille donner satisfaction aux travailleurs, d’autant plus qu’il a brossé un tableau très positif », dit-il.
Il avance qu’il a défendu devant le ministre la nécessité de renforcer le pouvoir d’achat de la population, qui peine à joindre les deux bouts face à une montée vertigineuse des prix dans le commerce. En parallèle, il a plaidé pour que le gouvernement prenne des mesures pour prévenir l’exode des jeunes talents mauriciens dans des pays où les salaires sont plus élevés
Haniff Peerun : « Le GM a le moyen d’améliorer le sort de la population »
Le président du Mauritius Labour Congress (MLC) Haniff Peerun, qualifie également cette rencontre de positive. « J’estime que, de par sa déclaration, le ministre des Finances a démontré que le gouvernement a les moyens de soulager grandement la population à travers le prochain budget », affirme-t-il.
Dans cette optique, il a défendu une augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs, en plus d’appeler à un contrôle strict des prix. Toutefois, il exprime son mécontentement quant à la hausse spectaculaire du coût des légumes, affectant ainsi les membres les plus vulnérables de la société.
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