À moins de trois mois de la présentation du Budget 2016-17, le ministère des Finances attend les directives du Prime Minister’s Office. Mis au courant des dossiers prioritaires, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth est appelé à se prononcer sur la façon dont il mènera les consultations pré-budgétaires.
Si le changement d’un ministre se traduit parfois par une période de désorganisation au sein du ministère, la transition à celui des Finances se passe, elle, sans anicroche, explique-t-on à l’Hôtel du gouvernement. C’est business as usual en cette période pré-budgétaire. « Seul la reporting line du ministère a changé. « Le Trésor public répond désormais au Prime Minister’s Office », souligne-t-on. Les cadres du ministère des Finances mettent actuellement à jour l’agenda du Trésor public pour le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth.
En l’absence d’un ministre dédié uniquement aux finances publiques, c’est le secrétaire financier Dev Manraj qui gère la coordination. Un rôle qu’il a déjà joué lorsque Xavier-Luc Duval avait démissionné du ministère des Finances en juin 2014. Sauf que cette fois, on est en début de mandat d’un gouvernement et en pleine préparation d’un Budget.
Le modus operandi de SAJ
La circulaire budgétaire ayant été envoyée ce mardi 15 mars aux ministères, le Trésor public est donc en attente de leurs propositions. Il attend également le modus operandi pour les consultations pré-budgétaires. Puisque chaque ministre a sa propre façon de mener ces consultations, dit-on au ministère des Finances. « Vishnu Lutchmeenaraidoo avait, lui, choisi la voie des consultations publiques car il voulait rencontrer le maximum de gens, affirme-t-on. Pour l’ancien ministre Rama Sithanen, c’étaient des consultations ciblées. Chacun a sa méthode. »Le tout est de savoir si SAJ trouvera le temps pour continuer sur la voie tracée par le nouveau ministre des Affaires étrangères. Ou s’il déléguera cette tâche au secrétaire financier. Dans sa circulaire, Dev Manraj souligne que la marge de manœuvre pour ce budget est « très limitée ». « Une situation qui sera aggravée avec la mise en œuvre du rapport 2016 du Pay Research Bureau. Les projets d’infrastructure du gouvernement en cours et dans le pipeline devraient également absorber davantage de ressources publiques », écrit-il. Le défi du prochain Budget, selon Dev Manraj, sera de donner les moyens au pays d’atteindre une croissance de 5 % annuellement. Il convient de noter que Maurice n’a pas atteint la barre des 5 % de croissance depuis 2008 et il faut remonter à 2010 pour voir un taux supérieur à 4 %. La moyenne annuelle de croissance pour les cinq dernières années est de 3,4 %.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !