En prélude à la préparation du Budget 2018-2019, une importante rencontre entre le gouvernement et le secteur privé a eu lieu, le vendredi 4 mai, au Bâtiment du Trésor, à Port-Louis. Les interactions ont été « franches et directes », le tout dans une atmosphère de coopération. Le point sous forme de réactions.
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« Nous partageons les mêmes objectifs. Nous voulons que tous les secteurs évoluent dans un environnement qui leur apportera de la croissance, leur permettra de se développer, de créer des emplois et permettre au pays d’augmenter sa richesse », a affirmé Pravind Jugnauth, Premier ministre et ministre des Finances, à l’issue de la réunion avec la direction de Business Mauritius et les porte-parole des secteurs-clés de l’économie mauricienne.
Le Premier ministre et ministre des Finances a indiqué : « Nous avons reçu une série de propositions à travers la (soumission) des mémorandums. J’ai été à l’écoute des interventions relatives à différents secteurs. Chaque secteur a ses spécificités, attentes et défis à relever. Nous tiendrons en compte toutes les interventions. Nous les analyserons et les étudierons. Si besoin est, nous rechercherons des clarifications et il y aura des discussions plus approfondies. »
Que ce soit les syndicats ou opérateurs économiques, chacun a ses revendications. Les opérateurs cherchent à améliorer leurs positions et continuer à réaliser des profits et évoluer. Mais les consultations pré-budgétaires englobent également les organisations non gouvernementales, les artistes, qui ont chacun leurs spécificités et leurs intérêts à défendre. « Le gouvernement, mes collègues et moi-même, nous tenons tout cela en ligne de compte. Nous devrons voir jusqu’à quel niveau nous pourrons donner satisfaction, tout en gardant l’objectif que le pays continue à grandir, la richesse augmente et bénéficie au plus grand nombre de personnes possible », a fait ressortir Pravind Jugnauth. « Nous ne devons pas oublier que nous avons pas mal de défis à relever et des événements que nous devons considérer pour l’avenir. »
Réactions
Cédric de Spéville, président de Business Mauritius : «Nos propositions sont en faveur d’une économie durable»
« C’est le symbole du partenariat qui existe entre le gouvernement, le secteur privé et Business Mauritius. Nos propositions tombent sous un chapeau global : celui de l’économie durable », fait ressortir Cédric de Spéville. Il indique que pour une économie durable, il faut que chaque Mauricien puisse y participer et être fier de la direction que prend le pays. « À Maurice, le taux de participation est de 45 %, contre 55 % dans les pays comparables », affirme-t-il.
De plus, Business Mauritius recommande qu’on porte une attention particulière à la gouvernance et à la force de nos institutions.
C'est un des facteurs les plus importants pour le développement économique, dit-il
De plus, il faut résoudre le problème de compétitivité et de productivité, a-t-il laissé entendre.
Jean-Louis Pismont, président de l’Ahrim : «La taxe environnementale doit être réduite»
Jean-Louis Pismont indique que le secteur hôtelier a connu une croissance importante en 2017, malgré plusieurs défis, notamment le Brexit, le manque de main-d’œuvre, le développement durable.
« De ce Budget 2018-2019, nous nous attendons à des initiatives permettant d’investir davantage et surtout une révision à la baisse de la taxe de l’environnement qui nous affecte en particulier », affirme Jean-Louis Pismont de l’Ahrim. « Nous trouvons que cette taxe est injuste et pas équitable », ajoute-t-il.
Ganesh Ramalingum, président de l’OTAM : «Libérer le recours aux compétences étrangères»
Le Dual Training Program, qui concerne la formation des jeunes en alternance dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication, est au cœur des propositions soumises par l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius (OTAM).
« Le manque de main-d’œuvre qualifié est un défi majeur dans ce secteur aujourd’hui. Il faut ainsi libérer l’import des compétences étrangères », fait valoir Ganesh Ramalingum, président de l’OTAM.
Charles Cartier, président de l’EDB : «Il faut mettre le cap sur le secteur de l’exportation»
Des mesures pour booster l’industrie manufacturière, des incitations pour encourager les exportations, des facilités pour le secteur de la canne à sucre. Voilà quelques-unes des propositions de l’Economic Development Board (EDB) pour le Budget 2018-2019. « On est déjà sur la bonne voie dans la facilitation des affaires. Il faut mettre le cap sur le secteur de l’exportation », souligne Charles Cartier.
Azim Currimjee, membre du conseil de la MCCI : «Une stratégie intégrée locale et régionale doit être adoptée»
Membre et ancien président de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), Azim Currimjee soutient qu’il est important d’avoir une ouverture de l’économie. « Toutefois, adopter une stratégie intégrée locale et régionale est primordiale », explique-t-il.
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