Les consultations pré-budgétaires reprennent après le 1er mai. Syndicalistes, travailleurs sociaux, membres de la société civile, représentants des PME et associations féminines, entre autres, sont invités à rencontrer le Premier ministre et ministre des Finances à partir de demain. Les attentes sont grandes et les propositions vont pleuvoir.
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Suite à l’invitation faite par le ministère des Finances, les différents acteurs socio-économiques avaient jusqu’au lundi 30 avril 2018 pour faire parvenir leurs propositions dans le cadre des consultations pré-budgétaires 2018-2019.
Le ministère a, aussi, lancé le portail www.mauritiusbudget.com, afin de permettre au public et à la société civile de faire leurs propositions. Maintenant, les syndicalistes, le patronat, les associations de consommateurs, les représentants des PME, etc., sont conviés à différentes réunions présidées par le Premier ministre et ministre des Finances.
Demain, jeudi 3 mai, les syndicalistes feront leurs propositions au gouvernement, alors que Business Mauritius, le représentant des employeurs, est convié, le vendredi 4 mai. Les ONG, associations féminines, associations de consommateurs et les activistes militants pour la cause environnementale, de même que les artistes locaux, sont invités à une réunion, le mercredi 9 mai. Le jeudi 10 mai, c’est au tour de petits planteurs, des sociétés coopératives et des éleveurs de faire entendre leur voix au Bâtiment du Trésor.
Suttyhudeo Tengur, président de l’association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), déclare que c’est peut-être le dernier Budget, ou avant-dernier Budget du présent gouvernement, donc le gouvernement a intérêt à amener un véritable ‘feel good factor’ avec ce Budget. « Le prochain Budget doit pouvoir relancer la croissance économique.
J’aimerais, aussi, que certaines taxes sur les carburants soient enlevées ». Concernant le développement rural, Suttyhudeo Tengur suggère que chaque village devienne une collectivité, afin d’atténuer la congestion routière. Le syndicaliste Faizal Ally Beegun, de son côté, nous dit que le prochain Budget doit mettre l’emphase sur la création d’emploi.
Rashid Imrith, le président de la ‘Federation of Public Sector and Other Unions’ veut promouvoir l’agro-industrie. « Ma priorité lors des consultations pré-budgétaires cette année est l’agro-industrie. Ce secteur a un fort potentiel de création d’emplois, mais nous sommes loin d’optimiser nos ressources, », dit-il.
Son confrère Radhakrishna Sadien, président de la ‘Government Servants Employees Association’, veut, lui, parler de l’impact du développement économique sur l’environnement. « Il est temps que le gouvernement vienne de l’avant avec une nouvelle politique environnementale, surtout en ce qui concerne le tri des ordures. Nous faisons face aux changements climatiques et le type de développements infrastructurels a un impact sur nos cours d’eau, ce qui explique des cas d’inondations ». Le syndicaliste veut, aussi, contrer toute forme de privatisation.
Les propositions de la CTSP
La Confédération des Travailleurs du secteur public et privé (CTSP), dirigée par le tandem Jane Ragoo/Reaz Chuttoo, a déjà préparé ses propositions budgétaires. Dans une longue missive qui ressemble plutôt à un manifeste électoral, la CTSP impressionne par ses idées novatrices et ses propositions concrètes et « implémentables ».
La CTSP préconise l’éducation préscolaire gratuite, l’expansion de la capacité d’admission à l’Université de Maurice, le contrôle des prix des matériels scolaires et la mise sur pied de la Special Education Needs Authority pour mieux assurer une éducation de qualité aux enfants en situation d’handicap.
La CTSP veut que tous les travailleurs étrangers soient recrutés à travers un organisme public, afin que l’exercice soit transparent et qui ne coûte rien aux travailleurs étrangers et que les contrats de travail des travailleurs mauriciens et étrangers aient les mêmes conditions pour le même type de travail.
La CTSP veut que toutes les collectivités locales aménagent un espace approprié pour loger les marchands ambulants et que ces espaces figurent dans notre ‘Tourist Road Map’. Le syndicat veut, également, que les honoraires de certains types de professionnels, comme les médecins, architectes ou avocats, soient fixés ou réglementés et aussi un meilleur contrôle sur les frais bancaires.
La CTSP attire l’attention sur certains secteurs qui voient leurs profits se multiplier, alors qu’ils recrutent de moins en moins avec l’adoption des technologies avancées. Elle cite, par exemple, le secteur bancaire et recommande une taxe additionnelle de 5 % sur les bénéfices, afin de financer des projets sociaux.
Concernant la TVA, la confédération syndicale demande l’exemption sur les premiers Rs 500 des coûts des télécommunications, l’exemption des frais de l’Internet à usage domestique et la déduction fiscale pour les ‘professional fees’. Elle veut, aussi, que le gouvernement apporte des réformes au niveau des assurances, surtout en ce qui concerne le paiement des dommages dans le cas des véhicules accidentés, car souvent les procédures traînent et les victimes n’ont aucun recours efficace.
Pour la CTSP, chaque femme contribue à l’économie, qu’elle soit une employée ou une femme au foyer. De ce fait, il faut donner le droit aux femmes qui ne travaillent pas, de contribuer à la NPF, afin d’être protégée.
Les dix priorités du Budget 2018-2019
(i) Dessiner la nouvelle Maurice avec des infrastructures modernes.
(ii) Consolider nos secteurs productifs traditionnels et émergents et ancrer fermement notre économie dans la révolution numérique.
(iii) Développer une classe d'entrepreneurs innovants y compris dans l'économie bleue.
(iv) Promouvoir le Fintech et faire de Maurice un hub pour l'Afrique.
(v) Ouvrir davantage notre économie et notre pays au monde.
(vi) Investir dans des projets pour les jeunes, afin qu'ils soient mieux préparés pour l'avenir.
(vii) Promouvoir l'égalité des genres.
(viii) Résoudre le problème de la pauvreté absolue.
(ix) Construire une société plus inclusive et équitable.
(x) Adapter nos politiques et nos stratégies au développement durable, afin de renforcer la résilience face aux nouveaux défis que le changement climatique impose à notre population.
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