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Construction de drains : encore loin du compte

Gokhoola Le terrain de football de Gokhoola a été inondé par les averses.

À chaque période de pluies torrentielles, Maurice se retrouve sous les eaux. Ces accumulations d'eau ne datent pas d'hier et pourtant, plusieurs études et comités d'enquête ont été institués et des dizaines de recommandations faites. Les travaux de construction d'un réseau national de drains sont toujours en cours.

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Dix ans après l'inondation de Mon-Goût, Maurice se bat toujours contre les inondations. Alors que les autorités affirment que des travaux sont en cours, certaines zones demeurent frappées par cette calamité. À la suite des inondations de 2008, le comité d'enquête institué par l'État et présidé par le juge Bushan Domah avait conclu qu'il y avait un problème de drains pour l’évacuation des eaux. Il avait d'abord recommandé l’aménagement d’un réseau national de drains et la création d'un Disaster Management Center. Selon les responsables de la National Developement Unit (NDU), Rs 720 millions seront injectées dans la construction des drains pour cette année financière. Durant ces dernières cinq années, l'État a investi Rs 7 milliards dans la construction de drains à travers le pays. Des projets sont prévus dans plusieurs régions de l'île.

Toutefois, une source de la NDU a souligné que les travaux programmés depuis 2013 sont à mi-chemin. « Avec les élections de 2014, les travaux ont été ralentis », a fait part la même source. « Les travaux sur 50 % des sites ont été complétés, alors que d’autres sont en cours sur l'autre moitié. Des travaux sont notamment prévus à Rose-Belle, Grand-Baie, Clemencia, Port-Louis, Argy, Sébastopol. »


Le Premier ministre fait le point

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a eu une séance de travail avec le National Disaster Risk Reduction and Management Center (NDRRMC), le ministre de l'Environnement, Étienne Sinatambou, les représentants de la station météorologique de Vacoas et des responsables des pompiers, vendredi. L'équipe s'est réunie pour faire le point sur la situation à travers le pays. Les participants à cette réunion devront, durant les averses, surveiller de près les risques de catastrophes, les glissements de terrain, les inondations, les rivières en crue, surtout dans les zones inondables.

L'évacuation de force inscrite dans la loi

Les trois familles de Chitrakoot qui s'étaient abritées au centre de refuge de Vallée-des-Prêtres sont rentrées chez elles durant la journée de vendredi. Toutefois, jeudi, certains habitants du village étaient contre l'idée d'abandonner leurs maisons. Or, selon une source de la NDRRMC, la loi, précisément l'article 42 (d) de la NDRRM Act stipule que la police peut utiliser tout moyen raisonnable pour obliger ceux qui refusent d'évacuer une zone en proie aux catastrophes imminentes à partir. Selon la même source, dans la pratique, la police n'use pas de la force, mais insiste auprès des habitants pour qu'ils quittent leurs maisons en cas de catastrophe naturelle.


La mairie veille au grain

Deux équipes de la mairie de Port-Louis sillonnent la ville depuis vendredi matin pour inspecter les drains. Le lord-maire Daniel Laurent est même descendu sur le terrain pour des inspections-surprises. Il a ordonné que les embouchures des drains et les caniveaux soient récurés en permanence pour éviter des accumulations d'eau. Le plus gros souci se pose à Pointe-aux-Sable où deux embouchures d'évacuation d'eau sont obstruées par le sable provenant de la mer. Cela provoque un refoulement de l'eau de surface vers les zones habitées. Ce samedi, des tractopelles déblaieront le sable pour permettre une évacuation adéquate de l'eau. Ce type d'exercice sera effectué dans toute la capitale.


Une mère célibataire dort chez des voisins

C'est souvent le cas durant les averses. Selon Angel Onno, une habitante de Terre-Rouge,  elle et ses deux enfants sont contraints à quitter la maison  qu'elle loue à chaque pluie torrentielle. Cette mère célibataire de 21 ans vit avec des enfants d'un an et de trois ans. Depuis mercredi soir, elle s'est réfugiée chez une voisine avec ses deux enfants, abandonnant ses provisions et ses meubles aux eaux boueuses. Pis, le matériel scolaire de son fils, qui fera ses premiers pas à l'école lundi, a été détruit. « Son matériel scolaire, ses uniformes et ses chaussures ont été abîmés par l'eau. Il me faudra en acheter de nouveau. »

Angel Onno n'a pas les moyens de lui offrir un nouveau matériel et d’acheter des vivres pour le mois. Pour cette raison, elle fait le pas de grue devant le poste de police de Terre-Rouge depuis 8 heures vendredi matin. À 14 heures, elle attendait toujours de recevoir un formulaire afin que le ministère de la Sécurité sociale l'aide à acheter des provisions et le matériel de son fils. Elle devra attendre la fin des averses pour nettoyer et réaménager sa maison. Angel Onno ne souhaite toutefois pas quitter sa demeure de peur de perdre ses effets. « Je me débrouille, mais parfois, il me faut l'aide de l'État », dira cette mère célibataire.

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