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Constat accablant : le milieu carcéral cloué au pilori

Prison

Le milieu carcéral a été égratigné dans le rapport de la Commission d’enquête sur la drogue. Des détenus qui opèrent depuis la prison, un manque d’éclairage et de caméras de surveillance à travers les murs des prisons ou encore des objets introduits à la prison malgré les fouilles.

40 trafiquants de drogue opèrent depuis la prison

Lors d’une visite en prison, les membres de la commission ont remarqué que des téléphones portables, des cartes SIM et de la drogue sont introduits en prison malgré un régime de sécurité stricte. « If the security is that strict, it is impossible to find such restricted articles inside the prisons », fait ressortir le rapport. Les trafiquants de drogue sont en contact avec leurs complices qui se trouvent en dehors des prisons. Selon le rapport, il y a des worrying signs que des prisonniers, faisant partie de gangs organisés, contrôlent la distribution de drogue en prison. L’administration pénitentiaire soupçonne quelque 40 major drug dealers qui poursuivent leurs opérations depuis leurs cellules.

Des objets introduits en prison malgré les fouilles

Malgré les 250 officiers affectés au département des fouilles, la commission d’enquête a eu vent que des produits prohibés (tels que téléphones portables et cartes Sim) sont introduits en prison. Les objets sont envoyés par dessus les murs des prisons, emmenés par des officiers, des prisonniers condamnés ou en détention préventive, dissimulés dans des orifices après des visites en cour ou dans les hôpitaux ou encore introduits par des visiteurs qui n’ont aucun contact avec les prisonniers qui, subtilement, cachent les produits dans les cours après quoi les détenus les récupèrent. La commission trouve bizarre que les autorités pénitentiaires n’aient pas compilé de statistiques par rapport aux zones où les colis de drogue et autres objets interdits ont été saisis.

Les ‘red band prisoners’ pointés du doigt

Les red band prisoners sont également pointés du doigt dans le rapport. Ces détenus, qui ont fait preuve de conduite exemplaire lors de leur incarcération, s’adonnent à des corvées à la prison. Ils obtiennent des rémissions de peine en retour. Selon le rapport, ces red band detainees sont de connivence avec des trafiquants de drogue, car ils introduisent des produits prohibés en prison.

Des intrus dans les zones tampons

Des intrus ont été aperçus dans les zones tampons (buffer zones) des prisons. C’est l’absence de lumière et des caméras de surveillance CCTV défectueuses qui favoriseraient leur présence à ces endroits. La commission juge inacceptable que ces appareils défectueux et autres caméras n’ont pas été réparés, bien qu’il s’agisse d’une mesure de sécurité.

Des officiers de prison corrompus

L’administration pénitentiaire admet qu’il y a des brebis galeuses au sein de l’organisme. 23 cas de délits de drogue, impliquant des officiers de prison, ont été élucidés. 1 500 autres cas impliquant des gardiens ayant dissimulé des téléphones portables et autres cartes Sim ont été enregistrés. Les trafiquants sont prêts à investir massivement afin d’obtenir un appareil dernier-cri pour communiquer avec le monde extérieur. Leurs comptes bancaires, comprenant de fortes sommes d’argent crédités entre 2013 et 2017, ont été étalés dans le rapport.

Un juge d’application des peines proposé

La Commission réclame la mise sur pied d’un Juge d’application des peines (JAP) avec des pouvoirs et des tâches élargis. Le JAP doit être assisté d’une équipe composée de travailleurs sociaux et de psychologues expérimentés. Aucun visiteur ne doit avoir accès aux détenus sans le consentement du JAP. Une Prison Investigation Team doit être mise sur pied afin de soumettre des rapports au JAP concernant les réalisations des gardiens, des ONG et des complaintes des détenus.


Vinod Appadoo, Commissaire des prisons : « Les recommandations implémentées immédiatement »

Le Commissaire des prisons, Vinod Appadoo, avance que les recommandations préconisées dans le rapport de la commission « seront mises en oeuvre immédiatement ». « Il y avait des failles. D’ailleurs, ces trous existants permettaient aux gardiens et autres détenus de faire qu’ils voulaient en prison. Mais tel n’est plus le cas. Les trafiquants de drogue locaux ont été séparés des détenus mauriciens et les first offenders ne sont pas incarcérés avec les Habitual Criminals », dit-il.

Vinod Appadoo a réitéré son engagement à vouloir donner un autre coup d’œil au milieu carcéral en renforçant les fouilles, en multipliant les patrouilles en dehors de l’enceinte des prisons et en brisant la connivence entre détenus et officiers à travers une surveillance constante des caméras HD.

 

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