Economie

Consommation : requête pour 100 % de taxe sur le sucre importé

canne L’estimation de la récolte 2018 est de 350 000 tonnes.

Le gouvernement devrait s’inspirer de ses pairs indiens et européens afin de promouvoir la consommation du sucre local. Cette politique, reposant sur un droit de douane élevé à l’importation du sucre, sera un soutien aux producteurs locaux.

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En cette période de coupe, les opérateurs broient de la canne et du noir. Sur le marché mondial, le sucre est en surabondance. L’Europe, notre principal marché, a libéralisé sa production. De fait, le prix dégringole. Il est passé à Rs 9 700 la tonne selon une première estimation du Mauritius Sugar Syndicate. Or, ce prix est inférieur de quelque Rs  7  000 au seuil viable (selon les coûts de production actuels).

« Certains opérateurs qui gravitent dans le giron de l’industrie de la canne sont déjà en train de subir les contrecoups de cette baisse. À tel point que la taxe de 80 %, imposée sur le sucre importé, risque de ne pas aider les producteurs à couvrir leurs coûts d’opération, d’autant que le prix du sucre vendu par le Syndicat des sucres sur le marché local sera maintenu », fait ressortir Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Syndicat des sucres. Rappelons que le Syndicat des Sucres est la seule entité habilitée à commercialiser le sucre mauricien à l’étranger.

La récolte 2018 devrait atteindre les 350  000  tonnes de sucre. Dans une situation de surabondance, le Syndicat des sucres multiplie les engagements avec des acheteurs potentiels en Afrique et en Asie. À Maurice, la consommation est de 35 000 tonnes. Suite à la libéralisation de l’approvisionnement en 2010, l’importation a oscillé entre 40 % et 50 % de ces 35 000 tonnes. La taxe sur le sucre importé est déjà passée de 15 % à 80 %. En passant la taxe à 100 % offrirait aux opérateurs une marge de manœuvre dans un contexte difficile.

Taxe à 100 %

« Dans plusieurs pays, notamment l’Inde, le Kenya, l’Europe ou le Japon, le sucre importé est frappé d’une taxe à 100 % ou plus. Dans d’autres parties du monde, telles que l’Afrique du Sud, la Chine et les États-Unis, cette taxe est tout aussi élevée », affirme Devesh Dukhira. « L’idée est bien entendu de protéger l’industrie cannière locale. Je dois faire ressortir par ailleurs que le sucre produit à Maurice est généralement d’une qualité supérieure aux produits importés », dit-il.

La secrétaire générale de la Mauritius Chamber of Agriculture, Jacqueline Sauzier, est d’avis qu’une telle mesure sera efficace pour lutter contre le dumping de cette commodité venant de gros producteurs mondiaux. Or, une taxe ne suffit pas pour donner un nouveau souffle à une industrie essentielle pour l’économie.

 

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