Consommation - Poulet et œufs : une nouvelle hausse des prix pas à écarter

Le coût de l’alimentation de la volaille est en hausse de 12 % rien que pour le mois de janvier 2022.

Qu’est-ce qui explique cette hausse ? Bruno Florens, Marketing Manager d’Inicia Ltée, souligne que le coût de l’alimentation de la volaille est en hausse de 12 % rien que pour le mois de janvier 2022. Depuis le début de la crise sanitaire, l’augmentation cumulée est de l’ordre d’au moins 50 %, fait-il ressortir. Il cite plusieurs facteurs, dont la dépréciation de la roupie face au dollar américain, la hausse continue du fret et le coût mondial.

Si Bruno Florens anticipe une stabilité dans les frais opérationnels pour les six mois à venir après une série d’augmentations, toujours est-il que « la prochaine cargaison d’aliments que nous achèterons coûtera plus cher en comparaison à celle de la fin d’année ». En sachant que l’aliment dans la production de poulet compte pour au moins 60 % du prix final, une éventuelle hausse n’est de ce fait pas à écarter.

Le prix du plateau d’œufs est passé de Rs 175 à Rs 195.

L’enjeu pour le secteur est de s’assurer que le pays puisse maintenir son autosuffisance en œufs et volaille, poursuit le Marketing Manager d’Inicia Ltée. Afin que ce soit le cas, il faudrait que les opérateurs puissent maintenir un seuil de rentabilité, fait-il comprendre.

Ces hausses continues ne risquent-elles pas d’avoir une incidence sur la demande ? Dans les milieux concernés, on fait remarquer que les oeufs sont incontournables dans l’alimentation des Mauriciens. Toutefois, Tawfick Dilloo, directeur de Nid Chicken Processing, ne cache pas ses appréhensions. Ce marché, dit-il, dépend de l’offre et de la demande. Et lorsque le prix est très élevé, le taux de vente est désormais réduit de plus de 60 %, poursuit-il.

Tawfick Dilloo craint notamment que si cette situation persiste, cela pourrait décourager les opérateurs à produire du poulet. Ils préféreront importer du poulet cru au lieu de miser sur la production locale, prévient-il.

Claude Canabady, de la Consumers’ Eye Association : «Il faut réduire la TVA sur ces articles de base»

claude « 2022 sera une autre année désastreuse pour les consommateurs. C’est une avalanche d’augmentations sur pratiquement tous les produits de base. » Claude Canabady de la Consumers’ Eye Association déplore le fait que les consommateurs fassent les frais de « la dépréciation continue » de la roupie face au dollar. « Au début de 2020, le dollar était à Rs 30,30 contre Rs 44 aujourd’hui. En conséquence, les prix montent en flèche. »

Cela fait dire à Claude Canabady que les subsides n’ont pas eu l’effet escompté. Il estime que les autorités doivent urgemment appliquer un contrôle sur les denrées de première nécessité comme le riz, l’huile. « Il faut réduire la TVA sur ces articles de base et augmenter la TVA sur les articles de luxe pour équilibrer cette perte de revenus », suggère-t-il.

Claude Canabady observe qu’avec la pandémie de Covid-19, les fortunés continuent de s’enrichir tandis que les moins aisés s’appauvrissent. D’ailleurs, souligne-t-il, la fortune des milliardaires a davantage augmenté dans les derniers 19 mois qu’au cours de la dernière décennie.

Inicia mise sur une production d’environ 80 millions d’œufs

Inicia Ltée est la première compagnie mauricienne de production et de distribution d’œufs à travers les marques Oeudor et Matines. Cette année, l’enseigne mise sur une production d’environ 80 millions d’œufs.

La compagnie commercialise aussi les marques de poulet Label 60 et Marilyn. Lancée fin 2021, cette dernière a été bien accueillie par les consommateurs. « Cette marque nous permet d’accentuer notre pénétration sur le marché de l’agroalimentaire en offrant aux Mauriciens un poulet de qualité à un prix abordable », soutient Bruno Florens.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !