L’indice des prix à la consommation défie la moyenne historique. De janvier à mai, l’inflation reste sous la barre d’un pourcent. Est-ce un signe que le Mauricien hésite à effectuer des dépenses majeures ? Et quel impact sur l’économie ?
Entre fin avril et fin mai, selon les données de Statistics Mauritius en date du 7 juin 2017, les prix ont chuté dans huit des douze catégories de biens et services constituant le panier du consommateur mauricien. Les principales baisses sont dans les catégories de l’alimentation et boissons non-alcoolisées, l’habillement, l’ameublement et l’entretien de maison, le transport et les loisirs.
Au mois de mai, l’indice a augmenté de 0,8 % par rapport à la période similaire en 2015. En avril, l’inflation a été de 0,2 %. Cette année-ci, l’inflation, en glissement annuel, est restée dans la fourchette de -0,5 % à 0,9 %. Il faut remonter jusqu’à septembre 2015 pour assister à une inflation à 2 % (voir graphique).
Qu’est-ce qui motive ce faible taux ? D’emblée, les analystes estiment que la cause est le prix des produits pétroliers. Il y a eu deux baisses successives en novembre et en février. Le vendredi 3 juin, le Petroleum Pricing Committee a maintenu le prix à Rs 38,85 pour le litre de l’essence et à Rs 29,50 pour le diesel. Ces produits ont un poids important dans le panier du consommateur. Tout changement entraîne un impact visible dans l’indice des prix.
À cette situation de prix stables pour l’essence, le diesel et l’huile lourde sur une période de quatre mois, se greffent des dépenses sous contrôle de la population. Un interlocuteur avance qu’au niveau des ménages, on réfléchit, voire on hésite avant d’acheter une voiture neuve ou d’occasion. Idem pour la construction d’une maison.
En 2016, la croissance sera de 3,9 %, selon Statistics Mauritius. Ces projections se basent sur un rebond dans le niveau d’investissement du secteur privé et une relance dans le secteur de la construction. Le contexte local et international est difficile. Il n’y a que l’Inde qui tire l’économie mondiale.
« L’économie mauricienne n’est pas malade. Elle a attrapé un rhume. Or, nous sommes toujours en train de discuter du remède approprié », affirme un analyste économique sous le couvert de l’anonymat. « Le temps presse. Car d’un point de vue économique, ces types de remèdes prennent du temps pour donner les résultats escomptés. »
Le taux de l’inflation est l’un des indicateurs-clés pour la Banque centrale dans sa prise de décision par rapport au taux directeur. Si l’inflation est stable, le taux directeur devrait se maintenir dans la durée. Avec une inflation en baisse, ce serait une réduction dudit taux, en temps normal. « Au vu de la présente situation, ce sera idéal si le Comité sur la Politique monétaire baisse de le taux de 0,25 % au minimum afin de relancer l’économie », affirme notre interlocuteur.
La décision du MPC, sous la présidence du Gouverneur de la Banque de Maurice, Ramesh Basant Roi, est prévue pour le 22 juin prochain.
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