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Consommation : les raisons de la hausse des prix des légumes

Comme l’année dernière, le prix des légumes pourrait augmenter.

Tout comme l’année dernière, le prix des légumes pourrait augmenter cette année aussi. Quels sont les facteurs à l’origine de cette majoration de prix ? On fait le point dans cette nouvelle édition du Défi Plus. 

Hausse du prix des fertilisants et des semences, 10 % de commission pour les encanteurs et l’augmentation du coût du transport sont les principales raisons de l’augmentation du prix de légumes. 

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Shweta Bhujun, responsable d’une compagnie qui cultive des légumes et les distribue dans les supermarchés, déplore que les pluies récentes ne soient pas bénéfiques aux cultures. Les chouchous, concombres, courgettes, piments, giraumons perdent leur saveur et rendement. 

Selon elle, « la plupart des récoltes commencent à pourrir après ces dernières averses ». Et elle est d’avis que des mesures doivent impérativement être prises pour soutenir le secteur agricole. Un autre constat : « les averses que nous recevons proviennent de la mer qui est une eau salée », indique-t-elle.

L’eau endommage la plupart des cultures et les cultures sous-sol commencent à pourrir. Elle ajoute que « le prix des engrais a encore augmenté cette année, en raison d’une pénurie sur le marché. Et une fois que le prix des engrais augmente, il ne baisse jamais ». 

Pour sa part, Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, estime qu’il y a certes des maraîchers malhonnêtes qui vont gonfler les prix artificiellement. Il cite par exemple qu’un demi-kilo de coriandre coûte Rs 400. Il est conscient toutefois qu’après les grosses pluies et le fait que Maurice ait traversé une période sèche et chaude, le climat n’est pas propice pour la culture de légumes. La production des légumes verts et des filantes a baissé d’où la hausse de certains prix. Si la situation persiste, l’Agricultural Marketing Board doit intervenir et importer certains produits qui peuvent se vendre à un prix raisonnable et aussi répondre aux besoins des Mauriciens, estime-t-il. 

Cinq raisons liées à la hausse 

  • Outre les coûts fixes, le planteur donne une commission aux encanteurs pour vendre les légumes. 
  • Les frais de transport pour livrer les légumes s’élèvent à plus de Rs 500/trajet, en raison de la récente hausse du prix de carburant. 
  • Augmentation du prix de fertilisants. Selon les associations de planteurs, certains sont en attente du Fertilizer Scheme du ministère de l’Agro-industrie. La rédaction a vainement essayé d’avoir plus de détails sur ce plan d’aide. 
  • Certains planteurs sont contraints d’acheter de l’eau des camions-citernes pour irriguer leurs plantations, en raison des coupures d’eau en été. Le coût est de Rs 3 000. 
  • Le prix d’un sac en filet de nylon dans lequel les planteurs commercialisent les légumes était de Rs 5 en 2020. Dans la conjoncture, il est à Rs 10 l’unité, en ce début de 2022. 

Fertilisants : combien ça coûte ? 

En 2020, une pochette de sulfate d’ammonium était à Rs 225 et en 2021, elle s’élevait à Rs 800. En ce début de 2022, elle se vend à Rs 900. 

Semence : prix en hausse 

Une boîte de semences de carottes était à Rs 3 200 en 2020 et en 2021 elle était à Rs 5 000. Le prix pour 2022 connaîtra une augmentation, affirme un planteur. Et il faut compter environ quatre à cinq cartons de semences de carottes pour un arpent de terre.

Mieux comprendre la vente à l’encan

  • Les planteurs après la récolte ont le choix de vendre leurs produits en gros avec les marchands, grossistes, enchanteurs ou aux consommateurs. Environ 8 % des planteurs préfèrent vendre les légumes aux encanteurs et aux marchands au lieu de les vendre eux-mêmes. 
  • La majorité des légumes et fruits passent par les trois points de vente à l’encan : Port-Louis, Vacoas et Flacq. C’est la vente à l’encan qui permet de connaître la valeur du produit. Elle se base sur l’offre et la demande. Les encanteurs vendent des légumes aux marchands ou aux grossistes (hôtels, supermarchés, compagnies de distribution). 
  • Les encanteurs prennent une commission pour la vente et les autres services qu’ils offrent (transport, frais d’embarcation) allant jusqu’à 10 %. La majorité de la vente se fait à crédit aux acheteurs, mais les planteurs sont payés par les encanteurs immédiatement après la vente. C’est la responsabilité de l’encanteur de récupérer l’argent des ventes à crédit aux acheteurs. Ce qui n’est pas facile et ils font souvent des pertes. Les acheteurs revendent les légumes et fruits au détail, aux consommateurs dans les marchés, foires ou supermarchés aux prix qu’ils décident. 
  • Aucune loi ou règlementation n’existe pour le contrôle des prix au détail. Certains supermarchés ou marchands revendent les légumes et les fruits à des prix exorbitants. Du coup, le profit revient aux supermarchés et aux marchands et pas aux planteurs. 

Cherté de légumes frais : les consommateurs optent pour les produits surgelés 

À cause de la cherté de la vie, les consommateurs mauriciens se tournent de plus en plus vers les légumes surgelés, indique un responsable de rayon chez Winner’s.

Sakinah Atchia Caunhye, qui est à son compte, explique qu’elle préfère acheter des légumes surgelés au supermarché, à cause de la hausse des prix des légumes. « J’achète des légumes frais uniquement pour la salade. Le montant est d’environ Rs 300 par semaine », précise-t-elle.

Prix

  • Cresson à Rs 30 (la botte) 
  • Laitue à Rs 30 (l’unité) 
  • Mangoze à Rs 35 (½ kg)
  • Pipengaille à partir de Rs 30 (½ kg) 
  • Angives à Rs 30 (½ kg)
  • Chouchou Rs 35 (½ kg) 
  • Vôeme à Rs 30 (½ kg)
  • Du thym Rs 20 (la botte) 
  • La menthe Rs 25 (la botte) 
  • Calebasse Rs 30 (l’unité) 
  • Chou à partir de Rs 30 (l’unité) 
  • Petit chou-fleur Rs 50 (l’unité)
  • Haricot Rs 35 (½ kg)
  • Petit broccoli à partir de Rs 70 (l’unité)
  • Aubergine à Rs 30 (½ kg)
  • Lalos à partir de Rs 120 (½ kg)
  • Petit concombre à Rs 30 (l’unité)
  • Giraumon à Rs 25 (½ kg)
  • Pomme d’amour à Rs 25 (½ kg)
  • Coriandre à Rs 30 (la botte)
  • Petit pâtisson Rs 50 (l’unité)  
  • Carottes Rs 20 (½ kg)
  • Petite betterave à Rs 30 (l’unité)

 *Les prix varient selon les marchés 

 

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