L’une des attentes principales du Budget 2018-2019 est une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui est de 15 %. Quels sont les impacts d’une révision à la baisse de cette taxe sur l’économie ? Des économistes nous livrent leurs points de vue.
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Soulagement pour les consommateurs
Une réduction de la TVA viendra soulager les consommateurs, estime l’économiste Pramode Jaddoo. Il est d’avis que la demande des associations des consommateurs sur la baisse de la TVA est tout à fait justifiée. « Depuis des années, les Mauriciens se plaignent de la hausse des prix des produits de base, des produits pour bébé ou des médicaments. »
Cependant, le gouvernement ne dispose que d’une infime marge de manœuvre quant à l’éventualité de revoir cette taxe à la baisse en raison des projets d’envergure en cours, notamment les travaux d’infrastructures et le Metro Express, précise l’économiste Ganessen Chinnapen.
L’économiste Arvind Nilmadhub abonde dans le même sens. Qui dit baisse des prix dit aussi une amélioration du pouvoir d’achat. « Avec une TVA réduite, les consommateurs pourront acheter plus de produits avec les mêmes revenus. Certains seront en mesure de consommer des produits qu’ils ne pouvaient se permettre d’acheter auparavant », expliquent nos interlocuteurs. Les économistes soutiennent que la baisse de la TVA peut aussi encourager les Mauriciens à épargner. « Certains garderont un même mode de vie et d’autres pourront faire des économies », disent-ils.
Gaspillages
Quid des impacts négatifs ? « Il est vrai qu’avec une baisse de la TVA, les consommateurs auront un pouvoir d’achat plus élevé. Toutefois, cela peut aussi pousser au gaspillage », estime Pramode Jaddoo. Il craint une montée des dépenses. Avis que partage Ganessen Chinnapen. Selon les économistes, la TVA est l’une des sources de revenus potentiels de l’État qui rapporte des milliards par an. « Si, par exemple, la TVA est revue à la baisse, disons à 13 %, cela représenterait un manque à gagner de Rs 300 millions par an. Ce qui peut mener à un déficit budgétaire », fait ressortir Ganessen Chinnapen.
Arvind Nilmadhub ajoute que le gouvernement doit trouver d’autres moyens pour compenser les coûts si les recettes publiques sont en baisse. « De ce fait, il peut augmenter les pénalités ou encore imposer de nouveaux tarifs sur certains produits et services », précise-t-il.
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