Débat

Consommation : les commerçants des villes font grise mine

En cette période de fin d’année, alors que la clientèle afflue dans les centres commerciaux, c’est une tout autre histoire pour les commerçants travaillant dans les villes.

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Les consommateurs trouveraient dans les centres commerciaux des produits plus modernes et qui correspondent mieux à leurs attentes.

Ceux qui ont un commerce dans les villes se plaignent en ce moment. Les choses ne sont plus comme auparavant, déclare un commerçant de la capitale. Tous les commerces ferment à 17 heures car il n’y a plus grand monde dans les rues. Raj Appadu, le président du Front commun des commerçants de Maurice, explique que les gens n’ont pas d’argent à dépenser.

« C’est triste de voir qu’en cette période, toutes les villes sont mortes. Les commerces ne fonctionnent pas comme auparavant. Si rien n’est fait pour remédier à la situation, 2017 sera encore plus dure. Dans les centres commerciaux, les gens préfèrent se promener que de faire du shopping », affirme-t-il.

Hydar Ryman, porte-parole du Front commun des marchands ambulants, explique que les villes sont « mortes » en ce moment. « Depuis que la municipalité a relogé les marchands ambulants, il n’y a plus de vie dans les villes. Nous sommes dans une situation catastrophique. Les villes et l’économie sont en panne. Les gens qui viennent à Port-Louis voient dans la capitale une ville déserte », explique-t-il. Il confie qu’il ne sait pas quel sort sera réservé aux marchands ambulants l’année prochaine, mais il martèle que 2016 a été une année très difficile.

Rafick Bahadoor, président de l’Association des propriétaires de taxis, affirme qu’il y a eu un changement dans la façon dont les gens font leurs achats ces derniers temps : « Les clients veulent des produits plus modernes maintenant. Ils ne font leurs achats que dans des centres commerciaux et non chez des colporteurs.

On trouve ces centres aux quatre coins de l’île maintenant, c’est la raison pour laquelle les commerçants dans les villes ne travaillent plus comme avant. » Il illustre son propos en déclarant que les enfants veulent maintenant des jouets plus sophistiqués qu’on retrouve uniquement dans des centres commerciaux.

Le lord-maire Oumar Khooleegan souligne de son côté que ce sont les commerçants qui ont demandé à faire partir les marchands ambulants. « Ils doivent savoir ce qu’ils veulent », réplique-il.

« Pas intéressés à travailler la nuit »

Le premier magistrat de la capitale ajoute qu’en ce moment, les commerçants ont l’autorisation d’ouvrir leurs commerces jusqu’à fort tard mais ne le font pas. « Il semble qu’ils ne soient pas intéressés à travailler la nuit. C’est uniquement le 23 et le 24 décembre qu’ils ont travaillé dans la soirée. S’ils continuent de fermer leurs portes aussi tôt, alors c’est normal qu’ils n’aient aucun client. Ils peuvent travailler dans la soirée jusqu’au 31 décembre. »

Selon le lord-maire, la capitale n’est pas entièrement déserte la nuit, car il y a ceux qui travaillent à la rue Desforges jusqu’à 2 heures du matin. « Avec les projets que le gouvernement a annoncés, Port-Louis va attirer la grande foule. Mais pour cela les commerçants doivent collaborer », conclut-il.

 

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