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Consommation - grains secs : une pénurie à l’horizon

Les importateurs de grains secs estiment qu’un petit marché comme Maurice a de quoi s’inquiéter.

Madagascar est frappée par la pire sécheresse qu’elle ait connue au cours de ces 40 dernières années alors que le Canada et l’Australie font face à une vague de chaleur. Ces aléas climatiques auront des répercussions sur certains produits que nous achetons de ces pays, expliquent les principaux importateurs locaux. Ces derniers qui évoquent même une pénurie.

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Maurice importe principalement du gros pois et des haricots rouges et blancs de la Grande île. Le Canada nous approvisionne en lentilles alors que l’Australie nous fournit plusieurs types de dholl. Une autre source de grains secs est l’Inde. Cependant la Grande péninsule fait actuellement face à une pénurie de ces produits. Le directeur de P&P International, Pritam Dabydoyal, explique que concernant les importations de grains secs de Madagascar, il n’y a pas de crainte à avoir pour le moment, car la récolte qui vient de prendre fin n’a pas était grandement affectée par la sécheresse. Selon lui, ce sont les prochaines récoltes qui devraient souffrir du déséquilibre climatique. 

Pritam Dabydoyal est toutefois pessimiste s’agissant du Canada et de l’Australie. « Les prix des grains secs ont doublé dans ces deux pays et ils n’ont pas le stock nécessaire pour l’exportation. Sans compter que le fret a augmenté », souligne-t-il. « Le risque d’une éventuelle pénurie sur le marché local est bien réel. D’autant que des pays comme l’Inde et le Sri Lanka importent en masse. »

Jayen Veerapen, directeur de J.M. Veerapen Ltd et importateur de grains secs, abonde dans le même sens. « Avec ce qui se passe sur le marché international, un petit marché comme Maurice a de quoi s’inquiéter. Le Canada et l’Australie préfèrent exporter vers des pays qui achètent en grande quantité. L’autre souci pour Maurice, c’est la difficulté de trouver un navire pour transporter les produits en question. Même les plus gros importateurs font face à ce problème », dit-il.

Le riz aussi 

Le directeur de Funny Traders, Anand Ajodha, un autre important importateur local, va encore plus loin. Il indique que tout laisse présager que la pénurie annoncée affectera également le riz dont le prix a augmenté, car c’est la fin de la saison. « Il est quasi certain que les prochaines cargaisons coûteront plus cher vu qu’il y a une grande demande sur le marché mondial et pas assez de riz », dit-il. 

Tout comme pour les grains secs, la hausse du fret n’arrange pas les choses. « La question du transport aussi pose problème. Nous ne pouvons pas faire une bonne planification, car nous n’avons aucune visibilité », soutient-il. 

Selon Anand Ajodha, en raison de tous ces facteurs, une hausse d’environ 15 % des prix prévue. Ainsi, un sachet de riz de 25 kg coûterait désormais Rs 1 215 au lieu de Rs 1 100, affirme-t-il.

Le subside pour absorber une éventuelle hausse des prix

Le vendredi 9 juillet 2021 le Premier ministre Pravind Jugnauth avait annoncé à l’Assemblée nationale qu’une subvention de Rs 500 millions sera accordée à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA) aux importateurs et distributeurs de plusieurs produits afin que les prix de ces produits ne connaissent pas de hausse. Les grains secs en font partie. Ainsi, même si les prix connaissent une hausse dans les pays d’origine, les prix auxquels seront commercialisés les grains secs à Maurice devraient rester inchangés.

 

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